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LES FOUILLES DE KOM-EL-AHMAR
un Khâsakhmou différent de Khâsakhmouî, enfin un roi
Scorpion. Ce dernier me paraît être rien moins que certain,
et, jusqu'à nouvel ordre, je le laisserai de côté pour ne
m'occuper que des trois souverains dont la réalité est indis-
cutable.
D'après M. Pétrie, Nâroumîr serait un peu antérieur à
Ménès, tandis que Khâsakhmou et Khâsakhmouî appar-
tiendraient à la seconde partie de la IIe dynastie, sinon à la
IIIe. En attendant que M. Pétrie nous apporte des preuves
décisives de l'authenticité de cette classification, je me con-
tenterai de dire que les trois Pharaons sont des trois pre-
mières dynasties, et qu'ils représentent quelqu'une des épo-
ques les plus anciennes où l'histoire monumentale nous ait
permis de pénétrer jusqu'à présent. Ils avaient bâti à Hiéra-
kônpolis des édifices de grandes dimensions, car M. Quibell
a mis au jour un montant de porte en granit gris, qui porte
trois fois répété le nom de double du roi Khâsakhmouî
(pl. II) : il est surmonté comme d'habitude de l'Horus et du
Set affrontés, qui sont une variante de sens du titre roi de
la Basse et de la Haute-Egypte, et le nom a la même forme
tirouî (Haraouî) hatpou amou-fa. Les galets sur lesquels
le pivot des battants de portes roulait présentent une par-
ticularité curieuse. Ils simulent des ennemis couchés sur le
ventre et dont la tête se projetait en avant du seuil ; la porte
pesait sur eux. et elle les écrasait. M. Pétrie rappelle, à ce
sujet, les impies que les portes de i'Hadès étouffaient sous
leur poids : le nouveau conte de Satni, que M. Griffith vient
de publier, cite de même un mauvais riche torturé de telle
sorte que le pivot de la porte d'une des salles de l'autre
monde tournait dans l'orbite de son œil1. Une statue en
calcaire d'un particulier (pl. II) et deux statues du Pha-
1. Griffith, Stories of the High-Priests of Memphis, p. 151-157 [; cf.
p. 55, 58, 87 du présent volume].
qu'à Abydos,
Khâsakhmouî Nou-
LES FOUILLES DE KOM-EL-AHMAR
un Khâsakhmou différent de Khâsakhmouî, enfin un roi
Scorpion. Ce dernier me paraît être rien moins que certain,
et, jusqu'à nouvel ordre, je le laisserai de côté pour ne
m'occuper que des trois souverains dont la réalité est indis-
cutable.
D'après M. Pétrie, Nâroumîr serait un peu antérieur à
Ménès, tandis que Khâsakhmou et Khâsakhmouî appar-
tiendraient à la seconde partie de la IIe dynastie, sinon à la
IIIe. En attendant que M. Pétrie nous apporte des preuves
décisives de l'authenticité de cette classification, je me con-
tenterai de dire que les trois Pharaons sont des trois pre-
mières dynasties, et qu'ils représentent quelqu'une des épo-
ques les plus anciennes où l'histoire monumentale nous ait
permis de pénétrer jusqu'à présent. Ils avaient bâti à Hiéra-
kônpolis des édifices de grandes dimensions, car M. Quibell
a mis au jour un montant de porte en granit gris, qui porte
trois fois répété le nom de double du roi Khâsakhmouî
(pl. II) : il est surmonté comme d'habitude de l'Horus et du
Set affrontés, qui sont une variante de sens du titre roi de
la Basse et de la Haute-Egypte, et le nom a la même forme
tirouî (Haraouî) hatpou amou-fa. Les galets sur lesquels
le pivot des battants de portes roulait présentent une par-
ticularité curieuse. Ils simulent des ennemis couchés sur le
ventre et dont la tête se projetait en avant du seuil ; la porte
pesait sur eux. et elle les écrasait. M. Pétrie rappelle, à ce
sujet, les impies que les portes de i'Hadès étouffaient sous
leur poids : le nouveau conte de Satni, que M. Griffith vient
de publier, cite de même un mauvais riche torturé de telle
sorte que le pivot de la porte d'une des salles de l'autre
monde tournait dans l'orbite de son œil1. Une statue en
calcaire d'un particulier (pl. II) et deux statues du Pha-
1. Griffith, Stories of the High-Priests of Memphis, p. 151-157 [; cf.
p. 55, 58, 87 du présent volume].
qu'à Abydos,
Khâsakhmouî Nou-