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— 116 —

blanches, ayant pour étoffage un camélia rou-
ge vif et une camélia blanche sale.

Achenbach (A). Cet artiste distingué a ex-
posé deux toiles, dont l'une, surtout, appelle
l'admiration du public, c'est le paysage -au
moulin. On remarque toutefois, dans ses
deux tableaux, un peu de lourdeur et un peu
de dureté. La lourdeur existe dans le fond
boisé de sa Vue de Norwège et la dureté dans
son Paysage avec un moulin. Cependant, dans
ce dernier, il faut tenir compte d'un effet de
lumière charmant et de demi-teintes, vers la
partie droite, qui auraient le mérite de nous
désarmer complètement si l'amour de la vé-
rité et l'intérêt de l'artiste ne devaient être
notre première loi.

Achenbach (0). Belles, larges et magnifiques
Vues de Naples. Ses œuvres captivent la foule
par l'éclat lumineux et vrai, le charme inex-
plicable qu'il sait y répandre, la poésie sim-
ple et grandiose dont il sait les inonder. Cet
aimant, qui dans les travaux d'Achenbach
attire le public, est simplement le génie. Voir
juste, sentir vrai, exprimer exactement, tels
sont les dons qui caractérisent cette vaillante
et puissante nature d'artiste.

Arnz (A). Le Site de ce peintre de Dussel-
dorf, mérite une mention particulière pour
la beauté du paysage, le charme du rendu
et le talent qu'il révèle.

Baade (K). C'est toujours l'artiste puissant
que l'on connaît, c'est toujours ce précieux
privilège de rendre les mystérieuses clartés
de la lune dans l'immensité des mers avec cet
accent poétique qu'aucun peintre moderne
n'a encore trouvé mieux que lui; mais, cette
fois, Baade n'impressionne point ses specta-
teurs avec la même force, avec la même con-
viction. Ce sont les mêmes qualités, plus
puissantes comme technique, moins saisis-
santes comme effet.

Beaufaux (P). Le corps de St. Etienne
martyr, recueilli par les chrétiens. Cette œu-
vre sérieuse, formant un des grands tableaux
du Salon, nous montre un artiste jeune en-
core, formé à bonne école et qui révèle dans
sa composition un esprit réfléchi, une imagi-
nation rêveuse et des aspirations aux hautes
sphères de l'art. Comme caractère, comme
sentiment et expression, le tableau de M.
Beaufaux est digne des plus grands éloges ;
comme exécution, il offre des parties d'un
incontestable mérite. Nous ne pouvons lui
reprocher que la disposition un peu métho-
dique et froide des personnages et un colo-
ris qui gagnerait à avoir plus de franchise.
Toujours est-il que ce jeune peintre soutient
noblement de son exemple, l'institution à la-

quelle nous devons une phalange d'artistes
que l'Europe nous envie.

Becker (Aug). Les deux Paysages de cet
artiste de Dusseldorf peuvent être rangés
parmi les meilleurs du Salon. Ciel exact,
terrains traités lestement, plans d'une fuite
et d'une déclivité parfaite, arbres touchés
avec esprit, tout y est.

Becker (Charles). Scène de carnaval à Ve-
nise. Véritable chef-d'œuvre de grâce et
d'énergie, de composition et de couleur, de
sentiment et d'expression. Ce ravissant ta-
bleau qui, somme toute, ne traite qu'un su-
jet fort simple et presque banal, a le don
d'attirer la foule et c'est justice. Le gentil-
homme vêtu de noir, admirablement posé,
respire une noble aisance et une grande
fierté; sa compagne est une ravissante et
poétique création qu'on dirait échappée de
l'âme d'un véritable poëtc. Comme couleur,
comme pâte et comme brosse, tout y est
d'une spontanéité et d'une force qui révèlent
un maître dont l'école berlinoise a le droit
d'être fière.

Becker {Léon). La rencontre. Sujet original
et peint avec une certaine aisance et de la
distinction. Les Pêcheurs d'Iieyst représentent
de courageux marins qui se signent avant
d'aller affronter les dangers de la mer. La
scène se passe dans un intérieur pris sur na-
ture. Nous demanderons à M. Becker un peu
de poésie dans ses travaux; cela ne gâte rien.
Pour le reste, il est entré dans une voie sé-
rieuse où nous espérons le voir persévérer.

Beernaert (Melle E). Le grand Paysage de
cette artiste, malgré d'incontestables qualités
de facture, n'est point à la hauteur de ce
que nous étions en droit d'attendre d'elle. Il
y a de la froideur dans le ton général et un
peu de sécheresse clans l'exécution. Mellè
Beernaert occupe dans le domaine de l'art
une position trop belle pour qu'elle ne cher-
che point à s'y maintenir et à s'y élever encore,
et nous croirions lui rendre un mauvais ser-
vice si nous ne lui disions pas le fond de no-
tre pensée. Qu'elle nous rende donc au plus
vite cette nature simple et gracieuse qu'elle
sait si bien interprêter, ainsi que le prouve
à nouveau le tableau, moins important peut-
être que celui dont nous parlons, mais à coup
sûr plus séduisant.

Begas (0). Nous avons déjà, dans ce même
journal, apprécié le portrait de Von Cornélius
(V. p. 21, année 1862). C'est une production
d'un véritable mérite, comme ressemblance
et comme peinture et révélant chez son au-
teur une originalité marquée. Ce portrait qui
ligure au musée des académiciens d'Anvers,
n'est pas un des moindres ornements de cette
galerie.

Bellangé (J. L. H). L'épisode de la retraite

de Bussie est l'œuvre capitale du maître. Les
têtes, surtout, y sont d'une navrante et indici-
ble expression. Les détails laissent à désirer
par trop d'intention et de lourdeur. Le Soir
d'une bataille est d'un ensemble un peu uni-
forme que fait oublier l'analyse des groupes
où l'on signale des épisodes d'une force,
d'un caractère et d'une vérité dont Bellangé
seul a le puissant secret. Les paysans badois
sont drôlement vrais.

Bilders (J. U). Distinction dans le choix
des motifs, facture remarquablement aisée,
telles sont les qualités dominantes des ta-
bleaux de ce paysagiste hollandais.

Billoin (Ch). L'exposition de cet artiste
est importante. C'est d'abord une Suzanne
sans aucun caractère biblique, mais peinte
dans un ton d'une adorable fraîcheur et mo-
delée avec soin. Cette charmante fille des
champs est d'une santé et d'une carnation
adorables. Le portrait de M. Fischer est fort
beau, fort vivant, fort personnel. L'auteur
a abordé, pour la vaincre, cette éternelle
difficulté du costume moderne augmentée
de cette autre difficulté créée par M. Billoin :
un fond presque blanc, sur lequel le modèle
se détache en drap noir d'Elbœuf. Le por-
trait de M. Bovie est ressemblant mais vul-
gaire et celui de Marie-Thérèse est empreint
d'une majesté un peu raide.

Bohrn (Aug). Petits paysages toujours
pleins d'ombre et de fraîcheur et qui gagne-
raient peut-être s'ils étaient moins accentués
dans les ombres. M. Bôhm possède à merveille
la poésie de la nature, il traite celle-ci en rê-
veur et non en réaliste brutal. Il a, de plus,
comme quelques vieux maîtres hollandais,
certaines formules, certaines habitudes, di-
rions-nous , qui lui font une de ces originali-
tés dont les gens de goût, à notre époque, se
montrent très friands.

Bossuet. De belles Vues d'Espagne, Mal-
heureusement, M. Bossuet varie peu sa pa-
lette, et quelle que belle que soit la note d'un
poète, elle finit par lasser si elle reste tou-
jours la même. Nous n'en sommes pas encore
là, il est vrai, mais il faut craindre d'y venir.
Ce qu'on ne se lasse pas d'admirer chez M.
Bossuet, c'est le sentiment de la perspective
aérienne dont il est certes un des plus éton-
nants interprêtes.

Boulanger (F. J). Progrès sérieux surtout
dans son Marché aux poissons. Peintre cons-
ciencieux, travailleur, et qui se crée une
spécialité dans laquelle il occupe une très
bonne place.

Bource (H). Force et simplicité; obtient
des effets charmants avec peu de chose; aime
particulièrement les premiers plans dans les
demi-teintes provenant d'une lumière ve-
nant du fond ; réussit très bien dans ces don-
 
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