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EL-ARABAH
qu'ils renfermaient, après avoir été pillées par les voleurs,
se recouvraient de sable assez promptement ; au bout de
quelques siècles, ils n'étaient plus que de véritables terrains
vagues, sur lesquels on déversait le trop-plein des cimetières
nouveaux, encombrés à leur tour par l'afflux incessant des
momies. La XVIIIe et la XIXe dynastie se superposèrent à
la XIIe, la XXIIe à la XIXe, les Saïtes aux Bubastites, les
Gréco-Romains aux Saïtes, sans scrupule et sans méthode,
si bien qu'à explorer ce qu'il appelle la nécropole d'El-
Arabah, M. Garstang a passé en revue l'histoire d'Egypte
presque entière.
Le monument le plus important qu'il en ait tiré est la
stèle d'un certain Sovkoukhou (?), fils d'Atiou, et surnommé
Zàaou, le « crèpelu ». Ce personnage appartenait à un corps
de police spécial, qui répondait probablement à ce qu'on ap-
pelle les gardes-côtes dans l'Egypte actuelle, c'est-à-dire aux
soldats chargés de surveiller les confins du désert et des
terres cultivées sur les deux rives du Nil, à l'effet de pré-
venir les attaques des Bédouins. Il était le grand garde-côte
de la ville, de Thèbes probablement comme M. Newberry
l'a vu', mais il n'était monté à ce rang éminent qu'après
une longue carrière militaire. Ses fonctions l'amenaient dans
beaucoup de localités, et il paraît avoir tenu à laisser une
trace de son passage'clans les principales au moins d'entre
elles : se trouvant à la seconde cataracte en l'an IX d'Amen-
emhaît IIP, il y inscrivit son proscynème sur les rochers
de Semnéh, et, lors d'un séjour qu'il fit à Abydos sous Ousir-
tasen III probablement, il y consacra la stèle que M. Gar-
stang a découverte, près de YEscalier du Dieu Grand,
selon l'imbitude des visiteurs d'alors. Il s'y est représenté
recevant l'hommage de sa famille et de quelques amis, et,
comme, heureusement pour nous, il manquait de modestie,
11 y a raconté son histoire. L'inscription, a qui la moitié infé-
1. Garstang, El-Ârabah, p. 32, n. 1.
2. Lepsius, Denkmàler, II, 13!), b.
EL-ARABAH
qu'ils renfermaient, après avoir été pillées par les voleurs,
se recouvraient de sable assez promptement ; au bout de
quelques siècles, ils n'étaient plus que de véritables terrains
vagues, sur lesquels on déversait le trop-plein des cimetières
nouveaux, encombrés à leur tour par l'afflux incessant des
momies. La XVIIIe et la XIXe dynastie se superposèrent à
la XIIe, la XXIIe à la XIXe, les Saïtes aux Bubastites, les
Gréco-Romains aux Saïtes, sans scrupule et sans méthode,
si bien qu'à explorer ce qu'il appelle la nécropole d'El-
Arabah, M. Garstang a passé en revue l'histoire d'Egypte
presque entière.
Le monument le plus important qu'il en ait tiré est la
stèle d'un certain Sovkoukhou (?), fils d'Atiou, et surnommé
Zàaou, le « crèpelu ». Ce personnage appartenait à un corps
de police spécial, qui répondait probablement à ce qu'on ap-
pelle les gardes-côtes dans l'Egypte actuelle, c'est-à-dire aux
soldats chargés de surveiller les confins du désert et des
terres cultivées sur les deux rives du Nil, à l'effet de pré-
venir les attaques des Bédouins. Il était le grand garde-côte
de la ville, de Thèbes probablement comme M. Newberry
l'a vu', mais il n'était monté à ce rang éminent qu'après
une longue carrière militaire. Ses fonctions l'amenaient dans
beaucoup de localités, et il paraît avoir tenu à laisser une
trace de son passage'clans les principales au moins d'entre
elles : se trouvant à la seconde cataracte en l'an IX d'Amen-
emhaît IIP, il y inscrivit son proscynème sur les rochers
de Semnéh, et, lors d'un séjour qu'il fit à Abydos sous Ousir-
tasen III probablement, il y consacra la stèle que M. Gar-
stang a découverte, près de YEscalier du Dieu Grand,
selon l'imbitude des visiteurs d'alors. Il s'y est représenté
recevant l'hommage de sa famille et de quelques amis, et,
comme, heureusement pour nous, il manquait de modestie,
11 y a raconté son histoire. L'inscription, a qui la moitié infé-
1. Garstang, El-Ârabah, p. 32, n. 1.
2. Lepsius, Denkmàler, II, 13!), b.