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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. A. SIRET, MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.

Paraissant deux fois par mois.

N° 12.

On s'abonne : à Anvers, chez Koiînicker et Tessaro ,
éditeurs ; à Bruxelles , chez Decq et Muquardt ; à Gand,
chez IIoste ; à Liège, chez De Soer ; Pour les autres vil-
les, chez tous les lihraircs. Pour l'Allemagne: R. Wei-
gel; Leipzig. Pour la France : Ve Renouard, Paris.
Pour la Hollande : Martinus NïHOFF, à La Haye. Pour
l'Angleterre et l'Irlande : chez Barthès et Lowell ,

Belgique. — 50 Juin 1862.

14 Great Marlborough Street, à Londres. — Prix d'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an , 8 fr. — Étranger (port compris). —Allemagne,
10 fr. — France, 11 (r. — Hollande, 5 fl. — Angleterre
et Irlande, 8 s. 6 (1. — Prix par numéro 40 c. — Tout
abonnement donne droit à une annonce de 15 lignes,
répétée 2 fois dans l'année. — Annonces 20 c. la ligne.

QflATKiÈME Année.

— Pour tout ce qui regarde l'administration, la rédac-
tion o\i les annonces, s'adresser à .1. Edom , imprimeur
à St. Nicolas , (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir).
Les lettres et paquets devront porter pour suscription,
après l'adresse principale : « Pour la direction du Jour-
nal des Beaux-Arts. » — Il pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

SOMMAIRE : M. Ingres. — Correspondances particu-
lière : Londres: Cologne; Vente de la galerie Wcyer;
Tours. — Notice nécrologique sur J. D. Passavant
(suite et fin). — Nouvelles d'atelier. — Annonces.

M. Théophile Silvestre vient d'écrire en
dernier lieu un article inqualifiable contre
M. Ingres, une des plus nobles gloires artis-
tiques de la France. Il a trouvé dans le Figaro
(n° du 12 Juin) un journal qui a eu le triste
courage d'ouvrir ses colonnes à d'aussi misé-
rables élucubrations. Hâtons-nous d'ajouter
qu'un autre journal, le Courrier artistique, a
publié aussitôt une lettre de son Directeur,
M. Louis Martinet, ancien élève de Gros,
lettre adressée à M. Silvestre et qui proteste
au nom de toutes les diverses écoles qui di-
visent l'art français, contre des attaques que
rien ne justifie, pas même la conviction, et
qui paraissent avoir pour unique but d'at-
teindre au seul succès possible pour certaines
plumes, le succès du scandale.

Nous avons l'honneur de connaître la plus
grande partie des artistes belges : à notre
tour, en notre nom et en celui de tous ceux
qui ont eu connaissance de l'article de M. Sil-
vestre et qui nous en ont parlé, nous venons
nous associer à la protestation de M. Marti-
net. Non pas que nous avions pensé un in-
stant (pie les écrits de M. Silvestre pussent
atteindre de loin ou de près l'illustre peintre
auquel ils avaient la prétention de s'adresser;
de pareilles choses font partie de ces innom-
brables misères et immondices de tout genre
qui grouillent dans la boue de notre pauvre
globe et à côté desquelles les âmes d'élite
passent sans même les apercevoir. Mais l'art
et les artistes belges sont heureux de trouver,

de saisir une occasion pour témoigner
au respectable doyen de l'école française, au
génie qui depuis plus de soixante ans n'a pas
un instant dévié de la route de la science
convaincue, au maître qui a paternellement
conduit tant de jeunes talents vers le but
glorieux atteint par lui-même, à l'homme
enfin qui aux dons naturels de l'intelligence
a su ajouter l'auréole de dignité et d'honneur,
double couronne de ses cheveux blancs,
l'art belge est heureux de lui témoigner,
disons-nous, combien il l'admire, le respec-
te et le vénère. On peut bien différer d'opi-
nion, de doctrine, d'école, mais il est im-
possible de ne pas se trouver réunis dans
une commune pensée en présence de ce vieil-
lard vénérable dont la longue carrière n'est
qu'une suite non interrompue de succès artis-
tiques et de vertus privées et qui, à plus de
quatre vingts ans, semblable au Titien et à
Léonard, produit encore des chefs-d'œuvre
exposés à côté de ce que le monde artistique
moderne a produit de plus complet et gar-
dant le premier rang à côté des plus jeunes
et des plus forts.

Honneur donc à Ingres; et si notre obscur
hommage est assez heureux pour arriver
jusqu'à lui, puisse-t-il le convaincre qu'une
nation petite, mais généreuse et forte, a pour
lui tous les sentiments qui peuvent honorer
l'artiste et tous les respects qui peuvent en-
tourer l'homme.

Ad. S.

CORRESPONDANCES PARTICULIÈRES.

Londres.

(Suite et fin).
D'après moi tous les peintres modernes

descendent plus ou moins d'un peintre an-
cien. M. Leys descend de Holbein. On pour-
rait avoir une descendance moins illustre, et,
pour ma part, moi qui fais partie des Anglais
archéologues dont je vous ai parlé dans mon
autre lettre, je suis dans l'enthousiasme
devant les tableaux de votre célèbre artiste
flamand. Ne croyez pas que je dise flamand
pour belge; c'est avec intention que je me
suis servi du mot flamand qui doit s'appli-
quer au peintre de la Toison d'or et surtout
de la Proclamation d'Anvers. Oui, malgré ses
physionomies d'homme où je retrouve le
grand maître de Bâle, malgré ses femmes
dont les airs penchés et ondulés me parlent
de l'école de Cologne, malgré l'air endolori
et un peu ennuyé de la plupart de ses héros,
j'ai, et nous avons tous ici, une admirative
sympathie pour M. Leys, sans nous faire illu-
sion sur ses imperfections, ou , pour mieux
dire, les exagérations de ses qualités.

Dans la Toison d'or qui est certainement
le plus brillant des tableaux exposés, il faut
admirer sans arrière-pensée le coloriste. Une
perfection inouïe, une hardiesse que je
n'ai jamais, non jamais, rencontrée, une
conviction de brosse et de palette telle qu'elle
a conduit l'artiste à une magnifique réussite,
voilà les qualités dont l'assemblage fait de ce
tableau une chose sans exemple dans les
annales productives de l'art moderne. Je
ne suis pas aussi satisfait des figures de ce
tableau, ligures laides ou flétries, figures un
peu trop pittoresques, si je puis dire. Du
sujet je ne puis rien écrire ici; je le crois
cher à votre nation. Ceci est du reste une
petite affaire avec un peintre comme M. Leys :
il charme et n'a pas besoin d'instruire.

Le jeune Luther qui chante, beaucoup moins
 
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