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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,2: Texte 2): Antiquités — Paris, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.4811#0068

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NOTICE SUR LES RUINES DE KEFT

sans doute le double but de faciliter, dans Je temps de l'inondation,la traversée de
la plaine, pour arriver à la route de Copies à Bérénice, et de retenir sur le sol
les eaux du fleuve pour l'arrosement des terres. Deux ponts construits dans cette
digue maintenoient la communication de la route dans toute son étendue, à
toutes les époques de l'année, et servoient de débouché pour les eaux après que
les terrains supérieurs avoient été suffisamment imbibés. L'un de ces ponts est un
ouvrage assez considérable, formé de sept arches ; il est construit avec des débris
de monumens Egyptiens, ainsi qu'il est facile d'en juger par les hiéroglyphes re-
tournés et sans suite, que l'on remarque sur un assez grand nombre de blocs de
pierre. Est-ce là un ouvrage du temps des Romains, ou bien doit-on l'attribuer
aux Sarrasins, qui ont exécuté en Egypte beaucoup de travaux analogues à ceux-là !
c'est une question sur laquelle il est assez difficile de prononcer.

A cinq cents mètres des décombres, et près d'un large réservoir, la chaussée
dont nous venons de parler, a un embranchement qui se dirigeoit vers la ville : là
on voit les restes d'établissemens considérables destinés probablement au commerce.

§. IL

Des Ruines <i'Apo!IinopoIis parva, aujourd'hui Qous.

Apres avoir parcouru les ruines de Coptos, nous continuâmes notre route à
travers la plaine ; nous passâmes près du village d'Abou-Hamoudy, dont le nom
semble indiquer qu'il renferme des débris antiques, et nous arrivâmes bientôt à
Qous, où nous restâmes la journée du i o messidor. Qous est placée à treize cents
mètres environ des bords du Nil, vis-à-vis d'une plaine de sable qui, de l'extrémité
Est des ruines de Tlièbes à Med-a'moud, s'étend jusqu'au-delà de Copias, et forme
un désert en avant du pied de la chaîne Arabique. Dans ce désert et à la hauteur
du village de Kafr-Hagâzy, à onze cents mètres environ de Qous, est une gorge de
la montagne, où se trouve un ravin semblable à celui de Coptos, et conduisant
aussi aux routes de Qoçeyr et de Bérénice. Une grande digue qui s'appuie sur
Qous et s'étend jusqu'au désert, traverse la vallée ; en même temps -qu'elle sert
aux irrigations, elle établit, à toutes les époques de l'année, la communication avec
la route de Qoçeyr. Lorsqu'on quitte cette digue pour remonter jusqu'au village
de Kafr-Hagâzy , situé au débouché de la gorge dont nous avons parlé , on trouve
sur son chemin une butte de décombres qui offre les débris d'un monument ancien.
On a à sa droite une digue de plus de douze mille mètres de longueur, qui s'appuie
au Nil vers le village d'el-Qarâqous, et s'étend jusqu'au désert près de Kafr-Hagâzy.
Le voisinage de Qoçeyr et des bords du Nil a, sans doute, fait choisir l'emplace-
ment de Qous pour le point de départ et d'arrivée des caravanes qui entretenoient
le commerce de l'Arabie et de l'Inde avec l'Egypte. Si l'on en croit Abou-l-fedâ,
cette ville étoit, après Fostât, la plus considérable de toute la contrée; elle étoit
l'échelle du grand commerce qui se faisoit par le golfe Arabique. L'immense
 
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