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— 75 —

(leur. Le fond est plein de légèreté et les na-
vires sont dessinés avec cette habileté con-
sommée qui a fait dès longtemps une répu-
tation méritée à M. Francia.

]£*e ,je Franchimont peint à merveille les
fruits. Voici d'elle une étude de prunes bleues
qui est traitée avec simplicité et beaucoup
de savoir faire. Dans le même genre, M. V.
Janssens vise plus haut. Il semble vouloir
marcher sur les traces de MM. Saint-Jean et
Robie; seulement il a dans sa peinture une
sécheresse qui ne concorde en aucune façon
avec le brio de l'ensemble. A part cela, il est
en bonne voie. M. Tscharner aussi est en
bonne voie. Sa Vue du village de Grupont et
ses Saules sont traités avec beaucoup de sen-
timent et de force, trop de force peut-être.
Ses arbres sont massifs et le vent doit être
bien fort pour les agiter. De la lumière, voilà
ce qui manque à M. Tscharner. Voilà aussi
la qualité que possède M. Keelhoff. Il y a de
lui, à l'exposition, un paysage avec animaux
qui a droit aux plus grands éloges. Le site
est magistral, les arbres sont grandement
traités et surtout bien plantés, ce qui nous a
fait d'autant plus de plaisir que M. Keelhoff
manquait surtout de vérité dans sa manière
de planter les arbres qui sortaient de terre
abruptes comme des pieux. M. Aug. de Key-
ser a exposé un petit tableau plein de charme
de couleur. Une jeune fille est assise au bord
de la mer et regarde le vaste horizon. Ce
fond est plein de poésie. Quant à la jeune
fille, elle est lourde, mais d'une lourdeur par
trop grande. Est-ce là l'idéal féminin de M.
de Keyscr! Espérons que non et qu'il reverra
cette partie de son tableau, auquel il man-
que peu de chose pour être complet en son
genre.

B.

ICONOGRAPHIE.

La première culotte, gravée d'après H. Krelschmer, par
J. B. Franck, éditée par Busacq el C'° à Paris; hauteur
450 mill. largeur 550 mill. — Prise de Malakoff, par
Marthe, d'après lvon. Eau-forte : largeur : 84 mill. hau-
teur 5-i mill.

Tout le monde connaît ce charmant tableau
qui représente une mère essayant à un enfant
de o à G ans sa première culotte. L'ineffable
sourire de la mère, la satisfaction et l'impor-
tance de l'enfant, l'étorinement du petit chien,
font de cette scène un délicieux chapitre de
la vie de famille plein de joie et de poésie. M.
Franck, notre graveur d'élite, vient d'en faire
une planche éditée par Dusacq et Cie, ancienne
maison Gâche, à Paris, à qui l'on doit déjà
la publication des œuvres d'Ary Scheffer.

La gravure de M. Franck est mélangée de
burin, d'eau-forte et de manière noire; cette
triple association de procédés a été combi-
née par le graveur avec une grande habileté
et de façon à imprimer à son œuvre des tons
d'une (inesse et d'une force toutes picturales.
Ce qui recommande avant tout l'œuvre de
Franck à l'attention des amateurs, c'est, d'une
part, la pureté et l'agrément du dessin, d'au-
tre part, toute la partie burinée de sa planche.
C'est surtout dans ces deux qualités qu'é-
clate le mérite de l'artiste et que son œuvre
nous paraît digne d'examen, car nous avouons
faire assez bon marché des effets faciles que
produit la manière noire. La première culotte
est certainement, comme travail et comme
sujet, destinée à une grande popularité, à la
meilleure, à la plus inaltérable, la popula-
rité des familles. En effet, là où babillent des
enfants, là où de jeunes mères jouent avec
eux, nous sommes certains que figurera
celte estampe qui fait sourire tout le monde.

— Prise de Malakoff. Voici une jolie eau-
forte qui est en même temps un tour de force.
En effet, sur une carte de la grandeur d'une
carte de visite ordinaire, le graveur Marthe a
reproduit cette colossale boucherie de M.
Ivon qui s'appelle la prise de Malakoff et
dans laquelle ne s'agitent pas moins de plu-
sieurs centaines d'hommes. Cette réduction,
qui forme avec la vaste toile d'Ivpn un con-
traste complet, est ce que nous avons vu de plus
extraordinaire en gravure. Si la petite éten-
due de cette planche constituait son seul
mérite, certes nous n'en parlerions que com-
me bizarrerie, mais M. Marthe a déployé
dans ce travail minutieux une si grande lar-
geur de pointe, un dessin si ferme et si fa-
cile, une si parfaite entente de la distribution
de la lumière, qu'on oublie la difficulté vain-
cue pour applaudir au talent de l'artiste.
Chose extraordinaire! dans des têtes moins
grosses qu'une petite tête d'épingle, M. Marthe
a su, non-seulement rappeler, mais encore
conserver, la ressemblance des principaux
personnages du tableau d'ïvou. C'est réelle-
ment prodigieux et il faut recourir à la loupe
pour s'assurer de l'exacte ressemblance dont
nous parlons. Ce n'est également qu'à la
loupe que l'on peut apprécier tout le mérite
de la pointe du graveur, pointe d'une fran-
chise d'allure, d'une sobriété et d'un empâ-
tement, si nous pouvons nous servir de ce
terme, que nous n'avons jamais rencontrés
ailleurs. Cette petite gravure aura un succès
énorme; son format facile, son prix très
minime, et, au-dessus de tout cela , le talent
avec lequel elle est traitée, lui garantissent
une vogue durable. Nous ferons plus tard
connaître les dépôts où nos lecteurs de Bel-
gique et de l'étranger pourront se la procurer.

NOUVELLES D'ATELIER.

CHRONIQUE.

— S. A. R. Monseigneur le Duc de Brabant a bien
voulu adresser au Cercle Archéologique du Pays de Waes,
une somme de 500 fr. pour le monument à élever à
Verrebroeck à Philippe Verheycn.

— Nous venons de recevoir un livre important et des
plus indispensables par le temps qui court. C'est la
deuxième édition du Traité de la réparation des églises
et principes d'archéologie pratique par un de nos eolla-
boraleurs, M. le Cbr. Raymond Bordeaux. Nous en don-
nerons un compte-rendu spécial dans notre prochain n".

— Nous avons vu dans l'atelier de M. F. de MarnelTe,
un très beau et brillant paysage représentant une Vue
de Laeken. Cette œuvre, traitée avec un sentiment réel
de la nature el avec une richesse de style en harmonie
avec le pittoresque du silo, est une des meilleures cho-
ses d'un artiste dont la carrière, déjà longue, semble
puiser une éternelle jeunesse dans la contemplation et
l'étude de la nature. Nous regrettons vivement que les
conditions obligatoires mises à l'envoi des tableaux
belges à l'exposition de Londres, se soient opposées à
ce que le nouveau paysage de M. de MarnelTe y figurât.

— Le graveur Franck travaille en ce moment à une
planche d'après le célèbre Christ sur les genoux de la
Vierge, de van Dyck. Celle planche est commandée à
l'artiste par la maison Dusacq el Cic de Paris.

— Nos lecteurs connaissent l'importance du grand
tableau que possède l'église de Notre-Dame de Douai et
que l'on a longtemps attribué à Memlinc. M. Alphonse
Wauters, archiviste de la ville de Bruxelles, vient de
trouver un document authentique constatant que cetle
œuvre magnifique a été exécutée, vers l'an 1515, par
Jean Bellegambc, de Douai. Une brochure contenant
les preuves de ce fait paraîtra dans quelques jours. Nous
attendons avec impatience le travail de M. Wauters qui
fournira à l'histoire de Part un grand artiste de plus.

— La 1™ livraison de 186-2 du Messager des sciences
historiques vient de paraître. Elle renferme une grande
variété d'articles d'un vif intérêt sur l'histoire politique,
artistique et sociale de la Belgique.

— Signalons aussi la troisième livraison de la Revue
d'histoire et d'archéologie où M. le comte de Villermont,
le Dr Coremans cl le Dr Delgeur ont inséré des travaux
sérieux, le premier sur le comte Ernest de Mansfcld ,
le second sur les traditions de la Belgique et de la
Bohème et le troisième sur les antiquités de Ninive.

— La Revue belge et étrangère donne, dans sa livraison
de Mai, un nouveau travail dans lequel M. Dumorlier
continue à développer la ihèse qui consiste à prétendre
que Hubens est né à Anvers. Nous croyons qu'il serait
possible de mettre tout le monde d'accord si on avait
enfin le bon esprit de photographier et de rendre pu-
blique la fameuse procuration sur laquelle MM. Du-
morlier, Backhuyscn Van den Brinck et Eenen ont
tant pâli. Cette publicité a été promise ; il est bien
temps que la promesse soit tenue et qu'on puisse enfin
tirer au clair le mystère qui parait résider tout entier
dans le mol Bolhtmienses inscrit dans la procuration.

— Notre correspondance particulière nous apprend
que la session du Congrès des délégués des Sociétés
savantes, a été plus nombreuse que celles des années
précédentes. La séance d'archéologie du 25 Avril a été
présidée par l'illustre comte de Monlalembert. Le 36,
on a remis solennellement à M. de Caumont un exem-
plaire en or de la médaille qui lui a été décernée par
souscription, et le soir un banquet fort nombreux a été
offert au héros de la fête. La liste des souscripteurs à la
médaille s'élève à environ huit cents : clic sera impri-
mée et un exemplaire de cette liste sera adressée à
 
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