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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,2: Texte 2): Antiquités — Paris, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.4811#0004

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2

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DES ANTIQUITÉS

située tout-à-fait sur le fleuve. Nous y séjournâmes le lendemain. De Girgeh, nous
nous rendîmes à Farchyout, qui ne se fait point remarquer par des débris d'anti-
quités , mais qui est importante par ses fabriques de sucre. Cette ville fut la rési-
dence du cheykh Hammam, fameux dans la contrée par ses démêlés avec les beys
du Kaire, et long-temps possesseur tranquille de tout le pays compris entre Syout
et les cataractes. Le septième jour, nous passâmes près de Hou, village où l'on
s'accorde à placer les ruines de Diospolis parva , et nous traversâmes le Nil pour
aller coucher à Qasr ei-Sayâd, qui se trouve presque en face sur la rive opposée.
Nous avons reconnu dans cet emplacement des débris antiques et les restes d'un
quai : à cet endroit, le Nil coule du côté de l'Arabie sur un fond de rocher.
C'est là que d'Anville place les ruines de Chenoboscion. Enfin, le huitième jour
après notre départ de Syout, ayant parcouru pendant sept journées une distance
moyenne de huit lieues, nous arrivâmes à Qené : cette ville est renommée par la
grande quantité de vases propres à rafraîchir l'eau, que l'on y fabrique, et qui sont
remarquables par l'élégance et la variété de leurs formes. En les considérant avec
attention, on est porté à croire que les dessins en ont été pris sur les monumens de
l'ancienne Egypte. Qené étoit le chef-lieu du gouvernement supérieur du Sa'yd.
Le général Belliard, à qui le commandement en étoit confié, s'y trouvoit alors,
tout occupé des préparatifs de son expédition contre Qpçeyr. Nous fûmes très-bien
accueillis par cet ami des arts, dont le nom sera toujours prononcé avec recon-
noissance par les membres de la Commission d'Egypte, et nous en obtînmes toutes
les facilités possibles pour nous livrer à l'étude des antiquités du pays.

Quelques jours après notre arrivée à Qené , nous eûmes une escorte pour
nous rendre à Denderah , et nous pûmes enfin espérer de contempler pour la
première fois avec sécurité des monumens que nous étions venus chercher si
loin, en faisant à travers le pays, à l'approche du solstice d'été , de longues et
de pénibles marches. Nous traversâmes le Nil au-dessous de Qené, précisément
en face des ruines. Le village de Denderah est sur la droite, à un quart de lieue
environ des bords du fleuve : il n'offre rien de remarquable que la grande
quantité de dattiers dont il est environné, et parmi lesquels se trouve le doum.
On ne commence à voir fréquemment cette dernière espèce de palmier qu'à
la hauteur de Girgeh, en remontant vers les cataractes. Ces plantations donnent
à Denderah un aspect assez agréable ; c'est, au reste, un village très-peu considé-
rable, et formé seulement de misérables cahutes construites en terre. Il est impos-
sible de ne point reconnoître dans sa dénomination l'ancien nom de Tentyra ou
Tentyris, dont les magnifiques restes subsistent à trois mille mètres de là, vers
l'ouest. Cette seule analogie de nom suffiroit pour indiquer l'emplacement de la
ville Egyptienne, quand d'ailleurs toutes les incertitudes ne seroient pas entière-
ment levées par l'existence des monumens que nous allons décrire. Nous nous
bornerons seulement à dire que toutes les indications données par Strabon, Pline
et d'autres anciens auteurs, concourent à placer Tentyris près du village moderne
de Denderah. Les cinquante milles Romains assignés par l'Itinéraire entre Tentyra
et Hermonthis, dont la position au-dessus de Thèbes est bien connue, s'accordent
 
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