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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. A. SIRET, MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.

Paraissant deux fois par mois.

N° 10. Belgique. — 31 Mai 1863. Cinquième Année.

On s'abonne : à Anvers, chez Kornicker el Tessaro,
éditeurs ; à Bruxelles , chez Decq el Mcquardt ; à Gand,
chez Hoste ; à Liège, chez De Soer et Decq ; les autres vil-
les, chez tous les libraires. Pour l'Allemagne : R.Wëigel,
Leipzig. Hererle, Cologne. Pour la France : V°Renouard,
Paris. Pour la Hollande : Martinus Nyhoff, à La Haye.
Pour l'Angleterre et l'Irlande : chez BarthèS et LôvfÉLL ,

SOMMAIRE : Correspondances particulières : Paris:
— Exposition des Beaux- Arts. — Les artistes belges à
Paris. — Cologne. — Bruxelles. — Entrefilet. — Prime
aux offerte sculpteurs de toits pays. — Nouvelles d'atelier.
■— Annonces.

CORRESPONDANCES PARTICULIERES, (t)

Paris.

exposition des beaux -arts. — artistes français :
membres de l'institut. — grand prix de rome. —
peintres d'histoire.

11 est convenu de nos jours que la peinture
d'histoire est morte et que si elle cherche à se
survivre à elle-même dans les tableaux vul-
gairement appelés tableaux de batailles, elle
ne sait plus offrir dans ses œuvres qu'un pâle
reflet de son ancienne splendeur. Les gar-
diens du sanctuaire l'ont eux-mêmes déserté,
ou plutôt ont imité les marchands qui s'étaient
introduits dans le temple. En un mot, les
membres de l'Institut, les lauréats de l'école
des Beaux-Arts donnent l'exemple de la dé-
fection et se livrent unanimementà la peinture
de genre. Que voulez-vous? Chaque époque a
ses goûts et de notre temps la mode est aux
tableaux de chevalet, à l'histoire anecdoti-
que. Il faut d'ailleurs reconnaître que nos
artistes ont apporté à ce genre subalterne
l'ne distinction et un charme qui en perpé-
tuent le succès. On retrouve dans ces toiles
de petite dimension, simples de composition

(i) L'intérêt et l'importance de notre correspondance
de Paris nous obligent à remettre au prochain numéro
notre article de fond et d'autres travaux. Nous appelons
1 attention de nos lecteurs sur les jugements impartiaux
fle m. j. Guiffrey, ainsi que sur le charme littéraire
répandu dans sa correspondance.

14 Great Marlborough Street, à Londres. — Prix d'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an , 8 l'r. — Étranger (port compris). — Allemagne ,
10 fr. — France, 11 l'r. — Hollande, o fl. •— Angleterre
et Irlande, 8 s. 6 d. ■— Prix par numéro 40 c. — Tout
abonnement donne droit à une annonce de 15 lignes,
répétée 2 fois dans Vannée. — Annoncés 50 c. la ligne.

et trop souvent banales de sujet, les qualités
très-séi'ieuses de l'école : un dessin correct,
fin et délié, une élégance naturelle qui convient
à la distinction et au style, de l'esprit, de la
finesse et parfois même une recherche de la
couleur assez heureuse. Ici, en effet, nous
aurons à louer précisément les qualités dont
nous constations dans l'école belge, sinon
l'absence, au moins la rareté, et réciproque-
ment. En France, la science du dessin est un
mérite commun, presque vulgaire, comme
en Belgique, la science de la couleur; les
coloristes, au contraire, sont rares, non par
dédain sans doute, niais par influence d'é-
cole et pour ainsi dire, par tempérament
artistique.

Les membres de l'Institut s'abstiennent
presque toujours des expositions des Beaux-
Arts, soit qu'il dédaignent une lutte, stérile
désormais pour eux, soit qu'ils redoutent
les censures de la critique, d'autant plus
sévère qu'elle a le droit d'exiger davanta-
ge d'une réputation consacrée. Trois acadé-
miciens sont cependant représentés au Salon :
M. H. Flandrin, avait envoyé à Londres ce
portrait de l'Empereur que nous voyons pour
la première lois à Paris, et qui ne saurait rien
ajouter, rien retrancher à sa réputation.
C'est sans doute un magnifique tableau; des-
siné avec conscience, bien modelé, solide-
ment peint, ce portrait serait parfait, si les
yeux ne paraissaient vagues et noyés dans une
étrange fixité. M. Schnetz, membre de l'In-
stitut depuis vingt-six ans , directeur de
l'Académie de France à Rome, a cherché ses
inspirations dans la contrée où il vit; le
Saint religieux rappelant un enfant à-la vie
par ses prières, le plus important des envois
du maître, est une peinture large, sage et

— Pour tout ce qui regarde l'administration, la rédac-
tion ou les annonces, s'adresser à J. Edom, imprimeur
à St. Nicolas , (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir).
Les lettres et paquets devront porter pour suscription,
après l'adresse principale : « Pour la direction du Jour-
nal des Beaux-Arts. » — Il pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

un peu froide qui dénote beaucoup d'expé-
rience et de bonnes intentions quelquefois
mal secondées par une main que l'âge affai-
blit. M. Signol, un des plus jeunes académi-
ciens, va fouiller l'histoire ancienne et lui
demander des motifs intéressants. La fuite
de Rhadamiste et Zénobie était un sujet diffi-
cile à rendre clairement. Ces deux chevaux
lourds courant parallèlement, montés par
un personnage bistré soutenant une femme
qui tombe, sont d'un effet désagréable. Le
fond du tableau est la meilleure partie, on
voit s'agiter, crier et accourir par un étroit
défilé une foule menaçante plus expressive
que les deux personnages principaux. Dans
La Vierge folle et la Vierge sage, nous avons
remarqué une belle expression dans le visage
de la vierge sage. Pourquoi le peintre nous
a-t-il caché le visage sans doute très sédui-
sant de sa vierge folle, et ne nous a-t-il mon-
tré que les enroulements nombreux de son
opulente chevelure? C'est trop de rigueur.
Vous vous imaginez sans doute le Supplice
d'une vestale du même peintre au fond d'un
cachot sombre où la malheureuse coupable
expie dans une solennelle et longue agonie
sa faute d'un moment. Il n'en est rien. La
scène se passe sur une échelle au-dessous
d'un trou hérissé de pointes de sabres et de
fers de lance et servant à répandre sur le
personnage principal la lumière extérieure.
La vestale qui tient dans ses bras la preuve
vivante de son crime est affaisée sur cette
raide échelle à laquelle ses vêtements la re-
tiennent bien mal. La composition, encore
ici, n'est pas facile à comprendre. La tête
du petit enfant est charmante, et fait presque
oublier des défauts trop visibles de compo-
sition.
 
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