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in G il èc e et en Asie. 211

femmes humiliées l'une par l'autre ! Phryné,
pour porter des coups plus sûrs , attendit
l'occasion en silence. Le brillant Alcibiade
reparut alors dans Athènes, orné des lauriers
de sa première campagne et des charmes du
bel âge. Théanp le vit, et le feu de l'amour
circula dans ses veines. Oubliant son époux et
ses infidélités, elle prodigua ses regards , ses
souris , ses attentions à ce héros naissant, qui,
aussi avide de plaisir que de gloire, n'eut garde
de reculer devant cette conquête. Cette in-
trigue devint bientôt l'aliment de la conver-
sation des cercles galans, et Phryné dès-lors
prépara sa vengeance. Alcibiade est le plus
volage des hommes , et fait gloire de son in-
constance. L'adroite Phryné l'attira chez elle,
et eut l'art de se faire aimer ou désirer : mais
elle retarda sa défaite pour irriter les désirs
du jeune guerrier. Elle avoit séduit un de ses
esclaves, confident de ses amours. Un jour il
lui apprend que son maître avoit un rendez-
vous avec cette beauté : elle mande Alcibiade
un peu avant l'heure indiquée, déploie tout
son art, toute sa magie ; se laisse dérober de
légères faveurs pour allumer ses désirs; et lors-
que l'ame en feu, ce héros sollicite son bon-
heur , elle affecte une inquiétude amoureuse,
une tendre jalousie, et ne veut se rendre qu'à

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