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feiî Grèce et es Asie. i63

je voudrois vivre. — Sous celui où l'on n'obéit
qu'aux lois. — Où existe-t-il ? — Je ne sais.
La société la plus heureuse et la plus affermie
est celle où il y a lé plus d'égalité. — D'ac-
cord ; mais cette égalité ne peut exister que
dans une très-petite aggrégalion d'hommes
pauvres et relégués sur des rochers. Une vaste
démocratie est une chimère absurde , parce
qu'un tel état est nécessairement riche et
puissant, et que la cupidité , l'avarice, l'am-
bition , le libertinage l'agitent en tout sens j
et y allument des volcans dont les fréquentes
éruptions le renversent bientôt. J'ai lu dans
•un de vos poètes , qu'Eole tient les vents en-
chaînés dans des cavernes profondes , sans
quoi leur fureur , leur souffle impétueux dé-
vasteraient la terre. Un jour, à la prière de
Junon, Eole les déchaîna: aussi-tôt les tem-
pêtes , la nuit , les orages bouleversent, cou-
vrent les mers de naufrages , offrent par-tout
la terreur et la jnort. Celte image est celle
<îe la turbulence démocratique. On confond
souvent la liberté politique avec la liberté
civile. Celle-ci influe sur toute la société ; cha-
que individu jouit de ses bienfaits : elle fait
aimer le régime sous lequel on vit. La liberté
politique ne répand ses avantages que sur une
•très-petite partie du peuple : souvent les seuls-

La
 
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