CHAPITRE IX
LES STATUETTES DE LA VIERGE PORTANT L'ENFANT
DU PLEIN XIVe SIÈCLE.
Les ivoiriers qui taillèrent ces statuettes. — Eglises et grands seigneurs qui en possédèrent.
— Eléments de classement toujours les mêmes : évolution du sentiment, du visage, de l'attitude
et de la draperie. — Comparaison avec les œuvres datées de la grande sculpture. — Grou-
pement logique, sinon rigoureusement chronologique.
Les Vierges maternelles et bourgeoises. — Premières transformations de la draperie : le
manteau ouvert. — Le type définitif: visage arrondi, manteau en écbarpe ou en manière de
pèlerine.—Les œuvres-type : Vierges Lefranc, Bryas et de Florence. — Grâce moins noble,
mais plus aiguë delà Mère ; familiarité plus intime de l'Enfant. —Longue série d'ouvrages de
demi-caractère où le sentiment et la facture se dessèchent. — Vierges bourgeoises qui se
guindent pour paraître grandes dames. — Refroidissement graduel. — Premières tentatives de
réaction contre cette froideur: hanchement et complication des draperies.
Les artifices du maniérisme appelés à réchauffer le style. —■ Les statuettes au buste allongé ;
il donne l'illusion de l'élégance. — Les statuettes trapues; elles simulent la puissance. — Les
unes en viennent vite à la redite, les autres à la caricature. — Les draperies agitées. — Des
recherches d'expression corroborent rarement aux visages les essais de mouvement drama-
tique des draperies; la Vierge de Dijon. — Excès de chiffonnage ; les Vierges de Cracovie
et de Florence.
Recherches en vue d'une iconographie plus pittoresque : la Vierge de New York. —
Retour à l'observation plus simple et plus exacte de la nature. — Types plus individuels de
la Vierge et de l'Enfant; les Vierges Heugel, du Louvre et du British Muséum.
Les Vierges étrangères. — Prétendu style franco-flamand. — Statuettes françaises tenues
pour anglaises ou allemandes. — Imitations par les tailleurs étrangers des modèles français. —
Une Vierge vraisemblablement anglaise. — Les Vierges italiennes.
I
VOGUE DES STATUETTES DE LA VIERGE AU PLEIN XIVe SIÈCLE.
ÉVOLUTION DU TYPE.
Quelque chose de cet effort vers un art plus réaliste se reconnaît à certaines
statuettes de la Vierge portant l'Enfant du plein xive siècle, mais cette fois encore
les morceaux qui nous laissent entrevoir des artisans enclins à des recherches
LES STATUETTES DE LA VIERGE PORTANT L'ENFANT
DU PLEIN XIVe SIÈCLE.
Les ivoiriers qui taillèrent ces statuettes. — Eglises et grands seigneurs qui en possédèrent.
— Eléments de classement toujours les mêmes : évolution du sentiment, du visage, de l'attitude
et de la draperie. — Comparaison avec les œuvres datées de la grande sculpture. — Grou-
pement logique, sinon rigoureusement chronologique.
Les Vierges maternelles et bourgeoises. — Premières transformations de la draperie : le
manteau ouvert. — Le type définitif: visage arrondi, manteau en écbarpe ou en manière de
pèlerine.—Les œuvres-type : Vierges Lefranc, Bryas et de Florence. — Grâce moins noble,
mais plus aiguë delà Mère ; familiarité plus intime de l'Enfant. —Longue série d'ouvrages de
demi-caractère où le sentiment et la facture se dessèchent. — Vierges bourgeoises qui se
guindent pour paraître grandes dames. — Refroidissement graduel. — Premières tentatives de
réaction contre cette froideur: hanchement et complication des draperies.
Les artifices du maniérisme appelés à réchauffer le style. —■ Les statuettes au buste allongé ;
il donne l'illusion de l'élégance. — Les statuettes trapues; elles simulent la puissance. — Les
unes en viennent vite à la redite, les autres à la caricature. — Les draperies agitées. — Des
recherches d'expression corroborent rarement aux visages les essais de mouvement drama-
tique des draperies; la Vierge de Dijon. — Excès de chiffonnage ; les Vierges de Cracovie
et de Florence.
Recherches en vue d'une iconographie plus pittoresque : la Vierge de New York. —
Retour à l'observation plus simple et plus exacte de la nature. — Types plus individuels de
la Vierge et de l'Enfant; les Vierges Heugel, du Louvre et du British Muséum.
Les Vierges étrangères. — Prétendu style franco-flamand. — Statuettes françaises tenues
pour anglaises ou allemandes. — Imitations par les tailleurs étrangers des modèles français. —
Une Vierge vraisemblablement anglaise. — Les Vierges italiennes.
I
VOGUE DES STATUETTES DE LA VIERGE AU PLEIN XIVe SIÈCLE.
ÉVOLUTION DU TYPE.
Quelque chose de cet effort vers un art plus réaliste se reconnaît à certaines
statuettes de la Vierge portant l'Enfant du plein xive siècle, mais cette fois encore
les morceaux qui nous laissent entrevoir des artisans enclins à des recherches