Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext

CH. G0UTZW1LLSK.
LE GONFALONIER RIDOLFI HARANGUANT LES FLORENTINS
(Bordures des tapisseries de Raphaël.)

CHAPITRE VI

Raphaël à Florence. — La République florentine et les Arts. — Modèles antiques et modèles
nouveaux. — Donatello, Ghiberti, Masaccio, Pollajuolo, Léonard de Vinci, Michel-Ange et
Frà Bartolommeo. — Protecteurs, amis et rivaux de Raphaël.

aphael, tout nous autorise à le croire, ne quitta Urbin que pour fixer
définitivement son domicile à Florence. Son établissement dans cette
dernière ville date, selon toute vraisemblance, de i5oq. Mais il est

possible qu’antérieurement déjà l’artiste ait fait des séjours plus ou moins longs
sur les bords de l’Arno. La distance entre Pérouse et la capitale de la Toscane

n’est pas si grande qu’il ne l’ait pu franchir de temps en temps sans trop de
fatigue ni de dépense. Le Pérugin ne lui avait-il pas donné l’exemple de ces
pérégrinations incessantes ? Le désir de revoir son maître, non moins que celui
de contempler cette cité dont on avait si souvent devant lui proclamé la ma-
gnificence, lui fit peut-être entreprendre ce pèlerinage artistique plus tôt qu’on
ne l’admet d’ordinaire. Ainsi s’expliqueraient les influences florentines qui se
font jour dans plusieurs des tableaux de sa période ombrienne, et notamment
dans la prédelle du Couronnement de la Vierge, conservée à la Pinacothèque du
Vatican.

Quelle que soit l’hypothèse à laquelle on s’arrête, il est certain qu’au mois
d’octobre 1004 Raphaël arrivait à Florence avec la ferme intention de tenter la
fortune dans cette capitale artiste de l’Italie. Il avait demandé à sa protectrice,
la duchesse Jeanne délia Rovere, de lui donner une lettre de recommandation
pour le gonfalonier Pierre Soderini, et ce fut sous les auspices de cette princesse
qu’il aborda le chef de la République florentine. La missive était conçue dans les
termes les plus élogieux. « Le porteur de la présente, disait la duchesse, est le
peintre Raphaël d’Urbin. Le talent dont il est doué l’a décidé à s’établir à Flo-
rence pour quelque temps, afin de s’y perfectionner dans son art. Son père me
fut cher à cause de ses excellentes qualités. Je n’ai pas moins d’affection pour
 
Annotationen