Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
3o2 Voyages n'A ntsho»
après-demain, dans peu de jours mon songe sera
fini » ! Quoiqu'il y ait bien du temps de cette con-
versation , elle m'est encore présente. Je me
souviens aussi qu'un jour je l'attendois dans cette
allée voisine ; il m'apperçut et vint à moi d'un
pas ferme et pressé : il paroissoit tout rajeuni,
« Comment ! lui criai-je, quelle vivacité ! — « Je
suis furieux d'une aventure qui vient de m'ar-
river. Je sors du marché d'Athènes, où j'allais
acheter des herbes potagères. J'ai offert mon
prix ». « Non , étranger , m'a répondu l'her-
bière (a) ; j'en veux davantage. —Comment
savez-vous que je suis étranger ? — Je le vois
à votre prononciation ». « Je vous avoue, ajouta
le philosophe, que je fus étonné et trés-morti-
fié , après avoir vieilli en cette ville dans l'é-
tude de sa langue et de son accent, de n'avoir
pu acquérir ce que le simple peuple a naturel-
lement et sans peine».

Au sortir de cette maison, nous nous sépa-
râmes d'Ariston , qui refusa obstinément de
souper avec nous, parce qu'il alloit faire un
repas champêtre à sa métairie. «Je place, dit-
il , ma table dans mon petit bois, auprès de ma

(<x) On appeJoit étranger à Atliènes, tout ce qui
n'étoit point <le L'Ai tique même ; et barbares, ceux
qui n'étoient pas grecs.
 
Annotationen