in Grèce et en Asjk. . 181^
mets à leur donner, et que puisqu'il étoit la
cause dû voyage, il étoit juste qu'il en payât
les frais ; que je le priois de m'envoyer quel-
ques flacons de vin pour régaler ces bonnes,
gens. Il me répondit qu'il supporteroit volon-
tiers la taxe que je lui imposois, et qu'il vou-
drait en payer souvent de pareilles ». Je gardai
ces hommes de bien pendant huit jours ; je les
fêtai le mieux possible. Cyrus les vit, et leur
pnya magnifiquement les frais du voyage.
J'avoue que ce bienfait de Cyrus, la vue et la
satisfaction de mes clierset anciens hôtes, sont
un des événemens de ma vie le plus cher à ma
sensibilité.
Hélas ! je n'ai joui que trois ans du bonheur
de vivre auprès de cet aimable satrape , qui
m'appeloit son père , et me traitait avec une
vénération et une tendresse filiale. Darius
son père étant tombé malade, Parysatis, mère
de Cyrus, qui le préféroit à son fils aîné Arta-
xerxés, le rappela à la cour, dans l'espérance
de le faire nommer pat son père héritier de la
couronne ; mais sOn projet échoua. Son départ
me causa un véritable chagrin. Il est difficile de
rencontrer dans un prince , ou dans un parti-
culier , des qualités plus brillantes et plus ai-
mables : généreux sans profusion et avec dis-
eernement ; bienfesant par humanité, et noa
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mets à leur donner, et que puisqu'il étoit la
cause dû voyage, il étoit juste qu'il en payât
les frais ; que je le priois de m'envoyer quel-
ques flacons de vin pour régaler ces bonnes,
gens. Il me répondit qu'il supporteroit volon-
tiers la taxe que je lui imposois, et qu'il vou-
drait en payer souvent de pareilles ». Je gardai
ces hommes de bien pendant huit jours ; je les
fêtai le mieux possible. Cyrus les vit, et leur
pnya magnifiquement les frais du voyage.
J'avoue que ce bienfait de Cyrus, la vue et la
satisfaction de mes clierset anciens hôtes, sont
un des événemens de ma vie le plus cher à ma
sensibilité.
Hélas ! je n'ai joui que trois ans du bonheur
de vivre auprès de cet aimable satrape , qui
m'appeloit son père , et me traitait avec une
vénération et une tendresse filiale. Darius
son père étant tombé malade, Parysatis, mère
de Cyrus, qui le préféroit à son fils aîné Arta-
xerxés, le rappela à la cour, dans l'espérance
de le faire nommer pat son père héritier de la
couronne ; mais sOn projet échoua. Son départ
me causa un véritable chagrin. Il est difficile de
rencontrer dans un prince , ou dans un parti-
culier , des qualités plus brillantes et plus ai-
mables : généreux sans profusion et avec dis-
eernement ; bienfesant par humanité, et noa
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