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û6 V O Y A G E S d'A NTEKOR

lui dis-]e, que l'on interprète mal ; car il met
la tempérance et la sobriété au nombre des-
vertus et même des plaisirs. — En ce cas je
suis plus philosophe que lui, car je mets les
privations sur le compte de la sottise humaine.
—Epicure n'interdit pas les jouissances ; mais
il veut qu'elles soient mesurées sur la foiblesse
de nos organes ; et le véritable épicuréisme
est de s'abstenir souvent pour mieux jouir.
« Atossa s'écria qu'elle étoit philosophe aussi j
qu'elle aimoit le plaisir à la fureur ; qu'elle
n'avoit ni préjugés, ni scrupules, ni d'autre
étude que celle de multiplier ses jouissances».
Nous trouvâmes sa philosophie raisonnable et
fort réfléchie. Alors, pour célébrer Atossa et
le plaisir, on fit circuler de larges coupes de .
vin ; nous prîmes des chapeaux de fleurs, Ar-
same but à Sardanapale, ancien roi d'Assyrie,
son héros, et me demanda si j'avois vu sa statue.
—Oui, j'ai même lu son inscription, bien digne
de ses mœurs : «Mange, bois, divertis-toi,
tout le reste n'est rien». — Par Bélus, il a
raison , s'écria Arsame , qu'est la vie sans le
plaisir ! — Mais, si l'image de ce roi ne m'a
inspiré aucun intérêt, j'ai été pénétré d'admi-
ration et de respect à la vue de celle de votre
immortelle Sémiramis. J'ai cru voir une divi-
nité. — Vous ne vous trompiez pas, nous l'ho--
 
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