iio Voyages d'AktenoS ' ,
jamais haï ; j'ai toujours honoré tes brillanteâ
qualités, ton génie supérieur; plût au ciel
que tu vécusses encore, l'amitié réuniroit nos
âmes épurées, et je finirois auprès de toi le
peu qui me reste de vie » !
Dans ce moment la jeune Phaloé nous an-
nonça un officier de Pharnabaze , satrape de
Sardes : il entra suivi d'un esclave chargé
d'une corbeille. L'officier dit à Aristide qu'il
lui apportait de la part de Pharnabaze un
léger tribut de son amitié , qu'il le prioit
d'accepter. — « Quel est ce tribut , lui de-
manda Aristide ? — Deux pièces d'étoffes de
soie brochées en or, pour faire des robes à
vos petites filles. — Mon cher ami , rempor-
tez-les ; remerciez Pharnabaze de ma part et
de celle de mes filles, je craindrais que de si
belles robes les rendissent plus laides ». L'of-
ficier voulut insister : alors Aristide lui dit :
« Je me rappelle qu'un roi de Macédoine
envoya cent talens à Phocion , qui demanda
au messager pour quel motif et dans quelle
vue le roi le choisissoit seul parmi un grand
nombre d'athéniens pour un si riche présent.
— C'est que ce monarque vous connoît pour
un homme probe et vertueux. — Gela étant,
qu'il me laisse ma réputation et ma vertu ».
L'officier ne répliqua plus , et s'en retourna
jamais haï ; j'ai toujours honoré tes brillanteâ
qualités, ton génie supérieur; plût au ciel
que tu vécusses encore, l'amitié réuniroit nos
âmes épurées, et je finirois auprès de toi le
peu qui me reste de vie » !
Dans ce moment la jeune Phaloé nous an-
nonça un officier de Pharnabaze , satrape de
Sardes : il entra suivi d'un esclave chargé
d'une corbeille. L'officier dit à Aristide qu'il
lui apportait de la part de Pharnabaze un
léger tribut de son amitié , qu'il le prioit
d'accepter. — « Quel est ce tribut , lui de-
manda Aristide ? — Deux pièces d'étoffes de
soie brochées en or, pour faire des robes à
vos petites filles. — Mon cher ami , rempor-
tez-les ; remerciez Pharnabaze de ma part et
de celle de mes filles, je craindrais que de si
belles robes les rendissent plus laides ». L'of-
ficier voulut insister : alors Aristide lui dit :
« Je me rappelle qu'un roi de Macédoine
envoya cent talens à Phocion , qui demanda
au messager pour quel motif et dans quelle
vue le roi le choisissoit seul parmi un grand
nombre d'athéniens pour un si riche présent.
— C'est que ce monarque vous connoît pour
un homme probe et vertueux. — Gela étant,
qu'il me laisse ma réputation et ma vertu ».
L'officier ne répliqua plus , et s'en retourna