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— 108 —

les communes de la province qui le tiendront
à la disposition du public.

Voilà, à peu près et exprimées en traits
généraux, les dispositions qui nous paraissent
pouvoirfaire, sans inconvénient, l'objet d'une
mesure légale.

Quant aux moyens financiers à créer pour
couvrir les dépenses de ce service tempo-
raire, ils consisteraient simplement à autori-
ser les communes à porter de ce chef, à leur
budget, une somme de 20 fr. par an, pendant
dix années, ce qui représenterait pour nos
2467 communes rurales une somme générale
de 493,400 fr. Il saute aux yeux que cette
somme suffit largement aux besoins de la
cause. En effet, nous supposons que les
inventaires et les documents dignes de l'im-
pression formeront, pour tout le royaume, un
ensemble de cent volumes in-8°, de 4 à 500
pages, à 500 ex. par volume, soit ensemble
50,000 exemplaires, au prix de revient de
cinq fr. l'exemplaire : total général 250,000
fr., reste une somme de 245,400 fr. destinée à
payer les archivistes, lesquels, pendant tout
le temps de leur mission, ne cesseront point
de jouir de leur traitement ordinaire.

Croit-on que les communes ne feraient
point cette dépense avec satisfaction? Quant
à celles pour qui cette charge serait trop
onéreuse, resterait la voie des subsides,
mais il est peu probable qu'il serait néces-
saire d'en venir là.

On exige des communes qu'elles portent à
leur budget une dépense annuelle de 12 fr.
pour le Mémorial administratif et de 6 fr.
pour le Bulletin des lois. Qui pourrait trou-
ver déraisonnable une obligation tempo-
raire de 20 fr. destinée à produire un
résultat si inappréciable! Cette obligation
temporaire est d'ailleurs bien mince, et, de-
puis l'abolition des octrois, on sait la position
réellement florissante de nos caisses commu-
nales. Enfin, de cette façon, l'intervention
pécuniaire, du Gouvernement ne serait point
nécessaire.

Depuis trente-deux ans, la Belgique a
énormément fait pour la prospérité matérielle
de ses communes rurales, elle a tenté beau-
coup pour leur amélioration intellectuelle
sans réussir avec tout le succès auquel elle
pouvait avoir droit. Il nous sera sans doute
permis d'exprimer ici l'opinion que pour
réussir dans une mesure plus complète, il
eût fallu aller plus loin que la surface du
sentiment national et pénétrer jusqu'au
cœur de ce sentiment. Cette tâche est plus
naturellement dévolue au pouvoir communal
et provincial. Les communes urbaines font,
sous ce rapport, largement leur devoir. C'est
aux communes rurales, dirigées dans cette
voie, à faire maintenant le leur.

Puisse notre projet de créer ainsi le véri-
table Trésor des archives, rencontrer dans le
pays le même accueil que celui qu'a rencontré
au sein du conseil provincial de Namur, l'idée
dont notre projet n'est que le développement.

CORRESPONDANCES PARTICULIÈRES.

Hambourg.

Mort de M. le baron de Merck. — Regrets universels de
la population. — L'exposition agronomique. — Le con-
cours pour le musée. — Le jury. — Sa décision. — Les
vainqueurs.

Il y a quinze jours que notre ville a rendu
les derniers honneurs à un de ses citoyens les
plus loyaux auquel elle devra une éternelle
reconnaissance, car il a été le promoteur de
tout ce qui, depuis vingt ans, y a été fait
pour le bien public. Nous voulons parler de
M. le baron de Merck. Toute la bourgeoi-
sie a pris part à ses funérailles; l'on sentait
que les assistants remplissaient un devoir de
gratitude venant du cœur et que cette condo-
léance générale était tout autre chose qu'une
froide convenance. Le souvenir de M. de
Merck sera vénéré dans les annales de notre
cité et les établissements qu'il a créés pour
le bien de sa ville natale seront les plus beaux
monuments de son civisme.

Le destin n'a pas voulu que M. de Merck
jouît des grands succès de sa dernière œuvre,
l'exposition agronomique internationale. Ce
projet porte dans tous ses arrangements
quelque chose de grandiose comme tous ceux,
du reste, auquels M. de Merck a prêté la
main. Cette exposition comme le continent
n'en a jamais vu de semblable, surpasse
toutes les prévisions, même les plus exagé-
rées. Les moindres dispositions du vaste
terrain occupé par l'exposition, sont aussi
belles que pratiques; l'effet général en est
pittoresque et surprenant. Toutes les bran-
ches possibles de l'agronomie y sont repré-
sentées de la manière la plus satisfaisante.
Comment vous énumérer les objets exposés?
II faut des journées pour les examiner, pour
pouvoir se faire une idée des progrès que
l'agriculture a faits, dans notre siècle, dans
tous les pays de l'Europe, pour pouvoir se
convaincre enfin que l'agronomie s'est élevée
au rang d'une science de premier ordre.
Nous éprouvons tous, et bien profondément,
le regret que le promoteur de l'exposition
n'ait pas pu voir l'immense succès de son
œuvre. L'affluence des étrangers est énorme;
ils nous arrivent de toutes les parties de l'Eu-
rope, de manière que toutes les nationalités
européennes se rencontrent dans l'enceinte
de notre ville. Celle-ci, du reste, a tout fait

pour leur rendre le séjour aussi agréable
que possible. Malgré des chaleurs tropicales,
on ne voit que des figures joyeuses, car on
a su faire de cette exposition une fête inter-
nationale dont les souvenirs marqueront dans
la vie des assistants.

Le concours pour la bâtisse de notre nou-
veau musée (Kunst-Halle) a été trèsnombreux.
On n'avait pas exposé moins de trente projets
dans tous les styles possibles et impossibles,
car c'est une manie de beaucoup d'architectes
de nos jours, de vouloir faire du nouveau à
tort et à travers. Jusqu'à présent, les efforts
pour trouver l'idéal d'un nouveau style d'ar-
chitecture ont été vains. La commission
nommée pour décider sur les projets envoyés,
était composée des notabilités les plus dis-
tinguées de toute l'Allemagne, dans l'art
de l'architecture. Elle se composait de M. le
conseiller d'architecture Hase, de Hanovre;
de M. le professeur Dr Haehnel, sculpteur de
Dresde; de M. le professeur Semper, à Zu-
rich , né à Altona et auteur ingénieux de la
nouvelle salle de spectacle et du nouveau
musée de Dresde ; de M. le conseiller intime
d'architecture Stùler, et de M. le professeur
Dr Waagen, de Berlin, avec deux membres
de la commission directrice de Hambourg,
MM. le Dr A. Abendroth et Martin Gensler.
Ceux qui ont mûrement examiné les projets
exposés doivent approuver la décision de la
commission qui a donné le premier prix au
projet de- M. v. d. Hude-Schirrmeyer, de
Berlin ; le deuxième à celui de M, Rosengar-
ten, de Hambourg, où cet architecte a bâti
le Schroder-Stift et la nouvelle synagogue;
enfin le troisième au projet de M. Ludwig
Lange, professeur à Munich. Chacun de ces
projets a reçu une prime de 100 Frédérics
d'or et celui de M. v. d. Hude-Schirrmeyer
sera exécuté sous la direction spéciale de son
auteur. Les fonds étant prêts, l'emplacement
choisi, nous pouvons espérer que l'édifice
sera achevé en deux ans; il donnera à notre
ville un monument digne d'elle et des beaux-
arts.

Les protecteurs ne manqueront pas à la
nouvelle Kunst-Halle, car il y a à Hambourg,
quoi que l'on dise de son matérialisme, beau-
coup de bon sens, beaucoup de goût pour les
beaux-arts et une grande émulation quand il
s'agit de faire quelque chose pour la ville. On
trouve ici, malgré un commerce cosmopolite,
le vrai patriotisme avec les idées larges qui
ont produit, dans toutes les villes libres de
l'Italie et de l'Allemagne, les grandes choses
que nous y admirons encore de nos jours,

S,
 
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