Lantier, Étienne François de [Transl.]: Voyages d'Antenor en Grèce et en Asie, aves des notions sur l'Égypte: manuscrit grec trouvé a Herculanum (Band 3) (Paris, 1797)

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la dernière fois , et qu'elle n'avoit pu jeter ses
regards sur tout ce qui l'environne, et qu'il
falloit quitter pour jamais, sans répandre des
larmes. «Mais, ajouta-t-elle, en se rassérénant,
pardonnez-moi cette foiblesse, c'est le dernier
soupir que je pousse vers la vie.»—Voilà la
journée qui s'avance, et vous vous portez tout
aussi bien qu'hier. — «Attendez, elle n'est pas
encore écoulée». Elle avoit ce jour-là rassemblé
ses amis les plus intimes, et commandé un
grand repas. Elle en fit les honneurs avec sa
grâce et sa facilité accoutumée. Son esprit
sembla briller d'une nouvelle clarté ; elle fit
les déliées du souper. Hélas ! c etoit le dernier
éclat d'un météore qui alloit s'éteindre.

Après le souper, elle eut un concert. Lors-
qu'il fut fini, qu'il ne resta plus que les gens
de la maison, elle sentit quelques frissons ;
elle lit allumer du feu , et me pria d'aller
chercher Anacréon pour lui en lire quelques
chansons choisies. Pendant la lecture , elle fit
des réflexions sur la brièveté de la vie, dont
parle si souvent ce poète - philosophe. « Oui,
dit-elle, la vie est un éclair. 11 y a pourtant
quatre-vingt-cinq ans, qu'après une éternité
de non-existence , un brin de matière fut
animé , et ce fut moi. Que suis - je venu faire
sur ce globe ? Pourquoi ce Dieu bon , ou in-