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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. A. SIRET, MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.

Paraissant deux fois par mois.

N° 4.

On s'abonne : à Anvers, chez Kornicker et Tessaro ,
éditeurs; à Bruxelles, chez Decq et Muquardt; à Gand ,
chez Hoste ; à Liège, chez De Soer ; Pour les autres vil-
les, chez tous les libraires. Pour l'Allemagne: R. Wei-
gel; Leipzig. Pour la France : Ve Iîenouard , Paris.
Pour la Hollande : Martinus Nthoff, à La Haye. Pour
l'Angleterre et l'Irlande : chez Bakthès et Lowell,

SOMMAIRE : Des Académies et de leur enseignement.
—Art industriel. Ecoles. — Correspondance particulière :
Cologne. — Correspondance de l'intérieur ; Liège ; les con-
férences M. James Weale. — Peintures murales à l'église
Notre-Dame, à St. Nicolas (fin). — Iconographie : Le
Rhin monumental, aquarelles d'après nature, par Stroo-
bant. — Société d'artistes belges, cinquième déposition. —
Bibliographie. 42. Histoire du château de Colmout, par
le Chr C. de Barman. 43. Discours de M. le Comte de
Kerckhove-Varent. -— Rapport du comité provincial sur
la campagne théâtrale flamande 1800—1801. — Nouvelles
d'atelier. — Annonces.

DES ACADÉMIES

et DE LEUR ENSEIGNEMENT.

Il se fait en ce moment une guerre sourde,
acharnée el injuste contre les Académies des
Beaux-Arts du Royaume. Ceux qui ont allu-
mé cette guerre sont des ingrats, car ils sor-
tent eux-mêmes de ces Académies et n'ont
pas à s'en plaindre; ceux qui suivent en
aveugles ces instigateurs dont le mobile nous
échappe, oublient. Il faut, en effet, avoir
la mémoire bien courte pour ne pas se rap-
peler ce que le pays doit, en gloire et en
position acquise, à ces mêmes Académies si
cruellement attaquées.

Nous dirons plus, cette guerre est déloyale.
Nos directeurs d'Académie, dont quelques-
uns ont été éprouvés au feu de la popularité,
ne peuvent répondre aux attaques indirectes
dont ils sont l'objet. Leur silence est digne,
mais il doit leur être pénible, et, ici encore,
sous un autre rapport que celui du talent,
ils justifient le choix qu'on a fait d'eux. Ils
se bornent, au milieu du bruit des discus-
sions dont ils sont l'objet, à former des élè-
ves qu'un jour la France nous enlèvera pour
les placer à la tête de ses écoles industrielles,

Belgique. — 28 Février 1862.

14 Great Marlborough Street, à Londres. — Prix d'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an , 8 fr. — Étranger (port compris). —Allemagne,
10 fr. — France, 11 fr. — Hollande, 5 fl. —Angleterre
et Irlande, 8 s. 0 d. •— Prix par numéro 40 c. — Tout
abonnement donne droit à une annonce de 15 lignes,
répétée 2 fois dans l'année. — Annonces 20 c. la ligne.

qu'un jour l'Allemagne nous disputera pour
les attacher à ses Académies les plus en vogue,
qu'un jour l'Angleterre nous ravira pour les
fixer à la cour de ses souverains.

Voilà, depuis 30 ans, ce qu'ils font en
silence et avec la conscience du devoir ac-
compli. Voilà leur réponse aujourd'hui aux
reproches inarticulés mais entrevus dont ils
sont l'objet.

Qu'il y ait à faire quelque chose, beaucoup
même pour l'amélioration de l'enseignement,
nous sommes loin de le nier. Toutes les na-
tions sont tributaires des lois du progrès, et,
sous ce rapport, nous sommes les premiers
à nous joindre aux vœux des hommes sages
que cette question occupe. Mais, entre l'a-
mélioration de l'institution existante et sa
démolition, il y a juste l'espace qui divise et
sépare le réformateur et le révolutionnaire.

La position prise aujourd'hui dans le pu-
blic et la presse par quelques esprits jeunes
et brillants mais peu réfléchis, est de nature
à compromettre sérieusement notre pays à
l'étranger sous le rapport artistique. En effet,
pour appuyer des théories nouvelles, que
fait-on? On diminue la valeur de notre passé,
on fausse le présent, on mutile l'histoire.
Ce n'est pas assez, on s'égare sur le terrain
des comparaisons et on arrive à de coupables
paradoxes comme à de non moins coupables
illusions. Prouvons cela.

Il est incontestable que depuis 1850 la
Belgique a fait un pas immense dans le do-
maine de l'art, et qu'à l'étranger on ne parle
de nous, à ce sujet, qu'avec un sentiment de
grande vénération et de loyale admiration.
Cette position tout entière sort de nos Acadé-
mies. Nier cette origine serait méconnaître
l'évidence; pas un seul de nos grands artistes

Quatrième Année.

— Pour tout ce qui regarde l'administration, la rédac-
tion ou les annonces, s'adresser à J. Edom, imprimeur
à St. Nicolas , (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir).
Les lettres el paquets devront porter pour suscription,
après l'adresse principale : « Pour la direction du Jour-
nal des Beaux-Arts. » — Il pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction

qui ne soit sorti d'une Académie, PAS UN.
Nous avons sous les yeux les noms de tous
les élèves qui ont fréquenté les Académies
du royaume et nous y puisons les termes
précis de notre affirmation. Maintenant, si
nous suivons pas à pas la marche de ces ar-
tistes, nous les voyons arriver chez nous et
à l'étranger à de brillantes positions acadé-
miques et former à leur tour d'excellents
élèves qui marchent eux-mêmes sur les
traces de leurs maîtres. Deux générations
d'artistes se sont déjà formées ainsi, et si la
deuxième est supérieure à la première, serait-
ce manquer de logique en croyant que l'en-
seignement académique n'est point étran-
ger à sa supériorité? Nous le répétons, il y
a un inconcevable aveuglement à nier le
passé. De plus, c'est outrager gratuitement
des artistes qui, presque vieux aujourd'hui,
ne devaient certes pas s'attendre à ce qu'on
payât ainsi les courageux labeurs de leur
jeunese.

Quel est donc cet intérêt qu'on a à rapetis-
ser les hommes et les choses que 1830 a fait
naître? pourquoi, doit-on, à peine une page
de notre histoire remplie, la souiller par de
coupables surcharges et dénaturer le sens de
son réçit? quel vertige pousse certains hom-
mes à renier notre passé uniquement pour
appuyer leurs utopies.

Quant au présent de notre école artistique,
pourrait-on bien nous dire en quoi il est in-
férieur à celui des autres nations? A y re-
garder de près, et en tenant compte surtout
du progrès incessant du matérialisme dans
la société, qu'avons-nous à envier aux au-
tres? A peine un quart de siècle forme-t-il
l'âge de la Belgique, et les travaux de ses
artistes, chaque jour partent pour l'Améri-
 
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