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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,1,2: Texte 2): Antiquités — Paris, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.4811#0484

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l8 DESCRIPTION d'hÉLIOPOLIS.

Égypte ; on n'y voit aucun monument dans sa place primitive ; et lorsqu'on de-
mande à ses habitans d'où proviennent les débris d'antiquités que l'on remarque
chez eux, tous s'accordent à répondre que c'est des ruines d'Héliopolis près de
Mataryeh. La ressemblance de nom, dont nous avons parlé, n'auroit d'ailleurs rien
qui ne puisse s'expliquer. On sait qu'Héliopolis, au temps de Strabon, étoit déjà
considérablement déchue de son ancienne splendeur ; elle aura été en déclinant
jusqu'au moment où l'entier dessèchement de la branche Pélusiaque aura achevé
sa ruine; les besoins de l'agriculture et du commerce auront déterminé ses ha-
bitans à se rapprocher du Nil, à le suivre en quelque sorte, et une nouvelle
ville se sera formée insensiblement des débris d'Héliopolis, en conservant quel-
ques traces de son nom (i). Ceci, au surplus, n'est qu'une hypothèse fondée sur
une étymologie douteuse ; et ce qu'il y a de bien certain, c'est que le mot Qelyoub
n'a jamais eu, chez les Arabes, le moindre rapport avec le nom du Soleil, tandis
qu'ils ont appelé ville du Soleil les ruines que nous avons décrites ; ce qui prouve
que c'est dans ce lieu, et non à Qelyoub, que cet astre a été honoré d'un culte
particulier.

Nous avons prouvé qu'aucun des auteurs de l'antiquité n'avoit placé Hélio-
polis dans le Delta : leur témoignage à cet égard est unanime , et nous ajoute-
rons que les écrivains du moyen âge, les auteurs Qobtes, les géographes Arabes,
s'accordent à ne reconnoître en Egypte qu'une seule ville d'Héliopolis; et, soit
qu'ils la peignent dans sa splendeur, soit qu'ils décrivent ses ruines , tous la
placent hors du Delta, et dans le même lieu où nous retrouvons encore la
tradition de son ancien nom, un obélisque sur place,'une enceinte considérable,
et un sol élevé artificiellement (2) : jamais, dans des discussions de cette nature,
trouva-t-on un assemblage de preuves plus nombreuses!

Nous ne prétendons point, pour cela, qu'il n'ait pu exister dans une autre
partie de l'Egypte, une petite ville, un hameau, qui, à cause de quelque monu-
ment élevé au Soleil, ait aussi porté le nom de cet astre : ce qu'on lit dans Pto-
lemee peut même le faire présumer. Mais, nous le répétons, c'est hors du Delta,
et sur l'emplacement des ruines qui entourent l'obélisque voisin de Mataryeh,
que nous devons, sur nos cartes anciennes, placer la capitale du nome Héliopolite,
la ville célèbre dont parlent la Bible, Hérodote, Diodore, Strabon, &c. (3).

(1) Les villes Arabes dont les noms ont de la ressem- (2) Strabon, comme nous l'avons rapporté, parle du

blance avec les noms Grecs ou Égyptiens de quelques grand tertre sur lequel Héliopolis étoit élevée,
villes anciennes, sont rarement bâties sur les ruines mêmes (3) La Description d'Héliopolis & été remise à la Com-

de ces villes; elles en sont ordinairement plus ou moins mission d'Égypte, dans la séance du 13 juillet 1813.
éloignées.
 
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