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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,2: Texte 2): Antiquités — Paris, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.4811#0132

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24 description des antiquités d'an t JE op o l1 s,

Herculéen le canal qui séparoit de la Libye la vallée d'Egypte , le même dont
j'ai parlé plus haut, comme ayant servi à arrêter la marche des sables. La bouche
Canopique, autrement Naucratique , s'appeloit aussi Héracléoûque ; elle étoit voi-
sine d'une ville à'Heracleum, placée sur le bord de la mer. On donnoit le nom
âlHeracleopolis magna à une ville placée près de la Libye, auprès du Fayoum, c'est-à-
dire, du canal de Joseph, de cette dérivation du Nil qui servoit d'obstacle aux
sables de la Libye. Enfin à l'orient, auprès de la branche Pélusiaque, il y avoit
une ville appelée la petite Heracleopolis, ou Sethrum : le canal Pélusiaque et ses
branches pouvoient aussi arrêter les sables mouvans de l'Arabie. D'où viendroit
ce surnom à'Hercule, si souvent répété en Egypte et dans les traditions du pays»
s'il s'agissoit du héros que les Grecs ont divinisé ! A la vérité, il faudroit connoître
le nom d'Hercule en égyptien et sa signification précise , pour apprécier ces
rapprochemens : c'est une découverte que l'on fera peut-être par la suite, en étu-
diant les monumens de la littérature Egyptienne.

Je suis loin d'attacher de l'importance aux idées que je viens d'exposer; je
conviens d'ailleurs qu'une explication partielle n'est point assez concluante, et que
c'est l'ensemble de toutes les fables qu'il faut embrasser, pour arriver à une interpré-
tation parfaite : mon seul but est de réunir les faits et les vraisemblances qui apla-
niront un jour l'explication des mythes Égyptiens. Persuadé, comme je le suis, que
les phénomènes du climat, les circonstances locales et l'observation des êtres et des
corps naturels en sont l'origine et la base première, et que c'est sur ce fonds très-réel
qu'a travaillé ensuite l'imagination exaltée des Égyptiens, j'ai jugé qu'il n'étoit pas
inutile de faire des rapprochemens, fussent-ils même un peu hasardés , et de
dépouiller les fictions de leur merveilleux, pour en mieux saisir le sens propre et
positif. Cette méthode est précisément l'inverse de celle qu'ont suivie les Grecs,
qui presque tous ont mal compris les fables Égyptiennes et les ont prises au pie^
de la lettre, et qui, en les empruntant et se les appropriant, en ont encore exagéi'e
le merveilleux et le gigantesque. Ainsi, dans cet essai d'interprétation, la fable
d'Antée et d'Hercule se trouve rapportée et rattachée à celle de Typhon et
d'Osiris ; et nous ne pouvons guère en douter, après avoir étudié l'Hercule Égyptien
dans Hérodote , dans Macrobe et dans Diodore, sur-tout après avoir reconnu que
le nom d'Antée lui-même a été donné à un personnage et à un lieu d'Égypte '
ainsi que l'apprennent le passage de Plutarque et la tradition curieuse dont non5
avons l'obligation à Diodore de Sicile (i).

(i) Plutarque reproche à Hérodote d'avoir supposé considéroient Hercule comme un ancien dieu > eI

qu'Hercule Béotien n'appartenoit point à la Grèce, et il non comme un demi-dieu mortel, ainsi que faisoie^1

lui oppose Homère, Hésiode, Pindare et tous les poètes; Hérodote et les Grecs. (Plutarque, De ta malignitéd'&e',

mais le même Plutarque convient que les Égyptiens rodote)

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