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https://doi.org/10.11588/diglit.1018#0528
EN MORÊE. §i5
ïiee, et aussitôt on nous fit avertir de descendre
au rivage pour nous embarquer. Nous dîmes donc
adieu à M. Roussel, à son épouse, et cette fois
nous regrettâmes de quitter la Morée. Nous trou-
vâmes à la douane ïe Turc nolisataire qui nous
conduisit sur le vaisseau, et nous fit prendre
place sur le pont à la proue, pour toute la durée
du voyage. Ceci changeait un peu les idées dont
on nous avait Dattes, Quand on nous apporta un
sac de biscuit pourri, un pot d'olives, et nu petit
baril d'eau pour toute provision, nous vîmes
que nous n'étions plus sous la main du pacha.
C'était en effet le capitaine du bâtiment, Grec
natif de la Spezzia, appelé Guini, frère d'un
homme qu'un décret avait honoré du titre de ci-
toyen français, qui se trouvait chargé de nous
conduire. Comme nous étions en guerre , il
voulut faire sa cour aux Turcs passagers, en
nous régalant d'humiliations. M. Rousse!, qtii se
doutait probablement de l'aventure , nous avait
pourvus dTune jarre de vin, et le docteur Siccini
ni'avait envoyé deux agneaux, avec une provi-
sion d'eau-de-vie de mastic.
A huit heures du soir on leva l'ancre, et une
petite brise de nord-est nous éloigna du rivage.
J'étais triste pour la première fois, depuis ma
captivité , et je fixais avec regret la ville qui sem-
blait nous fuir.....Les ombres ne tardèrent
pas à envelopper ses tours, ses murailles, ses mi-
ïiee, et aussitôt on nous fit avertir de descendre
au rivage pour nous embarquer. Nous dîmes donc
adieu à M. Roussel, à son épouse, et cette fois
nous regrettâmes de quitter la Morée. Nous trou-
vâmes à la douane ïe Turc nolisataire qui nous
conduisit sur le vaisseau, et nous fit prendre
place sur le pont à la proue, pour toute la durée
du voyage. Ceci changeait un peu les idées dont
on nous avait Dattes, Quand on nous apporta un
sac de biscuit pourri, un pot d'olives, et nu petit
baril d'eau pour toute provision, nous vîmes
que nous n'étions plus sous la main du pacha.
C'était en effet le capitaine du bâtiment, Grec
natif de la Spezzia, appelé Guini, frère d'un
homme qu'un décret avait honoré du titre de ci-
toyen français, qui se trouvait chargé de nous
conduire. Comme nous étions en guerre , il
voulut faire sa cour aux Turcs passagers, en
nous régalant d'humiliations. M. Rousse!, qtii se
doutait probablement de l'aventure , nous avait
pourvus dTune jarre de vin, et le docteur Siccini
ni'avait envoyé deux agneaux, avec une provi-
sion d'eau-de-vie de mastic.
A huit heures du soir on leva l'ancre, et une
petite brise de nord-est nous éloigna du rivage.
J'étais triste pour la première fois, depuis ma
captivité , et je fixais avec regret la ville qui sem-
blait nous fuir.....Les ombres ne tardèrent
pas à envelopper ses tours, ses murailles, ses mi-