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https://doi.org/10.11588/diglit.18489#0187
JOURNAL DES BEAUX-ARTS
ET DE LA LITTÉRATURE.
PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. A. SIRET, MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.
Paraissant deux fois par mois.
N° 23. Belgique. — 17 Décembke 4.863. Cinquième Année.
On s'abonne : à Anvers, chez De Coninck, éditeur;
à Bruxelles, chez Decq et Muqijardt; à Gand, chez
Hoste ; à Liège, chez De Soer et Decq ; les autres vil-
les, chez tous les libraires. Pour l'Allemagne : R.Weigel,
Leipzig. Heberle, Cologne. Pour la France : Ve Renouard,
Paris. Pour la Hollande : Martinus Nyhoff, à La Haye.
Pour l'Angleterre et l'Irlande : chez Bautbès et Lowell ,
14 Great Marlborough Street, à Londres. — Prix b'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an , 8 fr. — Étranger (port compris). —Allemagne,
10 fr. — France, \\ fr. — Hollande, 5 fl. — Angleterre
et Irlande, 8 s. 6 d. — Prix par numéro 40 c. — Tout
abonnement donne droit à une annonce de iS lignes,
répétée 2 fois dans l'année. — Annonces 50 c. la ligne.
— Pour tout ce qui regarde l'administration, la rédac-
tion ou les annonces, s'adresser à J. Edom, imprimeur
à St. Nicolas , (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir).
Les lettres et paquets devront porter pour suscription,
après l'adresse principale : « Pour la direction du Jour-
nal des Beaux-Arts. » — Il pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.
SOMMAIRE : D'un orchestre permanent. — Mémoires
couronnés par l'académie royale de Belgique. — Corres-
pondances particulières : Anvers. — Bruxelles. — Icono-
graphie : les artistes contemporains, album de photogra-
phies. — Les Graveurs belges. — Nouvelles d'atelier,
chronique. — Annonces.
D'UN ORCHESTRE PERMANENT.
Nous avons maintes fois entretenu nos lec-
teurs, sans toutefois entrer dans le vif du
sujet, de l'utilité qu'il y aurait à constituer
pour nos compositeurs belges, un orchestre
permanent qui exécuterait les œuvres inédi-
tes, œuvres qui aujourd'hui, le plus souvent,
sont mortes-nées par suite de beaucoup de
circonstances dans le développement des-
quelles nous n'entrerons pas.
Or, cette idée que nous avons émise depuis
plusieurs années, vient d'être adoptée avec
succès, pour le moment, en France. Si jamais
la Belgique voyait naître chez elle un orches-
tre permanent, il ne serait pas impossible,
vu l'habitude, qu'on criât à la contrefaçon.
On nous permettra donc de prendre date.
Développant les idées sommaires que nous
avons émises à ce sujet, nous nous demandons
pourquoi le Gouvernement n'expose point au
public, comme il le fait pour la peinture, l'ar-
chitecture, la sculpture et la gravure, les
œuvres musicales belges dignes de cet hon-
neur.
La chose nous semble très praticable, pour-
vu qu'on ne vienne pas, comme c'est assez
l'usage chez nous, opposer des obstacles ima-
ginaires au projet.
Pourquoi le Gouvernement n'aurait-il pas
un orchestre permanent recruté par les soins
desprofesseursdes conservatoires et parmi les-
quels pourraientfigurerles élèves de ces mêmes
conservatoires? neserait-ce pas tjrer bon parti
de beaucoup de subsides que reçoivent les
élèvesdont-il s'agit? neserait-ce pas, en même
temps, les initier à l'esprit de la musique
d'ensemble, en général, et de la musique bel-
ge en particulier?
Ne serait-ce pas, enfin, donner à l'éclosion
de ce tressaillement de vie et de force qui
caractérise notre nation sous le rapport mu-
sical, un aide qui aboutirait infailliblement
à des résultats non moins magnifiques que
productifs?
Y a-t-on bien songé dans les sphères où
s'agitent les destinées de la Belgique intellec-
tuelle et artistique?
Que faudrait-il pour obtenir les résultats
que nous venons de caractériser?
Un jury. — Il est naturellement trouvé
dans les corps professoraux des conservatoi-
res à la tête desquels brille une des illustra-
tions de l'Europe musicale. Ce jury exami-
nerait les œuvres manuscrites et déciderait
de leur sort en ce qui concerne leur exécution.
Un orchestre — Il est composé d'avance,
De l'argent. 1° pour les frais de copie de
lapartilion. 2°pour rémunérer les exécutants.
— Les frais de copie n'ont rien de redou-
table. Sous ce rapport, on peut aller loin avec
un millier ou deux de francs. La rémunéra-
tion des exécutants serait la partie la plus
coûteuse, surtout en ce qui concerne les mu-
siciens libres, c'est à dire, ceux pris hors des
conservatoires. Mettons douze mille francs par
an de ce chef. Ajoutons-y deux mille francs
de frais de copie, ensemble 14,000 fr.
Il nous semble que le budget des Beaux-
Arts est en état de supporter ce sacrifice qui
pourrait être allégé par le produit des entrées,
Le taux de ces entrées devrait être peu élevé,
c'est une condition essentielle de succès.
Provisoirement, nous ne tiendrons aucun
compte de ce résultat.
Nous supposons quatre auditions publi-
ques par an. A chaque audition seraient exé-
cutés quatre ou six morceaux inédits, ouver-
tures , oratorios, marches militaires, sym-
phonies, etc.
Ce serait, pensons-nous, suffisant. Dans tous
les cas, le jury aurait à décider sur cette ma-
tière comme sur plusieurs autres.
Nous serions heureux de voir qu'on voulût
nous écrire sur ce projet; nous serions en
même temps assez curieux de connaître les'
véritables obstacles qu'on aurait à lui oppo-
ser.
Pour notre part, nous n'en voyons pas, et
nous croyons fermement qu'il résulterait de
l'adoption de nos idées un épanouissement
sans exemple deUart musical belge.
MEMOIRES COURONNES
par l'académie royale de Belgique sur les caractères con-
stitutifs de l'originalité de l'école flamande de peinture.
Un procès littéraire et artistique s'est dé-
roulé dernièrement au sein de la classe des
Beaux-Arts de l'académie royale de Belgique.
II n'a pas eu le retentissement qu'il méritait,
grâce aux agitations politiques du moment
qui absorbent nos grands journaux. Notre
publication ne pouvait pas laisser passer,
sans l'arrêter au passage, un fait d'une nature
non moins grave que curieuse; aussi, main-
tenant qu'une partie des pièces de ce procès
ET DE LA LITTÉRATURE.
PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. A. SIRET, MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.
Paraissant deux fois par mois.
N° 23. Belgique. — 17 Décembke 4.863. Cinquième Année.
On s'abonne : à Anvers, chez De Coninck, éditeur;
à Bruxelles, chez Decq et Muqijardt; à Gand, chez
Hoste ; à Liège, chez De Soer et Decq ; les autres vil-
les, chez tous les libraires. Pour l'Allemagne : R.Weigel,
Leipzig. Heberle, Cologne. Pour la France : Ve Renouard,
Paris. Pour la Hollande : Martinus Nyhoff, à La Haye.
Pour l'Angleterre et l'Irlande : chez Bautbès et Lowell ,
14 Great Marlborough Street, à Londres. — Prix b'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an , 8 fr. — Étranger (port compris). —Allemagne,
10 fr. — France, \\ fr. — Hollande, 5 fl. — Angleterre
et Irlande, 8 s. 6 d. — Prix par numéro 40 c. — Tout
abonnement donne droit à une annonce de iS lignes,
répétée 2 fois dans l'année. — Annonces 50 c. la ligne.
— Pour tout ce qui regarde l'administration, la rédac-
tion ou les annonces, s'adresser à J. Edom, imprimeur
à St. Nicolas , (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir).
Les lettres et paquets devront porter pour suscription,
après l'adresse principale : « Pour la direction du Jour-
nal des Beaux-Arts. » — Il pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.
SOMMAIRE : D'un orchestre permanent. — Mémoires
couronnés par l'académie royale de Belgique. — Corres-
pondances particulières : Anvers. — Bruxelles. — Icono-
graphie : les artistes contemporains, album de photogra-
phies. — Les Graveurs belges. — Nouvelles d'atelier,
chronique. — Annonces.
D'UN ORCHESTRE PERMANENT.
Nous avons maintes fois entretenu nos lec-
teurs, sans toutefois entrer dans le vif du
sujet, de l'utilité qu'il y aurait à constituer
pour nos compositeurs belges, un orchestre
permanent qui exécuterait les œuvres inédi-
tes, œuvres qui aujourd'hui, le plus souvent,
sont mortes-nées par suite de beaucoup de
circonstances dans le développement des-
quelles nous n'entrerons pas.
Or, cette idée que nous avons émise depuis
plusieurs années, vient d'être adoptée avec
succès, pour le moment, en France. Si jamais
la Belgique voyait naître chez elle un orches-
tre permanent, il ne serait pas impossible,
vu l'habitude, qu'on criât à la contrefaçon.
On nous permettra donc de prendre date.
Développant les idées sommaires que nous
avons émises à ce sujet, nous nous demandons
pourquoi le Gouvernement n'expose point au
public, comme il le fait pour la peinture, l'ar-
chitecture, la sculpture et la gravure, les
œuvres musicales belges dignes de cet hon-
neur.
La chose nous semble très praticable, pour-
vu qu'on ne vienne pas, comme c'est assez
l'usage chez nous, opposer des obstacles ima-
ginaires au projet.
Pourquoi le Gouvernement n'aurait-il pas
un orchestre permanent recruté par les soins
desprofesseursdes conservatoires et parmi les-
quels pourraientfigurerles élèves de ces mêmes
conservatoires? neserait-ce pas tjrer bon parti
de beaucoup de subsides que reçoivent les
élèvesdont-il s'agit? neserait-ce pas, en même
temps, les initier à l'esprit de la musique
d'ensemble, en général, et de la musique bel-
ge en particulier?
Ne serait-ce pas, enfin, donner à l'éclosion
de ce tressaillement de vie et de force qui
caractérise notre nation sous le rapport mu-
sical, un aide qui aboutirait infailliblement
à des résultats non moins magnifiques que
productifs?
Y a-t-on bien songé dans les sphères où
s'agitent les destinées de la Belgique intellec-
tuelle et artistique?
Que faudrait-il pour obtenir les résultats
que nous venons de caractériser?
Un jury. — Il est naturellement trouvé
dans les corps professoraux des conservatoi-
res à la tête desquels brille une des illustra-
tions de l'Europe musicale. Ce jury exami-
nerait les œuvres manuscrites et déciderait
de leur sort en ce qui concerne leur exécution.
Un orchestre — Il est composé d'avance,
De l'argent. 1° pour les frais de copie de
lapartilion. 2°pour rémunérer les exécutants.
— Les frais de copie n'ont rien de redou-
table. Sous ce rapport, on peut aller loin avec
un millier ou deux de francs. La rémunéra-
tion des exécutants serait la partie la plus
coûteuse, surtout en ce qui concerne les mu-
siciens libres, c'est à dire, ceux pris hors des
conservatoires. Mettons douze mille francs par
an de ce chef. Ajoutons-y deux mille francs
de frais de copie, ensemble 14,000 fr.
Il nous semble que le budget des Beaux-
Arts est en état de supporter ce sacrifice qui
pourrait être allégé par le produit des entrées,
Le taux de ces entrées devrait être peu élevé,
c'est une condition essentielle de succès.
Provisoirement, nous ne tiendrons aucun
compte de ce résultat.
Nous supposons quatre auditions publi-
ques par an. A chaque audition seraient exé-
cutés quatre ou six morceaux inédits, ouver-
tures , oratorios, marches militaires, sym-
phonies, etc.
Ce serait, pensons-nous, suffisant. Dans tous
les cas, le jury aurait à décider sur cette ma-
tière comme sur plusieurs autres.
Nous serions heureux de voir qu'on voulût
nous écrire sur ce projet; nous serions en
même temps assez curieux de connaître les'
véritables obstacles qu'on aurait à lui oppo-
ser.
Pour notre part, nous n'en voyons pas, et
nous croyons fermement qu'il résulterait de
l'adoption de nos idées un épanouissement
sans exemple deUart musical belge.
MEMOIRES COURONNES
par l'académie royale de Belgique sur les caractères con-
stitutifs de l'originalité de l'école flamande de peinture.
Un procès littéraire et artistique s'est dé-
roulé dernièrement au sein de la classe des
Beaux-Arts de l'académie royale de Belgique.
II n'a pas eu le retentissement qu'il méritait,
grâce aux agitations politiques du moment
qui absorbent nos grands journaux. Notre
publication ne pouvait pas laisser passer,
sans l'arrêter au passage, un fait d'une nature
non moins grave que curieuse; aussi, main-
tenant qu'une partie des pièces de ce procès