Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext

LE CARDINAL JEAN DE MEDICIS FAISANT SON ENTREE A ROME
(Bordure des tapisseries de Raphaël.)

CHAPITRE VII
Raphaël à Florence (suite). ■— Madones et Saintes Familles. — La Sainte Famille à l’agneau.
— La Sainte Famille de la galerie Bridgewater. — La Sainte Famille de la maison Canigiani.
— La Vierge au baldaquin. — La Vierge Esterhazy.
es Madones de la période florentine forment un groupe absolument dis-
tinct dans l’œuvre de Raphaël : elles sont déjà éloignées du mysticisme
ombrien, mais n’offrent pas encore cette'plénitude de formes, ce carac-
tère triomphant, que Raphaël, devenu le peintre officiel de l’Eglise romaine,
donnera plus tard à ses tableaux de dévotion. Le jeune artiste cherche à y conci-
lier la beauté avec la vérité. La tendresse maternelle, les joies de l’enfance, y
sont exprimées en traits d’une fraîcheur, d’une éloquence admirables ; elles font
presque oublier le côté dogmatique. Aussi bien, sauf deux ou trois exceptions,
ne sont-ce pas des retables que le Sanzio peint à cette époque, des compositions
monumentales qui, dans la cathédrale, occupent la place d’honneur, et devant
lesquelles chaque fidèle fait, pour ainsi dire, la confession publique de sa foi;
ce sont des tableaux de chevalet destinés à des oratoires particuliers, peut-être
même au cabinet de travail ou au salon de quelque riche'amateur, et qui doivent
avant tout charmer. La Divinité descend sur terre, elle s’assied au milieu de
nous, prend part à nos souffrances et à nos joies, à nos joies surtout; car, dans
cette longue série de Madones, c’est à peine si l’on saisit parfois une nuance de
mélancolie ou le pressentiment des souffrances à venir. Il semble que chez la
jeune mère caressant son enfant brillant de santé, il n’y ait de place que pour
l’affection, l’espérance, les sentiments les plus doux et les plus riants. L’extrême
rareté des attributs fortifie encore cette impression. Nous ne trouvons que de
loin en loin la petite croix de roseau de saint Jean-Baptiste ou la banderole
avec l’inscription Ecce Agnus Dei; les nimbes même manquent quelquefois.
Devant ces idylles, c’est à peine si l’on songe aux mystères de la religion.
 
Annotationen