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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,2: Texte 2): Antiquités — Paris, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.4811#0304

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DU NOME ARSïNOITE. CHAP. XVI!. ï ->

1 y

SECTION IL

Description du Temple Égyptien connu sous le nom

de Qasr-Qeroun ;

PAR E. JOMARD.

•fouR aller aux ruines connues par les voyageurs sous le nom de Qasr-Qeroun
( vulgairement, le palais Caron ) , on se dirige vers l'ouest en partant de Medynet
el-Fayoum; après avoir laissé sur la gauche le village de Begyg, on passe par ceux
de Des) eh, el-Menachy et Garadou : ce dernier est situé dans un bois immense
de dattiers. Une heure après, on arrive au Bahr cJ-Ouâdy, large et profond ravin
dont j'ai déjà parlé; l'escarpement de ses bords et la difficulté de trouver le gué
rendent son passage assez pénible : après l'avoir traversé, on s'arrête au village
de Nazleh, à quatre lieues et demie de la capitale. C'est là, comme je J'ai dit,
qu'on prend ses provisions pour le voyage du désert (i).

Les guides, en partant de Nazleh, font route directement à l'ouest pendant
long-temps ; mais il faut ensuite remonter vers le nord. On traverse d'abord un
ravin, et, au bout de cinq quarts d'heure de marche dans un terrain peu cultivé,
l'on entre dans un désert sablonneux qui va se terminer vers la droite au Birket-
Qeroun, et, vers la gauche, s'élève presque insensiblement jusqu'à la montagne. Ce
qu'il importe d'observer, c'est qu'on rencontre dans cette grande plaine, aujour-
d'hui sablonneuse, beaucoup de fragmens de granit travaillé, de briques et de

(i) J'ai fait ce voyage les 5, 6, 7, 3, 9, 10, 11
12 pluviôse an VU (24 au 31 janvier 1799), avec
MM. Bertre, Rozière, Dupuis et Castex, sous la pro-
tection d'une escorte de soldats Français et d'Arabes que
nous avoit donnée le commandant de la province, le gé-
néral Zayonchek. Comme ce pays attirera sans doute par

suite les regards des voyageurs, et qu'il est en même
temps difficile à parcourir, non-seulement à cause des
Arabes qui infestent les déserts environnans, mais par
'a nature même du sol, j'ai cru qu'il ne seroit pas inutile
de dire ici quelque chose des difficultés de cette dernière
*spèce que l'on rencontre en voyageant. C'est avec beau-
coup de peine que nous parvînmes à Nazleh. Partis à
deux heures après midi de iMédine , nous arrivâmes à
c'nq heures et demie en vue du petit village d'Abouden-
qâch; il faisoit déjà nuit : à six heures, nous nous trou-
vâmes au bord d'un torrent large et profond ; c'étoit le
Bahr el-Ouâdy, que nous ne connoissions pas encore, et
qui nous parut alors un horrible précipice. L'obscurité

avoit trompé nos guides. Vainement ils cherchoientlegué
et nous marchions sur une terre entrouverte, à chaque
pas, de crevasses profondes, où trébuchoient.ct tomboient
les chevaux et les chameaux chargés, aussi-bien que les
piétons. Pendant une demi-heure, nous suivîmes le bord
de ce gouffre. On proposa d'envoyer un cheykh Arabe
pour fair*; allumer des feux ou nous amener des guides:
mais les opinions étoient partagées, chacun vouloit servir
de conducteur; les soldats marchoient devant les officiers.
Nous revînmes sur nos pas avec les mêmes peines ; mais,
ne sachant où nous allions, nous nous arrêtâmes de nou-
veau. Le ciel étoit couvert, et l'on ne pouvoit s'orienter,
même par les étoiles. En tournant sans cesse, on avoit
même perdu la direction du village. Dépourvu de bois
pour allumer des feux, on battoii la caisse pour avenir
et diriger ceux qui auroient pu nous chercher. Les che-
vaux, les chameaux, les ânes, étoient harassés pour.avoir
marché long-temps dans des terrains que les crevasses
rendoient impraticables. Excédés de soif et de lassitude,
 
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