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en Gré ce et en Asie. 55

ont bientôt usé mon ame et mes sens. Hier
vous crûtes voir sur mon front un rayon de
gaîté : que j'étois loin d'en ressentir ! Par hon-
nêteté je dissimulai mon ennui. Ce terrible en-
nemi de l'homme m'a toujours poursuivi comme
sa proie. J'ai souffert pendant trente ans le
chaud , le froid , les soucis , la douleur, cent
maux nés de la société ou de mon imagination,
de nos besoins réels ou fictices. <

« Nous ne vivons jamais , nous attendons la vie ».

Ce monde , sans doute, est livré au mauvais
principe. J'ai réfléchi, hésité long-temps ; mais
ma résolution est inébranlable. Laissez-moi
mourir tranquille ; c'est tout ce que j'exige de
vous». Il cessa de parler. Bientôt la chambre fut
remplie de monde. Il promenoit ses yeux éga-
rés sur les spectateurs. Il eut des douleurs
d'entrailles. « Ah ! s'écria -1 - il, c'est tout ce
que je craignois » ! Un vaste silence régnoit
autour de lui. Un moment avant d'expirer , il
maudit Bélus et Axïmane.

Nous nous échappâmes aussi-tôt de ce triste
palais. — « Eh bien ! dis-je à Phanor, voilà ce
satrape puissant et envié, ce grand de la terre r
comblé des faveurs de la fortune , qui étoit
cependant le plus malheureux des hommes !
Félicitons-nous de notre médiocrité ; elle est le

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