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l’enlèvement d’hélène
(Collection du duc de Devonshire, à Chatsworth.)

CHAPITRE IX
Raphaël à Rome. — La Ville éternelle au commencement du xvie siècle. — Jules II et la Cour
pontificale : prélats, humanistes, grands seigneurs et banquiers. — Le Monde des artistes.
Au mois d’avril i5o8, Raphaël se trouve encore à Florence. Au mois de
septembre de la même année, au plus tard, il est fixé à Rome, où il
semble être entré tout aussitôt au service du pape. La part que
Jules II lui réservait n’était certes pas la moins brillante : à Bramante, la réédi-
fication de Saint-Pierre; à Michel-Ange, le mausolée papal et le plafond de la
Sixtine; à Raphaël, la décoration du palais apostolique.
Deux fois capitale du monde, siège de deux civilisations qui ont tour à tour
fait loi d’un bout à l’autre de l’univers, Rome, malgré de cruelles mutilations,
était alors la plus belle des villes. L’antiquité et le moyen âge y brillaient d’un
égal éclat, tandis que, répandant partout la vie et la lumière, la Renaissance
édifiait un monde nouveau à côté de l’ancien. De loin déjà, un paysage aux
grandes lignes, harmonieusement pondérées, préparait le voyageur à la contem-
plation de la cité par excellence, de 1’ « Urbs », comme disaient les classiques,
de 1’ « aurea Roma », comme l’appelait le moyen âge dans sa naïve admiration.
Si les environs de Florence offraient l’image la plus parfaite de la grâce, ici,
dans ces vastes plaines coupées par de gigantesques contreforts et encadrées par-
les sombres masses du monte Gennaro, du monte Cavo, du Soracte, les seules
impressions qui se fissent jour étaient la sévérité et la noblesse. Et cependant,
quelque imposante que fût l’œuvre de la nature, celle des hommes rivalisait
avec elle : les immenses lignes^ des aqueducs, la splendide rangée de tombeaux
 
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