LA VILLE D’URBIN, VUE DU CÔTÉ
DU PALAIS DUCAL
CHAPITRE I
La Ville d’Urbin et la Dynastie des MontefelfrO. — Giovanni Santi : ses Peintures et ses
Poésies. — Naissance de Raphaël. — Premières Impressions et Premières Études. —
Départ de Raphaël pour Pérouse.
à u milieu des Apennins, près du point d’intersection de la Toscane et
de l’Ombrie, s’étend le petit duché d’Urbin, patrie du plus grand des
architectes, du plus grand des peintres et du plus grand des musiciens
d’Italie : Bramante, Raphaël et Rossini. Peu de contrées sont aussi riches en
beautés pittoresques, non moins qu’en brusques et saisissants contrastes : des
collines fertiles et riantes y alternent avec des montagnes abruptes; tantôt des
pics aux silhouettes bizarres bornent de tous côtés l’horizon, tantôt le regard
plane librement sur l’immense panorama de l’Adriatique.
En quittant la station de Pesaro, la diligence qui dessert Urbin (il faut environ
cinq heures pour franchir la distance entre les deux villes) suit d’abord une
belle route se développant régulièrement dans une plaine fertile, cultivée avec
soin. Supposons-nous au mois de septembre; l’air est d’une pureté admirable,
le ciel radieux; les mûriers portent une seconde pousse de feuilles, aussi fraîche,
aussi brillante que celle du printemps. Peu à peu, le paysage s’accentue et
devient plus rude, la route plus escarpée ; aux villes succèdent des chaumières
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