ao Voyages d'A » t e *r o a
par de fréquens entretiens, charme et nœud
de l'amitié et de l'amour même. Combabus,
dont l'ame étoit éclairée par la philosophie,
dont la conversation étoit pleine d'esprit, de
raison, d'intérêt, fit passer la noblesse de
ses sentimens dans l'ame de son amie ; il l'é-
pura de ses désirs, et la remplit d'émotions si
douces, si délicates, qu'elle comparoit l'amitié
à un soleil tempéré , qui réchauffe, vivifie,
couvre la terre de fleurs et de verdure ; et
l'amour à un feu ardent, qui dessèche, et brûle
les plantes jusqu'à la racine.
Cependant les courtisans toujours corrodés
par l'envie, toujours les yeux ouverts sur le
mérite et les succès d'autrui, s'apperçurent
bientôt delà faveur distinguée de Combabus,
et supposant tout ce qu'on peut supposer,
ils aiguisèrent les traits de la calomnie, et
disséminèrent le bruit que la couche royale
éloit souillée. Ces bruits descendirent des cour-
tisans au peuple, et du peuple montèrent aux
oreilles du roi, qui, s'abandonnant à l'impé-
tuosité de sa colère , fit arrêter , et traduire
Combabus à sa cour. On l'enferma dans un
cachot, et un tribunal instruisit son procès.
Les juges partageant l'indignation du monar-
que, condamnèrent à mort son malheureux
ami. Il écoute son arrêt avec tranquillité :
par de fréquens entretiens, charme et nœud
de l'amitié et de l'amour même. Combabus,
dont l'ame étoit éclairée par la philosophie,
dont la conversation étoit pleine d'esprit, de
raison, d'intérêt, fit passer la noblesse de
ses sentimens dans l'ame de son amie ; il l'é-
pura de ses désirs, et la remplit d'émotions si
douces, si délicates, qu'elle comparoit l'amitié
à un soleil tempéré , qui réchauffe, vivifie,
couvre la terre de fleurs et de verdure ; et
l'amour à un feu ardent, qui dessèche, et brûle
les plantes jusqu'à la racine.
Cependant les courtisans toujours corrodés
par l'envie, toujours les yeux ouverts sur le
mérite et les succès d'autrui, s'apperçurent
bientôt delà faveur distinguée de Combabus,
et supposant tout ce qu'on peut supposer,
ils aiguisèrent les traits de la calomnie, et
disséminèrent le bruit que la couche royale
éloit souillée. Ces bruits descendirent des cour-
tisans au peuple, et du peuple montèrent aux
oreilles du roi, qui, s'abandonnant à l'impé-
tuosité de sa colère , fit arrêter , et traduire
Combabus à sa cour. On l'enferma dans un
cachot, et un tribunal instruisit son procès.
Les juges partageant l'indignation du monar-
que, condamnèrent à mort son malheureux
ami. Il écoute son arrêt avec tranquillité :