LA TRINITÉ. ÉGLISE DE SAN SEVERO, A PÉROUSE
CHAPITRE VIII
Raphaël à Florence (suite) : Portraits. —• Retour à Pérouse en ioo5 : la fresque de San Severo ;
le Retable de Saint-Antoine ; la Madone Ansideî. — Nouveau voyage à Urbin vers 1006 :
Portraits. — Les Trois Grâces. — Voyage à Bologne. — Retour à Florence. — La Mise an
tombeau. — Départ pour Rome.
ans ce chapitre, il nous faut revenir en arrière pour étudier, d’une part,
les compositions — autres que les Madones — exécutées par le jeune
maître; de l’autre, les ouvrages destinés à l’Ombrie; car, pendant
toute cette période, l’existence de Raphaël est partagée entre les compositions
sacrées et les compositions profanes, de même qu’elle l’est entre Pérouse, Urbin
et Florence.
En même temps que Raphaël cherchait à renouveler l’idéal de la Vierge et de
l’enfant Jésus, il s’efforcait de représenter avec plus de fidélité la nature vivante
et de lutter avec elle sur un terrain où tout ce qui s’appelait noblesse, poésie,
imagination, ne lui serait plus d’aucune utilité, et où il serait réduit au seul
secours de son pinceau : je veux parler de ce genre difficile entre tous, le por-
trait. Nous l’avons vu reproduire par le crayon ou par la plume, avec une pré-
cision que ne désavoueraient pas les réalistes modernes, les modèles destinés à
lui fournir les types nécessaires à ses compositions religieuses, sauf à modifier
ses esquisses au moment de procéder à l’exécution de l’œuvre définitive; ici
cette ressource lui faisait défaut. Placé devant un modèle déterminé, il n’avait
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