% Voyages d'A ntïnor
heureux en dormant, si c'est letre, que de ne
sentir ni peine , ni plaisir.
En entrant à Babylone nous fûmes frappés
d'étonnement. Quel contraste de la chétive et
triste Jérusalem avec cette reine des cités !
L'Euphrate la traverse, revêtu de quais
magnifiques. Nous marchions sous des tentes
de pourpre ; nous voyions auprès des fontaines,
sous d'épais ombrages, des groupes d'hommes
qui en respiroient la fraîcheur, et buvoient des
liqueurs glacées.
Le repos, la table, les femmes , les specta-
cles publics occupent les loisirs des babylo-
niens , et sont leur unique affaire. Le sexe re-
garde la fidélité en amour comme un joug in-
supportable , comme une loi contre nature.
Quant à leur habillement, ils portent d'abord
une tunique de lin qui descend jusqu'aux ta-
lons ; pardessus une autre tunique de laine ,
et ils s'enveloppent d'un petit manteau blanc.
Ils laissent croître leurs cheveux, se couvrent
la tète d'une mitre , et se frottent tout le corps
de parfums. Ils ont chacun un cachet et une
canne à la main , sur laquelle est une pomme
ou une rose, un lys, ou quelqu'autre figure ; car
il ne leur est pas permis de porter une canne
«ans ornement caractéristique. Les riches et les
grands ont des habits tissus d'or, de pourpre
heureux en dormant, si c'est letre, que de ne
sentir ni peine , ni plaisir.
En entrant à Babylone nous fûmes frappés
d'étonnement. Quel contraste de la chétive et
triste Jérusalem avec cette reine des cités !
L'Euphrate la traverse, revêtu de quais
magnifiques. Nous marchions sous des tentes
de pourpre ; nous voyions auprès des fontaines,
sous d'épais ombrages, des groupes d'hommes
qui en respiroient la fraîcheur, et buvoient des
liqueurs glacées.
Le repos, la table, les femmes , les specta-
cles publics occupent les loisirs des babylo-
niens , et sont leur unique affaire. Le sexe re-
garde la fidélité en amour comme un joug in-
supportable , comme une loi contre nature.
Quant à leur habillement, ils portent d'abord
une tunique de lin qui descend jusqu'aux ta-
lons ; pardessus une autre tunique de laine ,
et ils s'enveloppent d'un petit manteau blanc.
Ils laissent croître leurs cheveux, se couvrent
la tète d'une mitre , et se frottent tout le corps
de parfums. Ils ont chacun un cachet et une
canne à la main , sur laquelle est une pomme
ou une rose, un lys, ou quelqu'autre figure ; car
il ne leur est pas permis de porter une canne
«ans ornement caractéristique. Les riches et les
grands ont des habits tissus d'or, de pourpre