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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. A. SIRET, MEMBRE CORRESPONDANT DE LACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.

Paraissant deux fois par mois.

Feuille supplémentaire au IN0 7.

On s'abonne : à Anvers, chez Kornicker et Tessaro ,
éditeurs ; à Bruxelles, chez Decq et Muquardt ; à Gand ,
chez Hoste ; à Liège, chez De Soer ; Pour les autres vil-
les, chez tous les libraires. Pour l'Allemagne : R. Wei-
gel ; Leipzig. Pour la France : Ve Renouard, Paris.
Pour la Hollande : Martinus Nyhoff, à La Haye. Pour
l'Angleterre et l'Irlande : chez Barthès et Lowell,

Belgique. — 18 Aviul 1862.

•14 Great Marlborough Street, à Londres. — Prix d'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an , 8 fr. — Étranger (port compris). —Allemagne,
10 fr. — France, 11 fr. — Hollande, 5 fl. — Angleterre
et Irlande, 8 s. 6 d. — Prix par numéro 40 c. — Tout
abonnement donne droit à une annonce de 15 lignes,
répétée 2 fois dans l'année. ■— Annonces 20 c. la ligne.

Quatrième Année.

— Pour tout ce qui regarde l'administration, la rédac-
tion ou les annonces, s'adresser à J. Edom, imprimeur
à St. Nicolas , (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir).
Les lettres et paquets devront porter pour suscriplion,
après l'adresse principale : « Pour la direction du Jour-
nal des Beaux-Arts. » — Il pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

GALERIE

de

TABLEAUX

de feu M. Baillie, à Anvers.

Dans quelques jours cette précieuse collec-
tion que son propriétaire avait mis quarante
ans à former sera dispersée au grand regret
des amis des arts. Il appartient à notre Jour-
nal de conserver à l'histoire de l'art, dans
notre pays, le souvenir de cet ensemble d'œu-
vres remarquables. Nos principaux cabinets
disparaissent lentement, d'autres se forment,
nous avons pensé qu'il importait de préparer
les matériaux pour l'histoire des uns et des
autres, et c'est à ce titre que nous consignons
ici nos annotations sur les principaux ta-
bleaux de M. Baillie.

M. Et. Le Roy a rédigé le catalogue de
cette collection avec cette sûreté de coup
d'œil et cette parfaite loyauté qui le caracté-
risent. Nous y avons largement puisé des
renseignements spéciaux et nous le remer-
cions d'avoir, par ce document, facilité notre
tâche.

Avant de commencer, nous devons féliciter
les héritiers-Baillie d'avoir pensé que l'im-
portante opération qu'ils vont entreprendre
n'avait pas besoin de l'éclat parfois factice
des ventes parisiennes. En Belgique, les ven-
tes de l'espèce, pour être moins bruyantes,
n'en sont pas moins fructueuses. Les délen-
teurs de tableaux et d'objets d'art s'imaginent
assez légèrement que l'on peut toujours trou-
ver à Paris, et pour toutes les compositions
en général, d'excellentes occasions de s'en
défaire dans les ventes publiques. C'est là
une erreur démontrée par des faits récents
que nous devons signaler, en insistant sur

les chances d'un bon prix à obtenir à Paris,
chances uniquement réservées à des œuvres
d'un mérite supérieur et dont les sujets plai-
sent au goût, soit des amateurs français, soit
des connaisseurs cosmopolites qui se pres-
sent aux ventes publiques de tableaux. A
l'appui de notre opinion raisonnée, nous
allons citer des faits et des chiffres.

Dans une vente qui vient, d'avoir lieu à
Parisparles soins deM.M. Pillet, commissai-
re-priseur, et Laneuville expert, les prix de
quelques tableaux achetés par ou pour M.
Victor Van den Schrieck, lors de la vente en
1861 à Louvain, de la collection de feu M.
Désiré Van den Schrieck, présentent des dif-
férences qu'il importe de constater.

1 Un portrait par Rembrandt, à Louvain,
1,133 frs ; à Paris 410 1rs. — 2° Une Descente
de Croix, par Rubens, à Louvain 4,180 frs.,
à Paris 1,520 frs. — 3° S{e Catherine portée
par des Anges, œuvre attribuée à Rubens, à
Louvain 2,035 frs; à Paris 890 frs. — 4° Le
marchand de mort aux rats, de Dietricy,
payé en 1801, à Louvain 1,347 frs. 50 c. y
compris 10 °/„ de frais payés par l'acquéreur,
a été adjugé à Paris le 17 Mars 1862, à
1,480 frs. — 5° La Fête des rois, de Jordaens,
à Louvain, 660 frs., à Paris 410 frs. •— 6" La
fruitière, parSncyders, à Louvain, 1,100 frs.
à Paris 620 frs. — 7° Les œuvres de Miséricor-
de, par Teniers, à Louvain, 946 frs., à Paris
800 frs. — 8° Le joueur de vielle, par Teniers,
à Louvain, 451 1rs. ; à Paris 560 frs.

Maintenant, si l'on défalque du prix d'ad-
judication les dix pour cent que les vendeurs
sont tenus de payer à Paris pour des ventes
de tableaux et d'objets d'art, on arrive, pour
les huit compositions que nous venons de
citer, à une perte totale de 6,500 frs. soit 55
°/Bde dépréciation dans un laps de onze mois,
écoulé entre les deux ventes, l'une à Louvain,
en Avril 1861, l'antre à Paris, en Mars 1862.

Backhcysf.n (Ludolf) Tempête sur les côtes
de la ISorwège. C'est évidemment après avoir

vu une tempête furieuse et avant que les der-
nières rafales fussent éteintes, que le puissant
artiste a brossé cette magnilique toile. Qui
sait même si, selon son habitude, il ne s'est
pas trouvé engagé au milieu des éléments
déchainés dont il nous représente les fureurs
avec une vérité si saisissante. Le catalogue
nous donne l'histoire de ce tableau décrit par
Smith et que le musée d'Amsterdam, assez
singulièrement avisé, vendit en 1827. Depuis
il alla à M. Nieuwenhuys pour venir ensuite
dans la galerie Baillie d'où il ira, espérons-
nous, enrichir un de nos musées publics. L'im-
mensité relative de cette toile, admirablement
conservée à l'exception de quelques soulève-
ments de couleur dans la partie inférieure,
la beauté et la grandeur du sujet, traité dans
ces formes sévères que Backhuysen. respecte
toujours, en font une œuvre en quelque sorte
ollicielle. Nous appellerions volontiers du nom
de Marine historique cette manière de traiter
les grands drames de la nier, et nous compare-
rions volontiers ici Backhuysen à Poussin pour
la distinction et la noblesse que le grand
peintre a montrées dans ses compositions.
Malheureusement, les salons de M. Baillie
sont très mal disposés pour faire valoir le
tableau de Backhuysen qui demande avant
tout de la lumière et de l'espace. Je ne con-
nais guère de tableau du peintre où il ait
déployé une plus grande hardiesse de dessin
dans le ciel et dans les vagues; c'est d'une
majesté de formes et d'un grandiose d'cllét
qui seront mieux constatés et plus appréciés
lorsque ces qualités se trouveront placées
dans des conditions moins défavorables.
Beerestraten (Jean) Vue d'un village en hiver.
Ce panneau offre un vif intérêt par l'étrange
architecture qu'il représente, par la façon
très délicate dont il est dessiné et enfin par
le ton lin et léger dans lequel il est peint. Il
parait évident que l'artiste a reproduit là une
vue de ville hollandaise. Beerestraten est un
peintre recherché et ses tableaux d'architec-
ture, surtout quand il les représente en hiver,
sont très estimés.

Bérchem (Nicolas) Paysage avec figures et
 
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