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LES ÉLÈVES DE RAPHAËL
(D'après une gravure reproduisant deux stucs des Loges.)

CHAPITRE XIII
Raphaël courtisan. — Mort de Bramante. — La Décoration du Vatican sous Léon X : Achève-
ment de la Chambre d’Héliodore. — La Chambre de YIncendiœ du Bourg. — La Salle de
Constantin.
Yn instant Raphaël put craindre que la mort de Jules II ne troublât le
cours de ses succès, et n’amenât sur le trône pontifical un pape moins
favorable aux arts. Nous trouvons la trace de ses préoccupations dans
la réponse qu’il fit au précepteur du jeune Frédéric de Mantoue, la veille de la
mort de Jules II : « Messire Raphaël d’Urbin, écrivait le précepteur à son maître,
m’a rendu le sayon et les autres vêtements de Mgr Frédéric qu’il avait emprun-
tés pour faire son portrait; il prie Votre Seigneurie de lui pardonner; pour le
moment, il lui est impossible d’avoir l’esprit à cet ouvrage. »
L’avènement de Léon X ne tarda pas à le rassurer. Alors même que le nou-
veau pape n’eût pas professé la plus vive admiration pour le talent du jeune
artiste (Raphaël, on s’en souvient, avait fait son portrait dans une des fresques
de la Chambre de la Signature), il aurait été forcé, par les sollicitations de
son entourage, de s’intéresser à lui ; son exaltation eut en effet pour résultat
de porter aux plus hautes dignités la plupart des amis de Raphaël. Julien de
Médicis fut nommé patricien romain, et plus tard capitaine général de l’Église,
Bibbiena cardinal, Bembo secrétaire apostolique. Quant aux autres amis ou
protecteurs du jeune maître, ils conservèrent, du moins dans les premières
années, toute la faveur dont ils jouissaient auprès de Jules II : nous voulons
parler du duc d’Urbin, de Castiglione, d’Inghirami, de Chigi, etc.
N’eût-il pas compté des amis aussi dévoués, aussi puissants, Raphaël n’en
aurait sans doute pas moins vite réussi à conquérir la faveur du nouveau pape.
Il était devenu non seulement le plus célèbre des peintres, mais encore un
courtisan accompli. Livré de bonne heure à lui-même, l’Urbinate avait senti
la nécessité de développer les qualités dont la nature l’avait si libéralement
 
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