Lantier, Étienne François de [Transl.]: Voyages d'Antenor en Grèce et en Asie, aves des notions sur l'Égypte: manuscrit grec trouvé a Herculanum (Band 3) (Paris, 1797)

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consentait à se taire , à pardonner , pourvtf
qu a son tour il pardonnât la même foiblessé
a sa femme, et dispensât le jeune Mywn de
l'amende qu'il en exigeoit. Le galant Nieo-
maque se crut trop heureux d'obtenir grâce
à ce prix, et la paix fut acceptée et signée.

Un jour ce même Gratès dit à Gorgias le
sophiste , qui exhortoit les grecs à une paix
générale et perpétuelle entr'eux : — « Com-
ment pourriez - vous concilier des intérêts si
opposés, vous qui ne pouvez maintenir la paix
dans votre maison , qui pourtant n'est com-
posée que de trois individus , vous , votre
femme et un esclave » ?

Lorsque Protagore eût cessé de parler, Po-
lémon nous raconta le triste accident de
Lysias , philosophe orné des plus grandes
connoissances. Il a eu le malheur de perdre
sa femme , il en a été si vivement affecté, que
sa mémoire s'est éteinte tout-à-coup. Il a
deux grandes filles auprès de lui , qui l'appel-
lent, le nomment, l'embrassent ; il ouvre de
grands yeux, ne les reconnoit pas, et repousse
leurs caresses. J'ai été témoin de cette triste
scène.

Mais je ne sais si vous connoissez Hyllus le
thessalieu , philologue, sophiste , médecin et
beau parleur ; il n'est ici que depuis quinze

jours.