DESCRIPTION
DE LA COLONNE DITE DE POMPÉE,
A ALEXANDRIE;
Par M. NORRY, Architecte.
ir SUITE DU CHAPITRE XXVI.
Le premier objet que l'œil découvre en approchant d'Alexandrie, est la colonne
vulgairement appelée colonne de Pompée : elle se détache sur l'horizon, au sud des
murailles de cette ville, dont elle n'est éloignée que d'environ i 500 mètres.
Sa construction est formée de quatre morceaux de granit, piédestal, base, fût
et chapiteau, qui, ensemble, ont de hauteur zSm,y^ [88 pieds 6 pouces]. Il est
surprenant que Pococke, Norden et les derniers voyageurs Anglais qui l'ont vue et
décrite, ne fassent mention que de trois morceaux. Quant à sa position elle
présente un tertre assez élevé, entouré de débris qui, plus considérables autrefois
ont fait croire avec vraisemblance à beaucoup d'auteurs qu'elle formoit le centre
d'un vaste édifice.
Ce seroit se jeter dans le champ des conjectures que de chercher à éclaircir
ou mettre en accord les différentes opinions, plus ou moins accréditées, au sujet
de l'édifice dont cette colonne a pu faire partie.
D'anciens auteurs Arabes parlent d'un palais immense, situé en cet endroit,
appelé la maison de la Sagesse.
D'autres rapportent que plus de quatre cents colonnes de même matière, mais
d'un moindre diamètre, entouroient celle-ci, et que, vers 1 171 de l'ère vulgaire,
elles furent mutilées par l'ordre d'un gouverneur d'Alexandrie, qui fit porter une
partie de leurs tronçons près du port sur le bord de la mer, pour contenir
les flots, ou plutôt encore pour empêcher la descente des ennemis.
Abd-allatif, médecin Arabe, qui fit un voyage de Baghdâd en Egypte au
xiv.e siècle, assure avoir vu encore sur pied beaucoup de ces colonnes rompues
vers le milieu ; elles étoient destinées par leur disposition à former des galeries
couvertes.
Quelques auteurs pensent que c'est en cet endroit qu etoit l'académie fondée
par Alexandre, où Aristote et ses disciples enseignèrent.
Pococke , qui avoit aussi remarqué diverses ruines autour de la colonne,
rapporte, de son côté, que la tradition plaçoit en ce lieu un palais de César.
A. D. **a
DE LA COLONNE DITE DE POMPÉE,
A ALEXANDRIE;
Par M. NORRY, Architecte.
ir SUITE DU CHAPITRE XXVI.
Le premier objet que l'œil découvre en approchant d'Alexandrie, est la colonne
vulgairement appelée colonne de Pompée : elle se détache sur l'horizon, au sud des
murailles de cette ville, dont elle n'est éloignée que d'environ i 500 mètres.
Sa construction est formée de quatre morceaux de granit, piédestal, base, fût
et chapiteau, qui, ensemble, ont de hauteur zSm,y^ [88 pieds 6 pouces]. Il est
surprenant que Pococke, Norden et les derniers voyageurs Anglais qui l'ont vue et
décrite, ne fassent mention que de trois morceaux. Quant à sa position elle
présente un tertre assez élevé, entouré de débris qui, plus considérables autrefois
ont fait croire avec vraisemblance à beaucoup d'auteurs qu'elle formoit le centre
d'un vaste édifice.
Ce seroit se jeter dans le champ des conjectures que de chercher à éclaircir
ou mettre en accord les différentes opinions, plus ou moins accréditées, au sujet
de l'édifice dont cette colonne a pu faire partie.
D'anciens auteurs Arabes parlent d'un palais immense, situé en cet endroit,
appelé la maison de la Sagesse.
D'autres rapportent que plus de quatre cents colonnes de même matière, mais
d'un moindre diamètre, entouroient celle-ci, et que, vers 1 171 de l'ère vulgaire,
elles furent mutilées par l'ordre d'un gouverneur d'Alexandrie, qui fit porter une
partie de leurs tronçons près du port sur le bord de la mer, pour contenir
les flots, ou plutôt encore pour empêcher la descente des ennemis.
Abd-allatif, médecin Arabe, qui fit un voyage de Baghdâd en Egypte au
xiv.e siècle, assure avoir vu encore sur pied beaucoup de ces colonnes rompues
vers le milieu ; elles étoient destinées par leur disposition à former des galeries
couvertes.
Quelques auteurs pensent que c'est en cet endroit qu etoit l'académie fondée
par Alexandre, où Aristote et ses disciples enseignèrent.
Pococke , qui avoit aussi remarqué diverses ruines autour de la colonne,
rapporte, de son côté, que la tradition plaçoit en ce lieu un palais de César.
A. D. **a