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https://doi.org/10.11588/diglit.12132#0016
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LA GESTE DE SÉSOSTRIS
compris dans sa XIIe dynastie un Sésostris à qui il attri-
buait les conquêtes indiquées sommairement par Hérodote,
et ils songèrent chacun à un roi différent de cette dynastie,
Wilkinson à Ousirtasen Ier1, Bunsen à Ousirtasen II2, E. de
Rougé à Ousirtasen IIP. Ils ne renoncèrent pas, néanmoins,
du tout à l'identification première, et ils admirent volon-
tiers que, dès les temps anciens, on avait confondu et amal-
gamé le Pharaon de la XIIe dynastie avec celui de la XIXe;
même Bunsen poussa plus loin l'analyse, et le Sésorthôs de
l'âge memphite lui fournit le prototype d'un Sésostris légis-
lateur distinct, à son avis, du Sésostris militant4. En 1867,
Unger adopta la thèse de ces savants, et il essaya d'en
prouver l'exactitude par la comparaison minutieuse de
tous les textes gréco-romains avec tous les documents égyp-
tiens connus alors. Il constata que la tradition classique
reculait son héros bien au delà de la lignée Ramesside. Il
crut deviner Ousirtasen III dans le successeur que cette tra-
dition prêtait à son Sésostris, Marakho, Narakho, Nakharo,
Nencoréus. Il montra que la plupart des traits de la légende
sont aussi vraisemblables de la XIIe que de la XVIIIe dy-
nastie, et il en conclut que Sésostris appartenait vraiment
à la XIIe, ainsi que Manéthon l'avait affirmé : c'était Ousir-
tasen ou, ainsi qu'il prononçait d'après Pauth, Vesur-
tesen III. Sésostris aurait été une altération populaire de
Vesurtesen, mais par dérivation de la seconde partie Sen
de la forme officielle; la première partie, répondant, comme
1. Wilkinson, Manners and Customs, lr" édit., t. I, p. 71; cf. p. 42,
où l'auteur croit que le Mestrès-Mephrôs de Pline (Hist. nat.,
t. XXXVI, p. 64) est une mauvaise transcription d'une forme Misir-
tesen, émiserait pour Osirtesen.
2. Bunsen, tâgyptens Stelle in der Weltgeschichte, t. II, p. 309-324.
3. E. de Rougé, Deuxième lettre à M. Alfred Maury, sur le Sésos-
tris de la XIP dynastie, dans la Revue archéologique, V série, t. IV,
p. 470-500[; cf. t. I, p. 199-227, de ces Œuvres diverses].
4. Bunsen, JEgyptens Stelle, t. II, p. 83-87.
LA GESTE DE SÉSOSTRIS
compris dans sa XIIe dynastie un Sésostris à qui il attri-
buait les conquêtes indiquées sommairement par Hérodote,
et ils songèrent chacun à un roi différent de cette dynastie,
Wilkinson à Ousirtasen Ier1, Bunsen à Ousirtasen II2, E. de
Rougé à Ousirtasen IIP. Ils ne renoncèrent pas, néanmoins,
du tout à l'identification première, et ils admirent volon-
tiers que, dès les temps anciens, on avait confondu et amal-
gamé le Pharaon de la XIIe dynastie avec celui de la XIXe;
même Bunsen poussa plus loin l'analyse, et le Sésorthôs de
l'âge memphite lui fournit le prototype d'un Sésostris légis-
lateur distinct, à son avis, du Sésostris militant4. En 1867,
Unger adopta la thèse de ces savants, et il essaya d'en
prouver l'exactitude par la comparaison minutieuse de
tous les textes gréco-romains avec tous les documents égyp-
tiens connus alors. Il constata que la tradition classique
reculait son héros bien au delà de la lignée Ramesside. Il
crut deviner Ousirtasen III dans le successeur que cette tra-
dition prêtait à son Sésostris, Marakho, Narakho, Nakharo,
Nencoréus. Il montra que la plupart des traits de la légende
sont aussi vraisemblables de la XIIe que de la XVIIIe dy-
nastie, et il en conclut que Sésostris appartenait vraiment
à la XIIe, ainsi que Manéthon l'avait affirmé : c'était Ousir-
tasen ou, ainsi qu'il prononçait d'après Pauth, Vesur-
tesen III. Sésostris aurait été une altération populaire de
Vesurtesen, mais par dérivation de la seconde partie Sen
de la forme officielle; la première partie, répondant, comme
1. Wilkinson, Manners and Customs, lr" édit., t. I, p. 71; cf. p. 42,
où l'auteur croit que le Mestrès-Mephrôs de Pline (Hist. nat.,
t. XXXVI, p. 64) est une mauvaise transcription d'une forme Misir-
tesen, émiserait pour Osirtesen.
2. Bunsen, tâgyptens Stelle in der Weltgeschichte, t. II, p. 309-324.
3. E. de Rougé, Deuxième lettre à M. Alfred Maury, sur le Sésos-
tris de la XIP dynastie, dans la Revue archéologique, V série, t. IV,
p. 470-500[; cf. t. I, p. 199-227, de ces Œuvres diverses].
4. Bunsen, JEgyptens Stelle, t. II, p. 83-87.