Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— 63 —

les ruines de l'abbaye de Cambron où j'ai
trouvé des richesses artistiques et archéologi-
ques du plus grand intérêt. Je compte, Mon-
sieur, renouveler cette visite et vous donner
quelques lignes sur ce que j'aurai vu de plus
remarquable, si toutefois vous ne connaissez
aucun écrit sur ces vastes et poétiques débris.

Quelques cénotaphes, en pierre de touche,
du gothique le plus riche et le plus élégant,
supportant les statues des premiers abbés de
l'ordre, sont restés presque intacts. L'église
souterraine que je n'ai fait qu'entrevoir, m'a
paru cependant digne d'être étudiée.

C'est au goût profondément artistique et
aux sentiments élevés de M. le Comte Duval
que l'on doit la conservation de ces précieux
restes de l'art ancien.

Recevez, Monsieur, l'assurance de tout
mon dévouement.

E. Wauquière.

Erratum. Dans la première partie de la lettre de
M. Wauquière, il s'est glissé une erreur de copiste qui
change le sens d une phrase.

Page 55 ligne S7. Au lieu de : (( Et en quoi donc une
'» ligne brisée dont toutes les parties forment des tan-
)) gentes aux courbes presque toujours très allongées
» et que nous présente la nature, etc... » 11 faut : « Et
» en quoi donc une ligne brisée dont toutes les parties
» forment des tengentes aux courbes presque toujours
» très allongées que nous présente la nature, etc.. »

VENTE DE LA BIBLIOTHÈQUE

de M. P. Léopold Van Alstein, à Gand.

Cette vente, une des plus considérables qui
se soient faites en Belgique depuis longtemps,
aura dans le monde savant un retentissement
légitime. Nous venons de parcourir le pre-
mier volume du catalogue de cette collection
et nous avons éprouvé un profond éton-
nement de savoir qu'il existât à Gand une
réunion aussi prodigieuse de livres. Ce pre-
mier volume contient en effet 5422 numéros.
C'est surtout dans la linguistique, objet prin-
cipal des éludes de feu M. Van Alstein, que
brille cette riche bibliothèque. On y trouve
les grammaires et les lexiques, non-seulement
des principaux idiomes du globe, mais encore
des patois les plus infimes. On comprendra
que nous ne pouvons descendre dans le dé-
tail de cette vente exceptionnelle, nous de-
vons nous borner à inviter les amateurs à
prendre connaissance du catalogue, fort bien
fait par M. Heussner. L'examen de ce docu-
ment donnera une idée de la réelle importan-
ce qu'offre la vente Van Alstein. Nous trou-
vons entre autres, de la page405 à la page 420,
une nomenclature de plus décent manuscrits
orientaux dont la description seule excite le
plus vif intérêt. Nous devons également men-

tionner les rubriques consacrées aux langues
européennes, asiatiques, africaines et amé-
ricaines ainsi que celle consacrée à la théolo-
gie, laquelle renferme les versions de la Bible
dans toutes les langues et dans tous les dia-
lectes. Du reste, toutes les branches des con-
naissances humaines sont largement repré-
sentées dans cette prodigieuse masse de livres
collectionnés par un des bibliophiles les
plus estimés de l'Europe.

NOUVELLES D'ATELIER,

CHRONIQUE.

— La société pour la recherche et la conservation des
monuments historiques dans le grand duché de Luxem-
bourg, vient de publier son 17me volume. Nous espérons
pouvoir consacrer bientôt un article aux importants
travaux de cette association.

— M. V. De Gronckcl a envoyé à l'exposition de Paris,
un portrait magistral d'une solide et brillante facture,
ainsi qu'un tableau de genre représentant un dogue
puissant qu'une jeune fille reconduit à la ferme, un peu
malgré lui, et jetant un dernier regard au roquet qui
vient de l'agacer. Cette petite scène, très largement pein-
te et spirituellement comprise, ne sera pas une des œu-
vre flamandes les moins appréciées au salon de Paris.

— Un des habitants voisins du Beffroi, à Gand , nous
écrit pour nous faire remarquer que la tourelle de droite
de la Halle aux draps menace de s'abimer sur les pas-
sants. Nous devons faire remarquer à notre correspon-
dant qu'il eût mieux agi en adressant son observation à
l'administration communale de Gand.

— Nous avons vu dernièrement à Mons, un individu
essayant de faire sauter la délicieuse serrure du XlVmc
siècle qui se trouve placée sur la porte de l'hôtel-de-
ville. Quand donc avisera-t-on pour sauver d'une des-
truction inévitable ce précieux petit monument? Depuis
deux ans nous avons vainement réclamé à ce sujet. Nous
recommandons cette affaire au Cercle archéologique de
Mons.

— Le Conseil d'administration de l'académie royale
des Beaux-Arts vient de publier le supplément du cata-
logue du musée d'Anvers. Ce supplément était devenu
nécessaire par suite des accroissement nombreux sur-
venus depuis la publication du catalogue en 1857,
(deuxième édition). Il est tout entier l'œuvre de M.
Théodore Van Lerius et forme un volume de XXIII —
192 pages. C'est un travail du plus haut mérite comme
œuvre de recherches, de patience et d'habileté biogra-
phique. M. Th. Van Leriusdonne, sur la plupart des artis-
tes dont les œuvres figurent au musée, des notices qui
rectifient, avec une remarquable lucidité, les nombreuses
erreurs commises à leur sujet par les biographes; il s'en
trouve quelques-uns dont il rectifie l'histoire et d'autres
dont il fait l'histoire complètement inconnue jusqu'ici.
Ce livre qui a coûté à son auteur un travail long et pé-
nible, restera, non-seulement comme une source pré-
cieuse à consulter, mais encore comme un modèle àimiter.
Nous nous proposons de revenir sur ce sujet.

— Le deuxième volume des Anciens peintres flamands,
publiés par Heussner, vient de paraître. Nous nous
occuperons prochainement de cette importante publica-
tion.

_: Nous trouvons dans les journaux de Tournai la

note suivante qui est d'un vif intérêt pour l'histoire de
l'art flamand ancien.

Une découverte de la plus haute importance pour

l'histoire des arts vient d'être faite dans les archives
communales de Tournay. M. Alexandre Pinchart, chef
de section aux Archives générales du royaume, qui se
livre en ce moment à des investigations historiques dans
le dépôt confié à la garde de M. H. Vandenbroeck, re-
cherchait, obligeamment secondé par l'archiviste et par
M. Roty, son adjoint, la preuve d'un fait qui avait pro-
duit quelque sensation dans le monde littéraire, il y a
peu d'années. M. Barthélémy Dumortier avait commu-
niqué à M. Génard , sous-bibliothécaire d'Anvers, diffé-
rentes notes concernant des peintres de Tournay du
XV0 siècle. L'une, entre autres, était relative au nommé
Roger de le Pasture, qui fut élève de Robert Campin
en 1427, et admis maître-peintre en 1452. Les notes
recueillies par M. Dumorlier disaient positivement que
Roger de le Pasture était natif de Tournay, et le savant
député avaiteonclu à l'assimilation de ce peintre inconnu
jusqu'alors avec le célèbre Roger Van dér Weyden, une
des gloires de l'école flamande, qui passa la plus grande
partie de son existence à Bruxelles et que M. Alph.
Wauters revendiquait pour cette ville.

M. Génard fut aussi convaincu de l'identité de persovi-
nes et publia les renseignements qui lui avaient été
communiqués. M. Wauters ne tarda pas à réfuter cette
opinion dans une biographie de l'artiste, où bien des
faits nouveaux et intéressants furent mis au jour pour
la première fois. Ses arguments avaient rallié de son
côté presque tous les travailleurs sérieux, et l'opinion
opposée n'avait rencontré qu'un nombre excessivement
restreint de partisans. La question est aujourd'hui tran-
chée et le doute n'est plus possible : Roger de le Pas-
ture et Roger Van der Weyden ne sont qu'une seule
et même personne; et par conséquent le grand artiste
qui créa tant de chefs-d'œuvre, sur l'authenticité des-
quels on n'est pas encore fixé cependant, le digne élève
de Jean Van Eyck et l'émule de Thierry Stuerbout, est
un Tournaisien. Cette particularité est d'un grand poids
pour la restitution à ce maître du beau tryptique du
Musée d'Anvers , où se voient les armes de Jean Chc-
vrot, évèque de Tournay.

Des preuves surabondantes pour établir le fait vien-
nent d'être trouvées par M. Pinchart, aidé de MM. Van-
denbroeck et Roty, dans les archives de cette ville. Le
nom de Roger de le Pasture, qui était fils de Henri, et
celui de sa femme Isabelle Goffaert, figurent dans plu-
sieurs documents de 1455, Ils avaient déjà alors deux
enfants, Corneille et Marguerite. M. Wauters a publié
que Corneille se fit religieux à la chartreuse de Hérin-
nes, après avoir pris des grades àl'université de Louvain.
En 1458, les archives de Tournay nous apprennent que
la famille de l'illustre artiste s'était accrue et qu'il lui
était né deux autres fils, Pierre et Jean ou Hauuinet.
Enfin on y trouve d'autres preuves encore de l'identité
de Roger de le Pasture et de Roger Van der Weyden,
traduction flamande du premier nom, car la date de sa
mort concorde parfaitement avec les notions déjà acqui-
ses au débat, grâce aux investigations de l'archiviste de
Bruxelles.

Il est inutile, croyons-nous, de faire ressortir la va-
leur d'une telle découverte. C'est une illustration de
plus pour la ville de Tournay. Bientôt nous verrons
s'élever sur la grand'place le monument que doit sur-
monter l'image de la princesse d'Epinoy. Nous faisons
des vœux pour que plus tard une statue rappelle le
souvenir de l'immortel Roger de le Pasture.

— Nous avions regretté vivement, et beaucoup d'au-
tres avec nous, que M. Victor Eeckhout, le fils de ce
bon et regretté Jacques Joseph, avait laissé là ses pin-
ceaux et sa palette pour se vouer au dieu de la Finance.
Il était permis de déplorer que ce charmant talent, digne
héritier de celui du père , fût perdu pour l'art et que
ce brave compagnon désertât la phalange artistique.
Nous lisons à l'instant, dans une revue française, les
 
Annotationen