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— 47 —

Langlet, mais à voir une certaine empreinte
de profonde mélancolie qui règne dans toutes
ses œuvres, à la voir si éloquente quand elle
peint les mille douleurs de la femme et de la
mère, nous serions tenté de croire que celle
qui retrace si bien la souffrance, doit avoir
souffert aussi. Mad. Langlet a quelque peine
à se mettre en train; ses débuts sont souvent
Un peu gênés, nous dirons môme un peu
bourgeois dans les moyens; cela manque
d'expérience, de faire, de facilité. Mais une
fois entrée dans le sujet, une fois toutes
ses explications fournies, ses personnages
en mouvement, sa mise en scène achevée,
elle prend une allure franche et naturelle;
les détails, les phrases n'arrêtent plus son
inspiration. Mad. Langlet a, pour nous, un
talent sympathique et plein de charme. Elle
cherche ses sujets dans la vie réelle, elle
peint ses personnages d'après nature. Les
événements qui se présentent sont de ceux
qui peuvent nous arriver à chacun. Elle pos-
sède enfin un art sans lequel il est superflu
de prendre la plume, elle intéresse, elle
captive, elle attache; on ne sait pas quitter
ce petit volume dont le cœur d'Odille
Rouvère et le caractère d'Horace font tous
les frais, et lorsque l'on est arrivé à la der-
nière page, on regrette de quitter ces amis
avec lesquels on a vécu quelques heures
pleines d'attrait pour l'esprit et pour le sen-
timent. N'est-ce pas là le meilleur éloge que
nous puissions faire des livresde Mad. Langlet?
La Vallée de Soref, un peu traînant peut-être,
Une année auquel nous ferons le même re-
proche quoiqu'il soit difficile de mieux peindre
combien un mal-entendu entre deux cœurs
et un léger vice d'éducation peuvent amener
de tourments, Viart-bois fraîche et pure
églogue qui exhale des parfums de bois et
qui rappelle, dans ses naïves descriptions,
cette belle nature des bords de la Meuse à
ceux qui l'ont connue et admirée. Odïlle
Rouvère enfin, un de ces épisodes de famille
comme il s'en passe chaque jour, un petit
livre où le cœur déborde, où la distinction
des sentiments opposée à la vulgarité d'un
Dieu de la bourse, est peinte avec une délica-
tesse infinie, une vérité et un naturel exquis,
tout cela constitue un bagage littéraire d'un
vrai mérite et dont nous félicitons sincère-
ment Mad. Langlet.

Nous avons parlé de son talent comme
imagination et comme sentiment, il serait
injuste de négliger une de ses qualités les
plus remarquables, c'est à dire le style. Sous
ce rapport, l'auteur qui nous occupe fait
réellement honneur à la Belgique. Ses romans
sont écrits dans un Français pur, distingué,
son style est élégant, facile, beaucoup plus
châtié que celui d'un grand nombre d'au-

teurs français contemporains, même de ceux
qui obtiennent une certaine vogue, mais qui
croient faire acte de haut goût en sacrifiant
à tort et à travers au dieu du réalisme.

Si comme nous n'en doutons pas, Mad.
Langlet attache un grand prix à l'approbation
de ceux de ses lecteurs qui mettent le talent
pur et moralisateur au dessus des œuvres,
quelque brillantes qu'elles soient, qui s'adres-
sent aux passions mauvaises de l'humanité,
nous pouvons lui assurer qu'elle a conquis
cette approbation aussi complète que possible.

NOUVELLES D'ATELIER,

CHRONIQUE.

— Comme il fallait s'y attendre, les journaux d'art en
Allemagne ont relevé l'opinion émise à la Chambre des
représentants par quelques-uns de ses membres sur
l'art allemand. Ils l'ont relevée avec une légitime fierté
et, il faut le dire, un peu à la confusion de ceux qui
sesontlivrés à une attaque aussi téméraire qu'imprévue.

— Nous avons exprimé dans notre précédent numéro
le désir de voir réunis dans une brochure tous les dis-
cours prononcés à la chambre au sujet de la discussion
sur les Beaux-Arts. Ce désir se réalisait pendant l'im-
pression de notre journal et la brochure en question en
est déjà arrivée à un deuxième tirage. Seulement, nous
avons lieu de nous étonner de son titre de Peinture mu-
rale. Il eut été plus vrai de l'intituler Peinture monu-
mentale.

M. F. De Wilde, un des meilleurs élèves de de
Braekeleer, termine en ce moment plusieurs tableaux
de genre, spirituels d'intention et fins de couleur, que
nous aurons sans doute occasion de revoir à nos exposi-
tions. .

— M. Bellemans, artiste peintre, vient d'être élu
conseiller communal à Anvers.

—■ Le Kunslgenootschap de Gand a offert un brillant
banquet à M. De Winne à l'occasion de sa nomination de
chevalier de l'ordre de Léopold.

— M. Léon Beckcr, dont notre correspondant de Bru-
xelles enregistrait dernièrement le franc succès obtenu à
l'exposition du Palais Ducal avec un tableau d'intérieur,
vient de terminer, pour l'exposition de Paris, une toile
qui nous le montre persévérant dans la bonne voie. —
C'est un Départ pour la pêche , sujet à la fois simple et
touchant et interprêté avec une grande intelligence.
M. Becker contribuera donc pour sa part au succès de
1 école belge à l'exposition de Paris et nous sommes
d'avis que c'est pour l'artiste faire acte de patriotisme
que de contribuer à affermir à l'étranger la réputation
du nom belge dans les arts.

— M. Gérard vient d'être envoyé par le Gouvernement
belge cil Italie, avec mission de faire un rapport sur la
peinture murale.

— M. Portaels va très prochainement commencer les
peintures murales de Slc. Marie à Schaerbeeck.

■— Conseil de perfectionnement de Venseignement des
arts du dessin. Par arrêté royal du 16 Février, sont
nommés membres du conseil de perfectionnement de
l'enseignement des arts du dessin pour la période trien-
nale de 1805 à I8GG :

MM. Al vin, membre de la classe des beaux-arts de
l'Académie royale de Belgique; Canneel, peintre d'his-
toire , directeur de l'Académie des beaux-arts de Gand,
chauvin peintre d'histoire, directeur de l'Académie

des Beaux-Arts de Liège; DeKeyser, id., membre de
la classe des beaux-arts de l'Académie royale de Bel-.
gique, directeur de l'Académie royale des beaux-arts
d'Anvers; Demanet, membre de la classe des beaux-
arts de l'Académie royale de Belgique; Geefs, artiste
statuaire, professeur de sculpture à l'Académie royale
des beaux-arts d'Anvers; Kindt, inspecteur des affaires
industrielles audépartement de l'intérieur; Leys, pein-
tre d'histoire, membre de la classe des beaux-arts
de l'Académie royale de Belgique ; Paycn, architecte,
professeur à l'Académie royale des beaux-arts de Bru-,
xellcs; Portaels, peintre d'histoire, membre de la classe
des beaux-arts de l'Académie royale de Belgique; Simo-
nis, artiste staluaier, id., directeur de l'Académie
royale des beaux-arts de Bruxel-les; Wallays, artiste,
peintre, directeur de l'Académie des beaux-arts de
Bruges.

M. Alvin est nommé pour présider le conseil toutes
les fois que le ministre de l'intérieur ne pourra le pré-
sider lui-même. Les attributions du président seront
réglées par le ministre de l'intérieur.

Le sieur Dulieu, chef de bureau à la direction géné-
rale des beaux-arts, lettres et sciences au département
de l'intérieur, continuera à remplir les fonctions de
secrétaire du conseil.

— Le Musée royal d'antiquités vient de s'enrichir de
de soixante-dix-sept vases étrusques et grecs, qui na-
guère encore faisaient partie d'une collection considé-
rable et réservée, provenant du marquis Campana.
Cette acquisition importante est due à la sollicitude
éclairée de M. le ministre de l'intérieur, secondé par
M. Carolus, représentant du gouvernement belge à
Rome. Aidé de M. Brûnn, secrétaire de l'Institut arché-
ologique de Rome, M. Carolus a fait choix, dans la
collection mentionnée plus haut, de 77 spécimens,
tous remarquables, des vases del'Etrurieetde la Grande
Grèce, cratères, amphores, rhytons, etc., etc. On
signale particulièrement, parmi ces chefs-d'œuvre de
l'antiquité, un petit vase trouvé à Cumes. Couvert d'un
beau vernis noir, il se distingue de tous les vases
anciens en terre cuite : au lieu d'être peintes, les
figures y sont reproduites en creux ou imprimées.
D'autres vases de la collection de Bruxelles méritent
également, et d'une manière spéciale, l'attention des
connaisseurs ; la plupart aussi sont d'excellents modèles
pour l'industrie. Il faut donc féliciter M. Carolus,
ministre du Roi à Rome, d'avoir si bien secondé les vues
excellentes de M. A. Vandenpcereboom.

— M. le ministre de l'intérieur vient de recevoir le
rapport de la commission provinciale duBrabantchargée
de l'examen des pièces de théâtre, écrites en langue
flamande, pour lesquelles des primes de première
représentation sont demandées pour l'année 1SG1-18C2.
Cette commission propose de décerner les primes aux
pièces suivantes : Vondel, drame en cinq actes, par M.
Van Peene; Quintin Melsys, drame en deux actes, par
M. E. Van Even; Lena, drame en un acte, par M. E.
Rosseels; Schampavie, opérette en un acte, par M. F.
Van de Sande, et Orschaeri, comédie en un acte, par
M. A. Sehepens,

— M. Jéhotte, qui a terminé le plâtre de son gigantes-
que monument de Charlemagne, s'occupe en ce moment
des mesures à prendre pour couler en bronze la statue
équestre de l'empereur et les figures qui entourent le
piédestal. Imitant les statuaires do l'antiquité et de la
Renaissance, notre concitoyen veut exécuter lui-même
l'opération si difficile de la fonte. Il vient d'acquérir un
terrain entre la rue aux Laines et la rue de Pachéco; il
a fait construire un fourneau à réverbère, et prend
toutes les dispositions pour procéder lui-même à la
coulée. Dans ce vaste atelier, la statue équestre de
Charlemagne sera coulée toute d'une pièce. Nos lec-
teurs seront tenus au courant de l'époque où aura lieu
 
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