Journal des beaux-arts et de la littérature (5.1863)

général; la suppression de la Seigneurie de Beveren...
etc.

Nous vous prions, Monsieur, de donner à celte cir-
culaire et au programme qui l'accompagne la plus grande
publicité possible, et d'agréer l'assurance de notre con-
sidération distinguée.

La Direction du Cercle Archéologique du Pays de
Waes,

A. Siret, Président; H. Raepsaet, Vice-président;
L. Verest, id. L. Hoornaert, Secrétaire; Le Clicr de
Schoulheete de Tervarent, Trésorier; J. Van Raem-
donck, Conservateur du Musée; R. Venvilghen, Mem-
bre; A. De Wilde, id. E. Serrure, id.

Programme du concours sur l'histoire de la Seigneurie
de Bevcren, ouvert parle Cercle Archéologique du Pays de
Wacs.

I. Une médaille d'honneur et une somme 600 frs.
seront accordées à l'auteur de la meilleure Histoire de
la Seigneurie de Bevcren.

Cette histoire sera écrite en flamand ou en français.

L'auteur indiquera soigneusement les sources, (de
préférence originales), où il aura puisé les éléments de
son histoire.

II. Aucun travail ne sera admis au concours s'il n'est
lisiblement écrit et complètement terminé de manière
à pouvoir être livré immédiatement à l'impression.

On n'admettra que des planches manuscrites.

Les auteurs ne mettront pas leurs noms à leurs ouvra-
ges, mais seulement une devise qu'ils répéteront sur
un billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse.
Cette mesure est de rigueur.

Les ouvrages devront être adressés franco à M' L.
Hoornaert, Secrétaire du Cercle, avant le 51 Décembre
1865.

Les manuscrits remis après ce terme, ou ceux dont
les auteurs se seront fait connaître, de quelque manière
que ce soit, seront exclus du concours.

III. Les manuscrits envoyés au concours restent la
propriété du Cercle qui seul a le droit de publier et de
traduire le travail couronné.

L'auteur , si son travail est publié , a droit à 25 exem-
plaires gratis ; s'il en désire un plus grand nombre, il
s'entendra avec l'éditeur.

IV. Le jugement des manuscrits concurrents sera dé-
féré à un Jury composé de 5 membres, nommés par la
direction du Cercle au sein de l'Académie royale de Bel-
gique et parmi les autres historiens du pays.

NOUVELLES D'ATELIER.

CHRONIQUE.

— La cantate de Jacques Van Artcvelde , par M. Ge-
vaert, a été exécutée à Bruxelles le 4 Octobre, au tem-
ple des Augustins et le soir du même jour au théâtre de
la Monnaie, par des sociétés chorales venues de Gand.
Un immense succès a salué l'apparition de cette nou-
velle œuvre.

— Le nouveau théâtre de Namur qui a été inauguré
dernièrement, est l'œuvre de M.Fumière. La salle a été
le vrai et légitime succès de la soirée. Toutes les places
sont admirablement exposées, l'audition est excellente
de partout. La richesse des décorations et l'élégance des
lignes est remarquable; les détails eux-mêmes ont été
soignés d'une manière particulière et sont d'une grande
originalité. Celte construction fait grand honneur à M.
Fumièrc, architecte de la ville de Namur.

— M. Rapilly, libraire et marchand d'estampes, quai
Malaquais, 5, à Paris, vient de publier un catalogue de
livres relatifs à l'architecture, la sculpture et la gravure.

C'est une petite plaquette imprimée en caractères elzé-
viriens. C'est un morceau typographique très-soigné
qui sort des presses de Louis Perrin, à Lyon.

— Les travaux du monument des comtes d'Eginont et
et de Horn vont commencer. On espère que l'été pro-
chain il sera terminé.

— M. Paul Hagelstein, peintre danois résidant à
Bruxelles, a été chargé de faire le portrait de S. M. le
Roi des Hellènes.

— Le concours de Rome, pour 1865, a été jugé. C'est
M. J. E. Van Den Bussche, élève de l'académie d'Anvers,
qui a obtenu le premier prix. M. M. Ilennebicq, de
Tournai, et Van Kerkhoven, de Bruxelles ont obtenu le
deuxième prix en partage.

M. J. E. Van Den Bussche est un jeune artiste sur le-
quel l'attention publique s'est portée depuis quelques
années. On connaît de lui une esquisse représentant
Tarquin chassé deRome. C'est une composition complexe,
d'une fougue et d'une expression très-remarquables chez
un jeune homme d'une vingtaine d'années. Cette es-
quisse date de 1860. Depuis, M. Van Den Bussche a ex-
posé une Vcslule, puis St. Colomban refusant de bénir
les petits-fils naturels de Brunei'tilde, œuvre sérieuse et
originale qui a été remarquée, le fils de Louis XVI, deux
filles d'Eve, Clolilde sur le tombeau de ses petits-fils; en-
fin, à la dernière exposition de Bruxelles, on a vu de lui
les deux Empereurs.

Les travaux du lauréat témoignent d'une culture
intellectuelle assez rare chez nos jeunes artistes. C'est
à celte circonstance que M. Van Den Bussche doit le glo-
rieux laurier qu'il vient de cueillir et qu'il devra les
succès qui paraissent l'attendre dans la voie où il entre
dans des conditions peu ordinaires.

Les membres du jury du concours étaient M. M.
Lebrun, De Keyser, Cannccl, De Groux, Lcys, Guf-
fens, Portaels, De Taeye, Wallays, De Biefve et Tho-
mas.

— Les journaux illustres de l'étranger ont reproduit
par la gravure le monument de Jacques Van Artevelde,
élevé à Gand.

— M. L. Wiener est charge de graver la médaille
commémorative du congrès de Malines. Le même artiste
a été désigné pour exécuter la médaille qu'on se propose
de frapper à la mémoire de feu M. Callicr, échéyin, a
Gand.

— M. Wallé, l'orfèvrc-ciseleur d'Anvers, vient de
terminer un superbe encrier en argent offert par l'ad-
ministration des pauvres de cette ville à M. Van Goor-
laccken à l'occasion de sa fète jubilaire de 50 ans. Cet
encrier dont le dessin est dû à M. Durlct, représente,
comme groupe principal, deux orphelins tenant les plu-
mes à écrire. Cette charmante idée a été parfaitement
rendue dans l'œuvre de M. Wallé.

— L'académie royale de Belgique a décerné, dans la
séance publique de la classe des Beaux-Arts, 25 Sep-
tembre, les prix des concours organisés par le Gou-
vernement et par elle.

Le prix pour la question concernant les caractères
constitutifs de l'originalité de l'école flamande de pein-
ture a été décerné ex-aequo à M. Wicrtz, peintre d'his-
toire, à Bruxelles, et à M. Edgard Baes, peintre à Anvers.

Dans le concours de composition musicale le premier
prix a élé décerné à M. H. J. Dupont, d'Ensival (Liège).
Le deuxième prix à M. L. G. Huberli ; mention hono-
rable à M. Van Ghelmve.

Le prix pour le poème de la meilleure cantate a été
donné à M.Kùrth, élevé de la troisième classe latine
à l'athénée royal d'Arlon.

— La Société des arts cl des lettres du Hainaut a mis à
son concours de 1865-G4 une cantate pour l'inaugura-
tion de la statue de Baudouin deConstantinopleà ériger
à Mons.

— Concours académiques. Programme des concours de
1864 ouverts par la classe des Beaux-Arts.

PREMIÈRE QUESTION.

Exposer d'après les sources authentiques, de quelle
manière il a élé pourvu, depuis le commencement, du
quatorzième siècle jusqu'à la mort de Rubeni, à l'enseig-
nement des arts graphiques et plastiques, dans les pro-
vinces des Pays-Bas cl le pays de Liège.

L'éclat dont les arts ont brillé dans la période que
cette question a pour objet, permet de croire que le
dessin était alors enseigné dans nos provinces d'une
manière distinguée. Mais de quelle manière cet enseig-
nement était-il donné? Il serait bien intéressant de le
savoir. On ne trouve aucune trace, à ces époques, d'écoles
des beaux-arts, telles que nous les connaissons; peut-
on en conclure que tout l'enseignement était absolu-
ment industriel? L'admission dans certaines corporations
n'avait lieu qu'à la suite d'épreuves; ces épreuves
étaient elles à la fois théoriques et pratiques? Les corpo-
rations pourvoyaient-elles aux frais d'un enseignement
commun à plusieurs élèves, ou bien n'y avait-il d'autre
enseignement que celui du maître à l'apprenti? Ces
questions et bien d'autres sont comprises dans celle que
l'Académie propose. Elles sont dignes d'attirer l'atten-
tion de nos écrivains. Elles exigent sans doute beaucoup
d'étude, de grandes recherches, aussi l'Académie a-t-elle
porté à 800 fr. le prix de ce concours.

DEUXIÈME QUESTION.

Faire l'historique des systèmes successifs de construire
des édifices chez les différents peuples. En déduire l'appro-
priation des formes et des matériaux aux divers pays et
aux divers climats.

Comme la précédente, celte question figure depuis
plusieurs années au programme. Le prix en a aussi été
fixé à 800 fr.

TROISIÈME QUESTION.

Faire l'histoire de la peinture murale en Belgique et de
son application polychrome à l'architecture. Indiquer les
caractères et les procédés de chaque époque et de chaque
école.

Celte question a été portée au programme dès l'année
dernière et deux années ont été laissées aux concurrents
pour la résoudre. Le prix en a été fixé à i ,200 fr. Il est
inutile de faire ressortir l'opportunité d'une pareille
question au moment où les opinions les plus opposées
sur l'application de la peinture murale dans notre paj's
se partagent les esprits. Il n'est plus douteux aujourd'-
hui que ce genre de peinture n'ait été longtemps en
honneur dans nos provinces et qu'une foule d'édifices
lui devaient leur décoration. Quelles causes en ont fait
disparaître presque tous les vestiges? Ces causes tien-
nent-elles à l'imperfection du genre en lui-même? Est-
ce aux événements, à l'incurie qu'il faut attribuer leur
disparition à peu près totale? Voilà un vaste champ
d'exploration qui nous parait devoir tenter nos archéo-
logues.

QUATRIÈME QUESTION.

Faire l'éloge de Grélry ; déterminer ce qui caractérise
son talent dans les cinq genres de musique dramatique, à
savoir: la comédie sérieuse, la comédie bouffonne, la pas-
torale, le grand opéra de demi caractère et la tragédie,
lyrique.

Le prix est de 600 francs. C'est la troisième fois que
cette question figure au programme. Au dernier con -
cours, l'Académie a reçu deux mémoires qu'elle n'a
point jugé dignes du prix. Les concurrents s'étaient
mépris sur l'intention delà Compagnie; ils avaient cru
qu'il s'agissait d'un concours d'éloquence. Ce qu'on de-
mande avant tout, c'est l'appréciation et l'analyse des
œuvres de l'illustre maestro. L'éloge doit ressortir de
cette analyse. Il s'agit plutôt d'une étude sur Grélry que
de la glorification do son génie.