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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. A. SIRET, MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.

Paraissant deux fois par mois.

On s'abonne : à Anvers, chez Kornicker et Tessaro,
éditeurs ; à Bruxelles , chez Decq et Muquardt ; à Gand,
chez Hoste ; à Liège, chez De Soer et Decq ; Ses autres vil-
les, chez tous les libraires. Pour l'Allemagne : R.Weicel,
Leipzig. Hederle, Cologne. Pour la France : VcRenouard,
Paris. Pour la Hollande : Martinus Nyhoïf, à La Haye.
Pour l'Angleterre et l'Irlande : chez Barthés et Lowell,

SOMMAIRE : Correspondances particulières : Paris. —
Hambourg. — Concours d'Architecture. — Entrefilets.
Nouvelles d'atelier. ■— Annonces. — Feuille Supplémen-
taire : Correspondance particulière : Bruxelles.

CORRESPONDANCES PARTICULIERES.

Paris.

exposition des beaux-arts. — paysage, marines,
intérieurs, fleurs et nature morte.

Je vous avais promis d'être aussi bref que
possible. Mais voici qu'en feuilletant mon
livret, me sont tombés sous les yeux deux
noms qui jouissent d'une trop grande estime
et qui figurent trop honorablement à l'expo-
sition, pour que je les passe sous silence,
sans autre forme de procès. Dans une Scène
de jeu, M. Charles-Louis Millier n'a pas donné
au sujet toute la poignante tristesse qu'il
comportait. Ces personnages de grandeur
naturelle, vus à mi-corps, manquent d'in-
térêt et de caractère, les femmes sont vul-
gaires. Le joueur seul, qui, la main crispée
sur la poitrine, regarde ses derniers trésors,
ses bijoux les plus précieux lui échapper
sur un coup de dé, exprime par l'anxiété de
de sa figure, la fixité de ses yeux hagards,
«ne passion profondément sentie et bien ex-
primée. Dans une Messe sous la terreur, du
même auteur, nous ne trouverons plus guère
qu'à louer. L'attitude digne et simple de ce
prêtre qui, sous le jour blafard d'une lucarne,
transforme l'humble mansarde en un temple
sacré, les figures pieuses et recueillies de
ces ex-nobles et de leurs serviteurs, jusqu'à
ces personnages plus éloignés du prêtre,
chez lesquels l'effroi combat encore la piété,
les moindres accessoires enfin, tout con-

Belgique. — lor Juillet 1863.

14 Great Marlbdrough Street, à Londres. — Prix d'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an , 8 f'r. — Étranger (port compris). —Allemagne ,
10 fr. —France, 11 fr. — Hollande, o H. .— Angleterre
et Irlande, 8 s. 6 d. — Prix par numéro 40 c. — Tout
abonnement donne droit à une annonce de lo lignes,
répétée 2 fois dans l'année. — Annonces 50 c. la ligne.

court à assurer au tableau de M. Muller un
honnête et légitime succès.

M. Merle aborde bravement les plus gran-
des difficultés de la peinture historique. L'as-
sassinat de Henri 111 peut ne pas plaire à
tout le inonde; mais il est impossible de n'y
pas remarquer les traces d'un talent réel. La
figure principale, Henri III s'afl'aissant entre
les mains de ses courtisans, est naturelle- et
d'un mouvement juste; l'assassin gisant à
terre, isolé à dessein au milieu du tableau,
présente d'abord sa tête par un hardi rac-
courci; toute l'horreur de la mort violente
est peinte sur ce visage blême et dans le
rictus horrible de cette bouche grimaçante.
C'est la meilleure figure du tableau. Le Henri
de Bourbon, depuis Henri IV, nous plaît
moins; il aurait dû quitter, pour cette triste
circonstance, l'air jovial sous lequel on a ri-
diculisé sa spirituelle figure, il aurait dû
surtout se débarrasser de cette allure raide
et gênée que tous les portraitistes français de
cette époque prêtent à leurs personnages. M.
Merle s'essaie aussi aux scènes de genre et
y réussit pleinement; la Visite des grands
■parents est un bon tableau, et nous aimons
beaucoup ces trois charmantes têtes, bien
groupées et bien peintes, que l'artiste a dési-
gné du nom d'Amour Maternel. M. Merle peut
encore progresser; mais, dès à présent,
on peut constater chez cet artiste des qualités
de vigueur et de distinction qui permettent
de concevoir de très légitimes espéranceset
d'exiger désormais beaucoup de lui.

Nous allons partir maintenant, avec de
hardis voyageurs, à la découverte des pays
lointains, de ces régions inconnues, explo-
rées seulement jusqu'ici par quelques intré-
pides artistes que ne rebutent ni les dangers,

Cinquième Année.

;— Pour tout ce qui regarde l'administration, la rédac-
tion ou les annonces, s'adresser à J. Edom , imprimeur
à St. Nicolas, (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir).
Les lettres et paquets devront porter pour suscription,
après l'adresse principale : « Pour la direction du Jour-
nal des Beaux-Arts. » — II pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

ni la fatigue, ni les morsures cruelles du
soleil, ni la barbarie de nations à moitié sau-
vages. Après ces explorations dans des con-
trées éloignées, après avoir avoir erré quel-
que temps sur la mer, nous reviendrons nous
reposer sous les ombrages tranquilles et frais
de la France et nous aurons, là surtout, beau-
coup à voir.

Parmi les artistes voyageurs, il en est bien
peu qui, partis pour explorer les régions
étrangères, ne se soient pas fixés dans un
pays dont ils prenaient en quelque sorte pos-
session par droit de talent et dont ils s'assi-
milaient pour ainsi dire la nature.

L'Egypte et l'Algérie se partagent les pré-
dilections de nos peintres nomades. M. Barry
se charge de nous transporter à l'Inaugura-
tion d'une partie du canal de Suez; nous pré-
férons à ces tableaux trop officiels, un joli
Lever de lune dans la Basse-Egypte du même
auteur; nous préférons surtout les Souvenirs
du bord du Nil de M. Belly. La rue du Caire
lumineuse et animée, les poses gracieuses
de ces femmes fellahs aux bords du Nil, qui
vont puiser de l'eau et rapportent encore sur
leurs têtes leurs vases élégants, comme du
temps de Jacob, la distinction de ces ligu-
res prises dans le peuple, le mouvement gra-
cieux de leurs corps et aussi ce large et char-
mant paysage intitulé les Sackiêes de la basse-
Egypte, prouvent que le talent de M. Belly
peut embrasser plusieurs genres et réussir
dans tous à la fois. Depuis six ans, M. Belly
n'a cessé de grandir et jamais ses succès ne
l'ont empêché de chercher, de travailler en-
core, de progresser enfin et de se perfection-
ner sans cesse. M. Berchère a pénétré jus-
qu'aux limites de l'Egypte; à ses Enfants
Nubiens défendant avec leurs frondes des
 
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