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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,2: Texte 2): Antiquités — Paris, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.4811#0467

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D'HÉLIOPOLIS,

Par MM. LANCRET * et DU BOIS-AYME,

Ingénieurs des ponts et chaussées, membres de la Commission

des.sciences et des arts d'ÉgYPTE.

CHAPITRE XXI.

DE LA ROUTE DU KAIRE A HÉLIOPOLIS.

Nous habitions le Kaire depuis quelques mois, impatiens d'en parcourir les
environs , lorsqu'une occasion se présenta de visiter avec sécurité les ruines
d'Héliopolis ; nous nous empressâmes d'en profiter, ainsi que plusieurs autres
«lembres de la Commission des sciences et des arts d'Égypte, parmi lesquels nous
nous plaisons à citer MM. Devilliers et Jollois (i).

Nous sortîmes du Kaire par une porte voisine de la citadelle, et nous nous
trouvâmes bientôt dans un immense cimetière, qui, par la richesse et l'élégante
architecture de ses tombeaux, le nombre de ses mosquées et de ses dômes, ressem-
bloit à une ville, mais à une de ces villes décrites dans les contes Arabes, dont la
Population entière est plongée dans un sommeil de plusieurs siècles : ici seulement
l'enchantement étoit plus réel, le silence plus effrayant, le réveil moins certain.

L'espace qu'occupe cette ville des morts, est resserré, d'un côté, par la chaîne
blanche et aride du mont Mokatam, et, de l'autre, par une suite de collines grisâtres
formées de l'amoncellement des décombres du Kaire. Le petit nombre de plantes
qu'un sentiment tendre et religieux fait cultiver près de plusieurs tombeaux, sont les

* M. Lancret est mort avant que ce mémoire, que
«ous voulions écrire ensemble, ait pu être commencé :
^ais, un extrait de son journal de voyage, et ses dessins
sur-tout, m'ayant été très-utiles pour la description des
fuines d'Héliopolis, j'ai pensé qu'il m'étoit permis d'asso-
cier mon nom à celui d'un homme que j'aimois, et dont
Personne n'a senti la perte plus vivement que moi. Tous
ceux qui l'ont connu, savent qu'à de grands talens il
joignent les vertus sociales les plus douces, les sentimens
'es plus nobles. Du BoiS-AYMÉ.

(i) Liés dès notre enfance, sortant tous quatre des
mêmes écoles, le goût de l'étude, peut-être aussi un peu

A. D.

de cet esprit chevaleresque, de cette curiosité inquiète si
naturelle à l'homme dans sa jeunesse et sa force, nous
firent embrasser avec ardeur l'occasion de parcourir
des contrées lointaines. Nous ignorions où Bonaparte
alloit porter ses pas; mais que nous importoit! Ce
guerrier célèbre inspirait alors un noble enthousiasme,
une aveugle confiance; des savans distingués, Monge,
Berthollet, Caffarelli, Dolomieu, l'accompagnoient, et
vouloient bien nous associer à leurs travaux : pouvions-
nous hésiter un instant ! Arrivés en Egypte, peines
dangers, plaisirs, notre amitié mit tout en commun et
nous eûmes le bonheur de revoir ensemble notre patrie
après quatre années d'absence.

a
 
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