CHAPITRE XXXVI. £3
gouverneur et d'un cadi, l'un administrateur, et
l'autre juge au civil et au correctionnel, excepté dans
le cas de blasphème contre la religion , où il peut
porter une sentence capitale. Dans sa circonscription,
le territoire du voivodilik , qui se compose de l'Am-
philochie, de l'Athamanie et de la Cassïopie, con-
fine avec les cantons de Janina, d'Aspro-potamos,
de Paramythia, de Prévésa, le golfe Ambracique et la
mer Ionienne.
L'Arta, telle qu'elle existe, possède un palais du
visir, une maison consulaire bâtie des deniers de la
France, à laquelle on en conteste la propriété, de-
puis qu'elle n'a plus pour la revendiquer que la jus-
tice et ses droits. Indépendamment de ces édifices qui
tiennent le premier rang , on remarque dans la ville
l'archevêché , vingt- six églises grecques, sept syna-
gogues et cinq mosquées. D'après cet aperçu, on croit
entrevoir le cadre d'une grande ville ; cependant on y
comptait à peine sept mille Grecs, huit cents Mahomé-
tanset environ mille Juifs originaires de l'Apouille et
de la Calabre (i), lorsque la peste y éclata au mois de
mai 1816.
A cette nouvelle qui retentit bientôt jusqu'aux rives
du Péloponèse , je fus comme anéanti. Mon hère
se trouvait à l'Arta, et des avis m'apprenaient qu'il y
restait pour tempérer l'anarchie inséparable de la
première explosion de ce fléau ! 11 avait dû céder aux
instances duvoivode, afin de calmer par sa présence,
l'effervescence d'un peuple manquant de pain ; car
(ij Cette colonie juive fut bannie du royaume de Naple*
dans le quinzième siècle.
7-
gouverneur et d'un cadi, l'un administrateur, et
l'autre juge au civil et au correctionnel, excepté dans
le cas de blasphème contre la religion , où il peut
porter une sentence capitale. Dans sa circonscription,
le territoire du voivodilik , qui se compose de l'Am-
philochie, de l'Athamanie et de la Cassïopie, con-
fine avec les cantons de Janina, d'Aspro-potamos,
de Paramythia, de Prévésa, le golfe Ambracique et la
mer Ionienne.
L'Arta, telle qu'elle existe, possède un palais du
visir, une maison consulaire bâtie des deniers de la
France, à laquelle on en conteste la propriété, de-
puis qu'elle n'a plus pour la revendiquer que la jus-
tice et ses droits. Indépendamment de ces édifices qui
tiennent le premier rang , on remarque dans la ville
l'archevêché , vingt- six églises grecques, sept syna-
gogues et cinq mosquées. D'après cet aperçu, on croit
entrevoir le cadre d'une grande ville ; cependant on y
comptait à peine sept mille Grecs, huit cents Mahomé-
tanset environ mille Juifs originaires de l'Apouille et
de la Calabre (i), lorsque la peste y éclata au mois de
mai 1816.
A cette nouvelle qui retentit bientôt jusqu'aux rives
du Péloponèse , je fus comme anéanti. Mon hère
se trouvait à l'Arta, et des avis m'apprenaient qu'il y
restait pour tempérer l'anarchie inséparable de la
première explosion de ce fléau ! 11 avait dû céder aux
instances duvoivode, afin de calmer par sa présence,
l'effervescence d'un peuple manquant de pain ; car
(ij Cette colonie juive fut bannie du royaume de Naple*
dans le quinzième siècle.
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