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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

■ PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M- A, SIRET, MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.

Paraissant deux fois par mois.

N° 8.

On s'abonne : à Anvers, chez KornickER et Tessauo ,
éditeurs; à Bruxelles, chez Decq cIMuquarut; àGand,
clioz Hoste ; à Liège, chez De Soer et Decq ; les autres vil-
les, chez tous les lihraires. Pour l'Allemagne : R.Weigel,
Leipzig. Heberle, Cologne. Pour la France : VcRenouard,
Paris. Pour la Hollande : Martinus Nyhoff, à La Haye,
Pour l'Angleterre et l'Irlande : chez Bartjiès et Lowell ,

SOMMAIRE : Création d'une Librairie nationale —
Correspondances particulières : Paris; — Cologne; —
Bruxelles; -— Mons. -— Vente de la bibliothèque Van
Alxlein. — Nouvelles d'atelier. — Annonces.

CRÉATION D'UNE LIBRAIRIE NATIONALE.

De toutes les chances de voir s'accroître en
Belgique le domaine de la littérature, il n'en
est point qui présente plus de certitude que
celle qui aurait pour objet la formation d'un
public littéraire. C'est là le résultat pratique
et sérieux qu'il s'agit d'obtenir et auquel ou
n'a jamais songé qu'en le plaçant au second
plan. À première vue, cette manière dépenser
est la seule logique : une littérature d'abord,
un public ensuite. Nous serons pour le mo-
ment d'un avis opposé; nous pensons qu'il
faut d'abord s'assurer d'un public littéraire
avant de songer à lui donner de la littérature,
en un mot il faut être certain de la consom-
mation avant de se livrer à la production.
Sans doute voilà une proposition qui sent le
commerce, mais qu'on ne perdepas de vue que
nous examinons la question sous son côté pu-
rement matériel, le seul que par un sentiment
de dignité mal entendu, on s'obstine en Bel-
gique, hommes d'état, journalistes et litté-
rateurs, à ne point prendre en considération.

Nous voulons ne pas imiter cet exemple.
Nous voulons abandonner les régions élevées
où planent d'habitude nos régents littéraires.
Nous voulons laisser seuls ces apôtres désolés
qui font retentir à tous les points cardi-
naux le chant de mort de la poésie et des
illusions; nous voulons laisser à leurs déses-
poirs individuels ces dieux exilés et descen-
dre sur la terre pour nous occuper de soins

Belgique. — 50 Aviiil 1863.

14 Great Marlhorough Street, à Londres. — Prix d'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an , 8 fr. — Étranger (port compris). —Allemagne,
10 fr. — France, 11 fr. — Hollande, 5 fl. — Angleterre
et Irlande, 8 s. 6 d. — Prix par numéro 40 c. — Tout
abonnement donne droit à une annonce de 15 lignes,
répétée 2 fois dans Vannée, ■— Annonces 50 c. la ligne.

vulgaires sans doute, positifs à coup sûr,
mais qui, dans tous les cas, seront plus utiles
que de vaines et de stériles déclamations.
Le mobile qui nous a toujours animé, est
celui de ne jamais présenter à ceux qui veu-
lent bien nous écouter, que des idées prati-
ques. On va voir si celle qui fait l'objet de
cet article mérite ce nom.

Ainsi que nous l'avons déjà remarqué, notre
situation littéraire, malgré des éléments de
succès, n'est pas brillante. Défiance et timi-
dité chez le producteur, silence dans la
presse, apathie chez le public, telles sont
les causes indiscutables de cette situation qui
se prolongera indéfiniment si une main ferme
au service d'une combinaison ingénieuse, ne
vient pas en arrêter la désolante progression.
Cette combinaison dans laquelle les obstacles
que nous venons de nommer feraient soudai-
nement un providentiel naufrage, est l'insti-
tution, sous le patronage de l'Etat, d'une
Librairie nationale.

Voici comment nous entendons la mission
de cet établissement et ses moyens d'action.

La Librairie nationale sera chargée d'a-
cheter, d'éditer, de publier et de répandre
dans toutes les diverses localités du royaume,
ainsi qu'à l'étranger, les œuvres de l'esprit
et aussi les œuvres graphiques, dont les bel-
ges viendront lui proposer l'achat.

Ces achats seront faits au nom individuel
du Directeur de la Librairie nationale et à
ses risques et périls, de manière à l'intéresser
immédiatement et directement au succès ma-
tériel de l'œuvre. Il pourra prendre, avec les
auteurs, tels arrangements qu'il jugera con-
venir.

La Librairie nationale organisera, du centre
de son agence qui sera à Bruxelles, une cor-

Cinqtjième Année.

— Pour tout ce qui regarde l'administration, la rédac-
tion ou les annonces, s'adresser à J. Edom , imprimeur
à St. Nicolas , (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir).
Les lettres et paquets devront porter pour suscription,
après l'adresse principale : « Pour la direction du Jour-
nal des Beaux-Arts. » — Il pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

respondance avec toutes les localités de Bel-
gique renfermant un public suffisant pour le
placement de ses produits. Elle aura son per-
sonnel qu'elle devra intéresser à l'exploita-
tion par les moyens qu'elle jugera convenable.

Le Directeur sera nommé par le Gouver-
nement. Il jouira d'un traitement fixe et sera
assimilé aux fonctionnaires du ministère de
l'intérieur.

Un comité sera joint à la Librairienationale.
Il sera chargé de déterminer si les ouvrages
présentés à la Direction sont de nature à pou-
voir être publiés par elle. Le contrôle de ce
comité devra se borner à déclarer que la
teneur des manuscrits n'offense point la mo-
rale publique, ni le gouvernement, ni les
choses que les Belges sont dans l'habitude de
respecter. Il déterminera aussi le tarif qui
pourra être appliqué aux œuvres présentées.

Ce tarif comprendra les prix minimum et
maximum auxquels le Directeur de la Librai-
rie nationale est autorisé à acquérir les ma-
nuscrits présentés et admis par le comité.
Ce tarif indiquera les différents genres de
littérature et les prix qui y seront affectés ,
depuis la plus simple notice jusqu'au poëme
le plus complet, en passant par le roman, le
vaudeville, la tragédie, la science, l'his-
toire, etc.

Toute œuvre admise par le comité devra
être acquise, éditée, publiée et répandue
par la Librairie nationale, qui tous les ans
aura à rendre compte' au Gouvernement des
résultats de l'entreprise.

Les sommes perçues seront versées annuel-
lement dans les caisses de l'Etat, déduction
faite de 25 o/o que le Directeur de la Librai-
rie nationale aura à percevoir à son profit.

Il sera formellement interdit, sous peine
 
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