LE PÈRE ÉTERNEL BÉNISSANT LE MONDE
(Musée du Louvre.)
CHAPITRE XX
Dernières Années de Raphaël. — Ses Élèves. — La Fornarine. — Son Palais et son Intérieur.
Son Testament. — Sa Mort. —■ Conclusion.
i fécondes au point de vue de l’art, les dernières années du Sanzio furent
pauvres en épisodes personnels, en péripéties propres à émouvoir.
En i5i5, il se rend à Florence, où il assiste aux fêtes de l’entrée de
Léon X, et prend part au concours pour la façade de Saint-Laurent. Puis il
retourne à Rome, qu’il ne quitte plus à partir de ce moment. La situation qu’il
occupait à la cour pontificale, la faveur du pape, étaient bien propres d’ailleurs
à le fixer dans la Ville éternelle. On peut dire que pendant le règne de Léon X
sa vie ne fut plus qu’une série ininterrompue de succès; les clameurs mêmes de
ses ennemis se perdaient bien vite au milieu des applaudissements et ne servaient
qu’à faire ressortir la grandeur de son triomphe. L’artiste ne tarda pas à être
doublé d’un grand seigneur : à une fortune considérable, à une situation morale
que les plus grands maîtres, anciens ou moderne, auraient pu lui envier, Raphaël
joignit le titre de camérier pontifical, ainsi que celui de chevalier de l’Eperon d’or.
Malheureusement pour lui, et heureusement pour nous, les exigences du pape
et de son entourage, jointes à celles des amateurs illustres de l’Europe tout
entière, ne lui permirent pas de jouir de ces richesses si bien gagnées. A partir
de i5i5, l’artiste fut vraiment débordé : il lui fallut à la fois composer des
cartons de fresques, de tapisseries, de mosaïques, de décors de théâtre ; peindre
des tableaux de chevalet ou des retables gigantesques; diriger les travaux de
Saint-Pierre, des Loges et de plusieurs palais particuliers; surveiller les ami-