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— 132 —

peu et qui mérite moins d'indifférence. —
Linder. L'antichambre, assez joli sujet de des-
sin ou d'illustration, mais prêtant peu à la
peinture. — Loffler. Retour d'un prisonnier
polonais. Sujet plein de cœur et d'émotion,
rendu simplement. La femme du prisonnier
est un chef-d'œuvre d'expression vraie et
sentie. — Luminais. A beaucoup gagné com-
me couleur. Ses Petits pilleurs de mer forment
une jolie toile.

Madou. A peu de chose près, voici le Nestor
de nos artistes, dont le talent, loin de fai-
blir, semble acquérir chaque jour une grâce
nouvelle et un charme de plus; ce talent,
semblable au vin, s'améliore par l'âge et con-
quiert une saveur haute et fine au goût. Aussi
le public le déguste-t-il avec un soin et une
attention auxquels préside une sorte de reli-
gieux respect. Et c'est véritablement justice.
Jamais M. Madou n'a été plus fin, plus spi-
rituel, plus vrai, plus lui. Nous disons lui,
car on ne saurait lui opposer personne, com-
me on ne saurait dire qu'il procède de quel-
qu'un. C'est une originalité réelle qui laissera
dans l'art flamand du XIXe siècle, une trace
profonde et lumineuse. Son exposition est, cet-
te année, d'une merveilleuse pureté. Ce sont
trois bijoux, trois diamants de la plus belle
eau et adorablement taillés.

Marcette. Vue prise à Spa. Nature, lumière
et vie, sentiment bien compris. — Marchai.
Le choral de Luther. OEuvre grande et pure,
d'une peinture d'apparence harmonieuse mais
chétive. — Marinus. Il est inconcevable qu'on
ait placé les tableaux de cet artiste à des en-
droits invisibles. A tous égards, il méritait
autre chose qu'un dédain aussi caractérisé.
M. Marinus est un de nos directeurs d'acadé-
mie les plus dévoués et les plus intelligents.
Son œuvre, placée convenablement, n'avait
rien à craindre du jugement public. Placée
où elle est, elle lui échappe complètement.

Markelbach. Cet artiste prend depuis quel-
ques années une grande tournure. La gamme
de ses tons est distinguée, bien en place,
profonde et sagement appropriée à la nature
des sujets. La disposition de ses sujets est
élégante sans apprêt, sans convention et em-
pruntée à la vérité. C'est là un progrès dont
nous félicitons M. Markelbach. Qu'il y reste
fidèle et il dotera son pays de belles œuvres.
— Maswiens. Ce peintre réalise chaque jour
de remarquables progrès dont le public lui
tient compte. — Mazerolle. Son panneau dé-
coratif, Anacrèon, est finement travaillé, mais
nous nous demandons dans quel lieu ce
panneau doit figurer. —Meganck. Palette bril-
lante qui doit ses meilleurs inspirations et ses
succès aux excellents modèles de la véritable
école flamande, — Mergaert, Jeune lauréat
dont le St. Laurent laisse concevoir de bril-

lantes espérances. Ce tableau est, en, effet une
production remarquable qui eût fait une vive
sensation si elle eût paru il y a vingt ans, mais
depuis, nous avons, à certains égards, fait un
grand pas en arrière, et les tableaux d'église
comme les tableaux d'histoire, ont dû faire
place à des sujets comme à des cadres d'un
placement avantageux. Le gros sou a rem-
placé l'enthousiasme, et, du train dont cela
marche, nous ne voyons pas en vérité à quoi
vont servir les académies qui inculquent le
beau, le bon et le vrai, tandis qu'on ne de-
mande plus sur la place que le facile et le
réel. Quoi qu'il en soit, une belle intelligence
d'artiste se lève en M. Mergaert; saluons-la
et que Dieu soit avec elle! — Meunier (C.)
Progrès très sensibles, artiste d'une forte
conviction, qui sent quelque chose en lui, qui
s'écoute et qui rend ses impressions avec un
accent mélancolique d'un charme irrésistible.
Cet accent, que George Sand appelle le mineur
de l'âme, est toutefois une note dont il ne
faut pas abuser et qui doit de temps en temps
être ranimée par un accord plus sonore. Nous
recommandons l'observation qui précède à
l'intelligent artiste que ces lignes ont pour
objet. — MUe Meyer; paysagiste de bonne
souche, mais dont l'œuvre est peu visible au
salon. Le paysage n° 793, de MUe Meyer, est
une consciencieuse étude qui méritait une
meilleure place. Espérons que nous le retrou-
verons ailleurs. — Meyer von Bremen. L'in-
tercession, petite scène intime, traitée avec le
soin qu'apporte ordinairementrartiste à l'exé-
cution de ses travaux. La figure du père
est superbe, avec son air emprunté de farou-
che sévérité. Les enfants sont toujours ces
charmantes créations que l'on sait. La pein-
ture de M. Meyer von Bremen nous paraît
avoir gagné en force. — Meynier. Vénus d'un
dessin très pur, très fin et très correct, mais
peinture aussi déplorable que fausse. — Mil-
let. Citons de lui un Clair de lune d'un puis-
santeffet, comme vérité, et aussi un Berger ra-
menant son troupeau puis... passons vite sur
le reste. — Moerenhout. Productions honnê-
tes sans plus. — Mols-Brialmont. Le Simoun;
scène fulgurante, aspect terrible; reste à
savoir si c'est vrai. Dans tous les cas, et mal-
gré quelques réminiscences, ce n'est point
une œuvre sans mérite. — Monfallel. Le
Marivaux de la peinture française; mouches
et fard, talons rouges et dentelles, jupons
retroussés, éventails, mitaines et corsages
indiscrets, tout le siècle y passe avec son ar-
senal de jolis riens. Il y a jusqu'à la fadeur de
l'époque, le tout très lestement accommodé.

Muller. Le jeu. Cette grande et belle page,
enlevée très magistralement par un pinceau
qui fait songer aux maîtres italiens, a un
défaut capital : c'est de manquer d'intérêt.

Personne ne s'émeut en faveur de ce beau
ténébreux qui se ruine et que tout le monde
abandonne ; les jolies drôlesses qui émaillent
le tableau, n'inspirent ni amour, ni haine, ni
pitié; l'insignifiant et bizarre croupier n'é-
veille en nous que le sentiment de la surprise
de trouver, au XVIe siôcie, un vrai vieux du
dix-neuvième. Le tableau plaît par sou étran-
geté, par ses groupes de personnages posés
gracieusement et sans affectation, par la
scène elle-même disposée avec une puissante
originalité, par le dessin qui est hardi et
d'une fière tournure et enfin, au dessus de
tout cela, par un coloris fort et harmonieux
qui nous a rappelé (pourquoi ne le dirions-
nous pas), Véronèse pour le ton et Gallait pour
la touche.

Nisen. Portraitiste liégeois qui obtient au
salonun véritable succès d'enthousiasme, sur-
tout avec son portrait d'un missionnaire,
œuvre réellement sérieuse, travaillée grande-
ment et d'une maestria tout à fait espagnole.
Les autres portraits du même artiste, plus
exactement soignés, ont également un aspect
très vif et très personnel. Le portrait de M.
C. est dessine et peint avec une supériorité
de talent incontestable qui place M. Nisen au
rang de nos meilleurs peintres du genre. —
Ouvrié. Vue de Salzbourg. Cette vue riante,
un peu dioramique, est, pour M. Ouvrié, un
tableau estimable et que distinguent des qua-
lités très réelles, mais nous avons vu mieux
du même artiste et le souvenir de ce mieux
nous rend peut-être trop sévère. — Papeleu.
Progresse d'une façon remarquable et serait
sans aucun doute un des brillants réalistes de
l'époque, s'il voulait aimer un peu, beaucoup
ou passionnément le soleil; mais, hélas! il
semble l'aimer... pas du tout? — Parez. Por-
trait de Philippe de Mons. Nous avons vu ce
portrait à Anvers où il nous avait frappé par
son cachet individuel.

Paternoslre. Bataille de Solferino. Faut-il
voir dans cette vaste toile la reproduction
fidèle du grand fait dont elle porte le titre, ou
bien, n'est-ce qu'un prétexte à épisodes de
combat? Peu nous importe, en somme, et nous
n'y voulons voir que la preuve nouvelle que
M. Paternostre s'entend merveilleusement à
reproduire cestrainsd'artillerie enlevés com-
me des tempêtes au milieu des accidents de
terrain, de la poudre, des boulets, de la
fumée, des mourants et des morts. Deux
épisodes de ce genre se font remarquer
dans sa bataille, et ils sont d'une effrayante
exactitude. Pour une bataille, nous avons
trouvé le tableau un peu vide. A part ce re-
proche, il faut louer dans ce peintre un brio
militaire bien senti et une vigueur de touche
que relèverait à coup sûr une gamme de tons
moins sourde. La Charge des cuirassiers à Wa-
 
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