ÉTUDE POUR LA DISPUTE DU SAINT SACREMENT
(Musée Condé, à Chantilly.)
CHAPITRE X
Raphaël au service de Jules II : La Chambre de la Signature. — La Dispute- du Saint
Sacrement} VEcole d’Athènes} le Parnasse. — Les Poésies de Raphaël.
"Y ne lettre adressée par Raphaël à son ami Francia (5 septembre 15o8)
I nous apprend que dès ce moment le jeune peintre était en relations
avec plusieurs prélats, entre autres avec le cardinal Riario, et à la
tête d’un atelier qui comptait un certain nombre d’élèves ou d’apprentis. Tout
nous autorise à croire que, dès lors, il travaillait pour Jules II.
Quelles considérations avaient déterminé le choix du pape? A quel protec-
teur tout-puissant l’Urbinate avait-il dû cette distinction si enviée ? Un con-
temporain rapporte que Raphaël fut appelé à Rome grâce à l’intercession de
Bramante, et son assertion mérite une entière créance. Bramante était le com-
patriote, peut-être même le parent de Raphaël. Il était, en outre, fort lié avec
le Pérugin, qui l’entretint sans doute plus d’une fois du plus brillant de ses
élèves. Son obligeance naturelle, peut-être aussi le désir de fortifier son parti
par une recrue qui lui serait dévouée et qui lui aiderait à tenir tête à la coterie
— le mot n’a rien d’excessif — de Michel-Ange, lui firent plaider auprès du
pape la cause du Sanzio. La recommandation de la cour d’Urbin fit sans doute
le reste. On a beau dire : quels que fussent le mérite, le charme, la perfection
des ouvrages exécutés jusqu’alors par Raphaël, l’appui de l’architecte en chef
de Saint-Pierre, joint à celui des plus proches parents du pape, lui était indis-
(Musée Condé, à Chantilly.)
CHAPITRE X
Raphaël au service de Jules II : La Chambre de la Signature. — La Dispute- du Saint
Sacrement} VEcole d’Athènes} le Parnasse. — Les Poésies de Raphaël.
"Y ne lettre adressée par Raphaël à son ami Francia (5 septembre 15o8)
I nous apprend que dès ce moment le jeune peintre était en relations
avec plusieurs prélats, entre autres avec le cardinal Riario, et à la
tête d’un atelier qui comptait un certain nombre d’élèves ou d’apprentis. Tout
nous autorise à croire que, dès lors, il travaillait pour Jules II.
Quelles considérations avaient déterminé le choix du pape? A quel protec-
teur tout-puissant l’Urbinate avait-il dû cette distinction si enviée ? Un con-
temporain rapporte que Raphaël fut appelé à Rome grâce à l’intercession de
Bramante, et son assertion mérite une entière créance. Bramante était le com-
patriote, peut-être même le parent de Raphaël. Il était, en outre, fort lié avec
le Pérugin, qui l’entretint sans doute plus d’une fois du plus brillant de ses
élèves. Son obligeance naturelle, peut-être aussi le désir de fortifier son parti
par une recrue qui lui serait dévouée et qui lui aiderait à tenir tête à la coterie
— le mot n’a rien d’excessif — de Michel-Ange, lui firent plaider auprès du
pape la cause du Sanzio. La recommandation de la cour d’Urbin fit sans doute
le reste. On a beau dire : quels que fussent le mérite, le charme, la perfection
des ouvrages exécutés jusqu’alors par Raphaël, l’appui de l’architecte en chef
de Saint-Pierre, joint à celui des plus proches parents du pape, lui était indis-