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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,2: Texte 2): Antiquités — Paris, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.4811#0438

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96 DESCRIPTION GÉNÉRALE DE MEMPH1S

rodote avoit en vue, quand il dit que les constructeurs ont pris la pierre dans la
montagne Arabique! La pierre a justement les caractères de celle des pyramides,
notamment celle du revêtement. Quand on descend le Nil et qu'on s'arrête
quelque temps en face pour voir ces excavations, on est surpris de leur étendue
et de leur aspect ; mais leur profondeur immense étonne bien autrement, quand
on y met le pied. Le travail des Égyptiens s'y reconnoît aisément : en y marchant,
je n'ai plus conservé de doutes. Eux seuls étoient assez expérimentés dans l'ex-
ploitation des carrières pour enlever à la montagne de telles masses de pierre, en
laissant le toit sans support. Les parois sont dressées, les piliers taillés, les distri-
butions intérieures sont à angle droit, comme s'ils eussent voulu faire des monu-
mens souterrains, et non pas extraire la pierre seulement ( 1 ). Ainsi le vide de ces
immenses excavations peut bien représenter le volume des pyramides.

A la vérité, on a observé au nord de la première pyramide une partie de la
chaîne Libyque exploitée aussi à ciel ouvert, dont la nature est une pierre numis-
male semblable à celle qui compose les derniers degrés : on pourroit donc
admettre qu'une partie du massif des pyramides a été fournie par la montagne
de Libye, soit sur le lieu même/soit à quelque distance : mais la plus grande
partie a été, selon moi, extraite de Torrah. j'admettrai, au reste, une modifi-
cation à la première des opinions que je discute, c'est que les pierres extraites
de Torrah n'ont pas été chariées au travers de toute la vallée. Mon sentiment
est qu'elles ont été embarquées sur un canal transversal, passant au nord de
Memphis et s'écoulant dans le canal occidental, d'où elles sont descendues jus-
qu'à la naissance des chaussées ci-dessus décrites; le texte même d'Hérodote
appuie cette explication : ainsi se trouveront conciliés les témoignages des auteurs,
ta nature des lieux et des monumens, le fait de l'existence actuelle des chaussées
encore subsistantes et plus ou moins conservées, enfin la conséquence nécessaire
qui se déduit de leur position et de leur direction.

Le dessin que je viens de citer donne une idée de la partie septentrionale
des carrières de Torrah ; au-delà la montagne est taillée de la même manière,
et plus profondément encore, jusqu'à une grande distance vers le sud; le lieu
mériteroit d'être examiné en détail. Parmi les carrières que j'ai visitées, j'en ai
remarqué une qui avoit 6 mètres et demi [20 pieds] de hauteur, et un très-grand
nombre d'embranchemens. Les piliers et les murs, dans cette carrière et dans
toutes les autres, sont taillés à arêtes vives; les plafonds sont travaillés avec un
soin égal, et l'on retrouve par-tout dans l'exécution le ciseau Égyptien; enfin,
dans l'immensité du travail, on reconnoît la source visible où furent puisés les
matériaux des monumens de Memphis (2).

( 1 ) Voyez le dessin d'une partie de ces carrières, pl. 4, lecteur de consulter celles de nos devanciers. Voyez

Ant. vol. V, fig- 8- aussi dans les Antiquités- Mémoires, page rôj, les Re-

(2) En terminant cette description succincte des pyra- marques et Recherches sur les pyramides &c.
mides, nous devons répéter qu'elle ne dispense pas le
 
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