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EL-ARABAH
» Lotanou l'abattu, et, comme moi, je faisais l'arrière-garde
» de l'armée, je menai la grosse infanterie1 au combat
» contre les Asiatiques. Voici que je saisis à bras-le-corps
» un Asiatique, je le fis désarmer par deux fantassins2;
» je n'allai pas pour combattre en détournant la face, et
» je ne tournai point mon dos à l'Asiatique, mais, par la
» vie d'Ousirtasen, je n'ai dit que la vérité ! et voici que
» l'Asiatique me livra un boumerang d'électrum pour ma
» main, un arc et un poignard décorés d'électrum, ainsi que
» ses armes. » C'est un duel à la façon de celui qui est dé-
crit dans la biographie de Sinouhît. Il est malheureux que
le nom de la localité soit un peu incertain de lecture.
Sakemem ou Sakemmé rappellerait assez la Sichem cana-
néenne, et il est probable que les Pharaons de la XIIe dy-
nastie durent pénétrer jusque-là plus d'une fois ; toutefois
la lecture Sakemkem est possible, quoique moins probable,
et il vaut mieux ne pas pousser plus loin l'indication. Notre
inscription nous fournit la première preuve incontestable
d'une expédition en Syrie sous la XIIe dynastie, et c'est ce
qui fait d'elle un monument des plus précieux.
La description des monuments est minutieuse et soigneu-
sement conduite; les planches sont d'une exécution suf-
fisante. M. Garstang a fait ses preuves comme explorateur,
il lui reste à les faire comme égyptologue déchiffrant et
comme historien : les matériaux qu'il a recueillis lui-même
lui offrent une occasion excellente de nous montrer ce
qu'il peut faire dans le cabinet.
1. Newberry rend Anoukhou-nou-mashaou par officiers. C'est, je
crois, une expression du même type que Ankhoiiitou-nou-nouit, et
signifiant le soldat à fief, le timariote qui formait le fond de la grosse
infanterie égj'ptienne.
2. Litt. : « Je fis prendre ses armes, à savoir deux fantassins ».
EL-ARABAH
» Lotanou l'abattu, et, comme moi, je faisais l'arrière-garde
» de l'armée, je menai la grosse infanterie1 au combat
» contre les Asiatiques. Voici que je saisis à bras-le-corps
» un Asiatique, je le fis désarmer par deux fantassins2;
» je n'allai pas pour combattre en détournant la face, et
» je ne tournai point mon dos à l'Asiatique, mais, par la
» vie d'Ousirtasen, je n'ai dit que la vérité ! et voici que
» l'Asiatique me livra un boumerang d'électrum pour ma
» main, un arc et un poignard décorés d'électrum, ainsi que
» ses armes. » C'est un duel à la façon de celui qui est dé-
crit dans la biographie de Sinouhît. Il est malheureux que
le nom de la localité soit un peu incertain de lecture.
Sakemem ou Sakemmé rappellerait assez la Sichem cana-
néenne, et il est probable que les Pharaons de la XIIe dy-
nastie durent pénétrer jusque-là plus d'une fois ; toutefois
la lecture Sakemkem est possible, quoique moins probable,
et il vaut mieux ne pas pousser plus loin l'indication. Notre
inscription nous fournit la première preuve incontestable
d'une expédition en Syrie sous la XIIe dynastie, et c'est ce
qui fait d'elle un monument des plus précieux.
La description des monuments est minutieuse et soigneu-
sement conduite; les planches sont d'une exécution suf-
fisante. M. Garstang a fait ses preuves comme explorateur,
il lui reste à les faire comme égyptologue déchiffrant et
comme historien : les matériaux qu'il a recueillis lui-même
lui offrent une occasion excellente de nous montrer ce
qu'il peut faire dans le cabinet.
1. Newberry rend Anoukhou-nou-mashaou par officiers. C'est, je
crois, une expression du même type que Ankhoiiitou-nou-nouit, et
signifiant le soldat à fief, le timariote qui formait le fond de la grosse
infanterie égj'ptienne.
2. Litt. : « Je fis prendre ses armes, à savoir deux fantassins ».