CHAPITRE X.
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pensable pour l’emporter sur tant de rivaux. Son nom ne s’imposait pas encore;
l’artiste s’était à peine exercé dans les compositions monumentales, et quelques
initiés seulement pouvaient prévoir le prodigieux essor que son génie allait
prendre dans la Dispute- du Saint Sacrement et dans l’Ecole d’Athènes.
Des maîtres éminents avaient précédé Raphaël dans la décoration du palais
papal. Au-dessous des salles dans lesquelles la peinture allait, par lui, célébrer
SAINT PIERRE ET ADAM. FRAGMENT DE LA DISPUTE DU SAINT SACREMENT
ses plus beaux triomphes, s’étendait l’appartement Borgia, orné, sous Alexan-
dre VI, de fresques qui constituent le plus sérieux titre de Pinturicchio à l’ad-
miration de la postérité. Quant au second étage, ces « Stanze », auxquelles
le nom de Raphaël est indissolublement lié, plusieurs générations de peintres
célèbres avaient travaillé à leur embellissement. Aujourd’hui encore, un mo-
deste écusson sculpté dans la clef de voûte, et si bien dissimulé qu’il semble
avoir échappé à l’attention de tous mes prédécesseurs, proclame la gloire de Nico-
las V, l’ardent champion de la Renaissance, le fondateur de cette partie du palais.
Voici quel était, au moment de l’arrivée de Raphaël à Rome, l’état des
travaux destinés à compléter la décoration des Stances. Le Sodoma, le brillant
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pensable pour l’emporter sur tant de rivaux. Son nom ne s’imposait pas encore;
l’artiste s’était à peine exercé dans les compositions monumentales, et quelques
initiés seulement pouvaient prévoir le prodigieux essor que son génie allait
prendre dans la Dispute- du Saint Sacrement et dans l’Ecole d’Athènes.
Des maîtres éminents avaient précédé Raphaël dans la décoration du palais
papal. Au-dessous des salles dans lesquelles la peinture allait, par lui, célébrer
SAINT PIERRE ET ADAM. FRAGMENT DE LA DISPUTE DU SAINT SACREMENT
ses plus beaux triomphes, s’étendait l’appartement Borgia, orné, sous Alexan-
dre VI, de fresques qui constituent le plus sérieux titre de Pinturicchio à l’ad-
miration de la postérité. Quant au second étage, ces « Stanze », auxquelles
le nom de Raphaël est indissolublement lié, plusieurs générations de peintres
célèbres avaient travaillé à leur embellissement. Aujourd’hui encore, un mo-
deste écusson sculpté dans la clef de voûte, et si bien dissimulé qu’il semble
avoir échappé à l’attention de tous mes prédécesseurs, proclame la gloire de Nico-
las V, l’ardent champion de la Renaissance, le fondateur de cette partie du palais.
Voici quel était, au moment de l’arrivée de Raphaël à Rome, l’état des
travaux destinés à compléter la décoration des Stances. Le Sodoma, le brillant