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Koechlin, Raymond
Les ivoires gothiques français (Band 1) — Paris, 1924

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.21674#0296

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CHAPITRE XII

LE PREMIER ATELIER NOVATEUR

Banalité habituelle des visages dans l'ivoirerie. — Premiers efforts d'un maître novateur pour
en marquer le caractère. — Le type du Christ. — Autres figures : les Mages, saint Joseph,
les Bergers. — Intérêt de ces essais. — L'atelier ne les pousse pas assez avant. — Répétition
des mêmes types. —■ On en arrive à les interchanger. — Au progrès des visages ne corres-
pond pas celui de la composition. — La place de ces morceaux dans l'ivoirerie.

L'ATELIER AUX VISAGES CARACTÉRISÉS.

Les dernières séries d'ivoires que nous avons étudiées, diptyques, plaquettes
ou statuettes, tout en reflétant dans les bonnes pièces quelque chose des
nouveautés qui transformaient les métiers voisins, n'en prolongeaient pas
moins dans la seconde moitié du xive siècle les formules d'un art vieilli et
replié sur lui-même. Mais les ouvriers hésitants ne constituaient pas toute
l'ivoirerie française ; certains autres s'ouvraient moins malaisément à l'esprit
qui commençait d'animer peintres et imagiers ; eux aussi s'efforçaient vers
une manière plus expressive, où l'observation individuelle eût plus de part,
où le pittoresque, aussi bien que le mouvement dramatique et le pathétique
reprissent leurs droits ; en un mot, une sorte de réveil du métier se préparait
qui n'allait pas tarder d'apparaître clairement. Plusieurs ateliers entreprirent
cette rénovation, chacun avec ses qualités propres, chacun ajoutant quelque trait
de sa façon à l'œuvre commune, et l'ivoirerie se trouva relevée par leurs
soins. Nous avons réussi à distinguer ces ateliers les uns des autres et à déter-
miner l'apport de chacun, et l'on saisira, nous l'espérons, les progrès qu'ils
réalisèrent et dont le tableau va suivre ; toutefois le génie de ces maîtres nova-
teurs avait des limites. Ils découvrirent la bonne voie et s'y engagèrent, mais
trop souvent la formule toujours présente nuisit à leurs recherches, et si leur
œuvre mérite l'éloge pour avoir acclimaté dans le métier certaines nou-
veautés nécessaires, on hésitera à estimer que même les meilleurs se soient
 
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